L’Algérie veut exploiter « pleinement » le potentiel de l’accord de la Zlecaf

L’intégration économique du continent dépend de l’unité africaine

Le 36ème Sommet de l’Union africaine (UA) organisé dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba en présence des chefs des Etats membres et de chefs de gouvernements de 55 pays a débuté ses travaux hier, sous le slogan «Accélération de la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine». Cette fameuse zone de libre-échange était au centre des discussions entre les chefs d’Etat et de gouvernement qui ont, également, abordé les questions d’actualités liées à la crise alimentaire et climatique, mais aussi aux réformes structurelles et institutionnelles à mettre en œuvre pour renforcer l’intégration économique africaine. Les Etats africains en pleine transition politique, énergétique, technologique et socio-économique voudraient accélérer la mise en œuvre de la Zlecaf pour booster le volume et la valeur des échanges commerciaux intra-africains qui ne représentent que 15%. Un taux très faible au vu des potentialités économiques de ce vaste continent riche. Il est temps d’œuvrer à l’approfondissement et au renforcement de l’intégration africaine. L’Algérie, membre de l’UA et signataire de l’accord portant la création de la Zlecaf, a déjà montré son engagement en faveur de l’intégration économique africaine, défendant l’intérêt des pays africains et le droit des populations à avoir une vie décente.
Elle souhaite, à l’instar des autres pays africains, tirer profit de l’accord de la Zlecaf et saisir cette opportunité pour exporter ses produits vers les pays partenaires et œuvrer par la même occasion à faciliter la circulation et la sécurisation des marchandises. Le pays a tous les atouts et capacités de développer et de renforcer ses exportations vers l’Afrique. L’Algérie a expliqué auparavant sa vision du potentiel de développement d’un véritable bloc commercial africain qui profitera à tous les pays qui ont ratifié cet accord et à promouvoir l’intégration économique du continent.
Le Premier ministre, Aïmene
Benabderrahmane, qui représente à ce Sommet le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré, il y a quelques jours depuis le Sénégal, lors du 2ème Sommet sur le financement des infrastructures en Afrique, « l’importance d’accélérer l’intégration africaine pour relever les défis de développement et à mettre fin à la marginalisation du continent dans le processus de mondialisation ».
« Notre prise de conscience commune du rôle crucial des infrastructures dans le processus du développement économique de l’Afrique, ce qui en fait une véritable opportunité pour examiner les voies et moyens à même d’accélérer la cadence de réalisation des projets pionniers inscrits dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), notamment la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) », a-t-il déclaré.
L’Algérie réitère sa pleine adhésion aux efforts communs visant l’accélération de la mise en œuvre de la Zlecaf et la construction d’une Afrique forte et résiliente, capable de faire face aux défis de la transition et aux menaces internes et externes. La solidarité et l’unité contribueraient à l’accélération de la mise en œuvre de la
Zlecaf qui nécessite un consensus sur les règles d’origine et la fixation du taux d’intégration pour faciliter la circulation et la sécurisation des marchandises. La Zlecaf pourrait générer, selon les institutions de Bretton Woods, 571 milliards de dollars de revenus et sortir 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté (-16%). L’accélération de la mise en œuvre de ce marché commun stimulera le commerce intra-africain et ouvrira de nouveaux fronts d’exportation pour les pays producteurs et exportateurs, à l’instar de l’Algérie. Mais aussi à encourager la compétitivité des entreprises africaines sur un marché très demandeur. L’Afrique devra choisir sa dépendance et se détacher de l’Occident pour s’en sortir, malgré un contexte économique, sécuritaire, sanitaire et climatique difficile. Le continent est riche en ressources naturelles, mais aussi en capital humain jeune et innovateur.
« La baisse de la croissance économique au plan mondial au cours des trois dernières années, d’où la nécessité pour les pays de l’UA de dynamiser de nouveaux mécanismes à même de garantir des solutions à cette situation, tout en « œuvrant à l’appui de la solidarité entre les Etats », a déclaré à l’ouverture des travaux de ce Sommet, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, ajoutant que « l’accélération de la mise en place de la Zlecaf figure parmi les solutions pratiques en vue de mettre le continent africain à l’abri de ces crises économiques internationales ».
Samira Takharboucht