La France Pays de haute culture de la violence et de la haine (II)

Selon une opinion élitiste et idéaliste communément répandue, la France serait le pays par excellence de la Culture. Mais, en réalité, à ce vocable culture, déclamé comme un compliment, doit être adjoint son terrible complément. En effet, pour rétablir la vérité sociologique, à ce nom culture manque un complément de nom, qui vient jeter une lumière crue sur cette sombre France cruellement belliqueuse : violence. Aussi, il serait plus conforme à la réalité de définir la France comme un pays de culture…de la violence. La mentalité française est imprégnée par la Culture de la violence.

C’est dans cet environnement culturel imprégné par la violence institutionnalisée que sont élevés les enfants français. Notamment les jeunes issus de l’immigration. « Quand on a rencontré la violence pendant l’enfance, c’est comme une langue maternelle qu’on vous a apprise », note l’historien contemporain, Ivan Jablonka. La violence est le langage éternel de la France, la seule pédagogie dispensée au sein de la société. Les enfants de la République française s’en nourrissent abondamment. Notamment les jeunes issus de l’immigration.
Parqués dans des cités de relégation, dans des quartiers dont les habitants sont captifs, en proie à de multiples discriminations et à l’exclusion sociale, les enfants d’immigrés sont victimes d’une opération doctrinaire d’ensauvagement de leur esprit, opérée par la funeste société française.
Dès leur prime enfance, les jeunes issus de l’immigration sont exposés à la violence d’un système fondé sur le racisme institutionnel, la répression policière, la sélection élitaire scolaire, la ségrégation résidentielle, l’ostracisme professionnel, la stigmatisation de l’islam, l’arrogance culturelle, le suprémacisme civilisationnel. Les jeunes issus de l’immigration sont victimes d’ensauvagement opéré par la France ripoubellecaine et démoncratique.
Ils ne sont Français que de papier, quoi qu’ils fassent. Comme on le leur rappelle avec cynisme. De par leurs origines extra européennes, leur religion « extra-terrestre » (à écouter les politiciens français, l’islam serait totalement incompatible avec les valeurs de l’humanité, du fait probablement de sa genèse céleste), leur patronyme islamique, leur pigmentation orientale, ils sont inassimilables à la culture française. Comme le proclament ouvertement les dirigeants politiques.
Faute de perspective d’intégration sociale, ces jeunes, en conformité avec la culture de la violence inhérente à la France où ils grandissent, expriment leurs frustrations et leurs détresse sociale par l’unique mécanisme traditionnel de protestation en vigueur dans l’hexagone : la violence. Cette violence gauloise millénaire.
Or, à écouter les politiciens et les soi-disant experts, si les jeunes issus de l’immigration cultivent une propension à la violence, comme n’ont pas manqué de le marteler de nombreux médias à la suite du match France/Maroc, ce serait en raison de leur prédispositions comportementales dérivées de leurs origines ethniques et religieuses. Ce ne serait pas la société française anomique et discriminatoire, fondée sur une culture atavique de la violence, comme on l’a analysé plus haut, qui fabrique des jeunes violents, mais une entité ethnique (maghrébine ou subsaharienne) ou religieuse (islamique), par ailleurs totalement marginalisée, dépourvue de tout pouvoir institutionnel.
Il s’agit là d’un déni de réalité, ce mécanisme de défense idéologique consistant à nier cette sinistre vérité anthropologique trop difficile à supporter pour ces pitoyables politiciens et journalistes français. Au lieu d’incriminer la société française génératrice de violences multiformes, ces propagandistes imputent la responsabilité de ces violences aux jeunes issus de l’immigration.
Mettre le focus exclusivement sur les violences de ces jeunes permet aux oligarques et élites tricolores d’éluder le débat sur la violence institutionnelle systémique officiellement organisée par leur société belliqueuse, par leur système capitaliste ensauvagé.
Ce n’est pas la conscience (une lointaine idéologie religieuse musulmane ou réminiscences culturelles ethniques) qui détermine l’être social du jeune issu de l’immigration, mais l’être social (en l’espèce la France institutionnelle concrète, fondée sur des rapports d’exploitation et d’oppression, la relégation spatiale et la discrimination professionnelle) qui détermine sa conscience (ses schèmes de pensée et réflexes comportementaux).
« On dit d’un fleuve emportant tout sur son passage qu’il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l’enserrent », notait Bertolt Brecht.
Les élites françaises dissertent sur la violence des jeunes issus de l’immigration, mais observent un silence éloquent sur la violence institutionnelle de leur État. Leur société. En réalité, c’est conformément à leur culture politique française que les jeunes issus de l’immigration manifestent leurs protestations sur le mode de la violence. Qu’ils manifestent leur mal-être, leur désarroi. Et non à leurs fantasmagoriques attributs ethniques ou/et religieux.
Ces jeunes, nés sur le sol français, formés par l’école ripoubellecaine française, formatés par l’idéologie démoncratique française, sont Français.
Produits d’une société française en pleine dégénérescence civilisationnelle, ils possèdent les caractéristiques sociologiques et politiques dégénératives de leur pays de naissance et de résidence. Il est plus commode, dans une posture de dénégation, d’attribuer la défaillance éducative de ces jeunes français issus de l’immigration à leur ascendance ethnique, leur obédience religieuse musulmane.
Or, en réalité, le ver corruptif et destructif est tapi dans la société française fondée sur une culture de la violence (Mai 68 demeure célèbre pour ses pavés lancés sur les policiers par des étudiants français de souche, le Parlement breton de Rennes pour son incendie commis par des marins pêcheurs français venus manifester de manière incendiaire leur colère le 4 février 1994, les Champs Élysées pour le saccage de l’Arc de Triomphe, vandalisé par les Gilets jaunes, le stade de France est désormais réputé, non pas pour les exploits footballistiques des joueurs mais le hooliganisme de ses supporters français).
Pour preuve.
Prenons l’exemple des Maghrébins. En Algérie, en Tunisie et au Maroc, les jeunes sont éduqués et disciplinés. Respectueux des normes, ils ne font quasiment jamais preuve de violence. Que ce soit lors des rencontres de matchs de football ou des manifestations. En Algérie, lors du Hirak, baptisé à juste titre « révolution joyeuse » et « révolution du sourire », en dépit de sa durée exceptionnellement longue (2019-2021) et de l’ampleur phénoménale des participants (des millions de manifestants défilaient pacifiquement chaque vendredi), il n’y a jamais eu de violences, de débordements, des affrontements, des heurts, des vandalismes, des destructions. Comment expliquer cette différence de tempérament sociologique et politique entre la France et l’Algérie, sinon par l’éducation, la civilité et la sociabilité inhérentes au peuple algérien.
Les politiciens français l’admettent eux-mêmes indirectement quand ils fustigent le comportement violent des jeunes issus du Maghreb, autrement dit leurs concitoyens, en reconnaissant que ces jeunes ne se livreraient jamais à de tels déchaînements de violences dans leur pays d’origine (sous-entendu Algérie, Tunisie ou Maroc).
En effet, jamais. Car dans ces trois pays maghrébins, notamment l’Algérie, les jeunes sont éduqués et disciplinés. Ils ne baignent pas dans une culture de la violence et de la haine. Au vrai, les jeunes issus de l’immigration se comportent conformément à leurs concitoyens français lors des rencontres footballistiques ou manifestations politiques : par la violence. (La communauté franco-kurde, ordinairement pacifique, par son immersion dans la culture politique du pays, a fini par être contaminée par le virus de la violence. Résultat : lors de leur récente manifestation en hommage aux trois kurdes assassinés par un Français raciste en plein cœur de Paris, certains protestataires se sont livrés à un déchaînement de violences inhabituel. La manifestation a tourné en affrontements avec les forces de l’ordre. Bilan de ces violentes échauffourées déconcertantes, marquées notamment par des lancements de projectiles sur la police et la dégradation de plusieurs véhicules : 32 policiers blessés, 11 Kurdes interpellés.)
Aussi, en tant qu’Algériens, nous avons envie d’interpeller la France.
Qu’avez-vous fait des enfants de nos frères et sœurs algériens établis depuis plusieurs générations dans l’hexagone, devenus jeunes citoyens français ? Nous connaissons, hélas, la réponse.
Avec votre ancestrale culture de la violence, vous les avez ensauvagés, endiablés, pervertis. Ces diablotins sont votre œuvre, fabriqués par votre système sociétal luciférien, votre République démoncratique.
Vous pouvez toujours, pour exonérer votre pays de sa responsabilité politique et morale, par une forme de bouc-émissairisation conjuratoire, stigmatiser leur ascendance algérienne, incriminer leur obédience musulmane, mais ce sont vos enfants. Des enfants de la République française. Ce sont des Français, conditionnés par votre culture de la violence, de la haine.
Ces jeunes n’ont aucun lien avec l’Algérie, sinon patronymique. À l’instar de cet énergumène originaire d’Algérie, au patronyme berbère, le dénommé Zemmour, raciste et sioniste, fabriqué par la France. Est-il Français ou Algérien ?
Bien sûr Français. La preuve : d’aucuns ont souhaité le hisser à la plus haute magistrature car il incarne les authentiques valeurs nauséabondes de la France, fondée sur la culture de la violence, l’idéologie pétainiste en voie de résurrection.
Aussi, et ces jeunes français d’origine maghrébine, et Éric Zemmour, d’origine algérienne, réputés pour leurs mœurs de voyous et leur immoralité démocratisée, insufflés par le système éducatif et médiatique cocardier, appartiennent à la France, ce pays ensauvagé depuis Clovis.
Ainsi va la France de Clovis : le vice est cloué dans ce pays de haute culture de la violence, désormais infecté par la pestilence des pestilences, la bellicosité et la belligérance, ces deux mamelles qui nourrissent les Français massivement en voie de paupérisation et de réfrigération, provoquées par les violentes mesures antisociales édictées par le gouvernement Macron à l’instigation du grand capital occidental et instances étatiques atlantistes, elles-mêmes en voie de fascisation.
Suite et fin
Khider Mesloub