Le napalm, utilisé par l’armée française

Durant la Guerre de libération nationale, le napalm, de fabrication américaine, a été utilisé massivement par l’armée française contre les moudjahidine de l’Armée de libération nationale (ALN). Ainsi, le vendredi 13 septembre 1957, à Bouhandès, à quelques kilomètres au Sud-Ouest de Chréa, dans le massif blidéen, les bombes au napalm ont été larguées par les bombardiers B-26 (livrés à l’armée française, ainsi que le napalm, par l’OTAN) contre les moudjahidine des commandos des zones 1 et 2 de la wilaya IV de l’ALN, enflammant le lit de l’oued et barrant les issues pendant que les obus de l’artillerie française frappaient. Dans un entretien accordé à l’APS, à la veille de la commémoration de la Journée du chahid (18 février), le moudjahid Mohammed Abdous, dit Belkacem Al-Mahroug, raconte comment les forces coloniales françaises ont surpris les moudjahidine de la zone IV de la Wilaya IV historique, lors de la bataille de Sidi Belkacem (avril 1959) dans la région de Djelida (wilaya de Ain Defla), par l’utilisation du napalm.

Belkacem Al-Mahroug a décrit des scènes horribles qu’il avait vues suite à l’utilisation du napalm qui a tout détruit et fait nombre de décès parmi ses compagnons, brûlés vifs. Il a, lui-même, souffert de brûlures aux mains et au visage dont les séquelles sont encore visibles. «Nous n’étions pas habitués à ce type d’arme auparavant (…). Nous n’avions pas pu sauver nos camarades qui ont été touchés. Leurs cris et l’horreur de la scène me hantent encore. Ni l’homme ni la nature n’ont été épargnés par cette arme», a-t-il ajouté.

Le Professeur d’histoire à l’université de Tiaret, Pr. Mohamed Belil, a souligné la nécessité de collecter des documents et des sources originales sur l’utilisation de bombes au napalm par l’armée française contre des moudjahidine algériens ou des civils sans défense, pour prouver les crimes imprescriptibles commis par le colonisateur contre les Algériens, des crimes contraires aux droits de l’Homme et aux chartes et traités internationaux, tels que le Protocole de Genève de 1925 et la Convention de Genève de 1949, relatives à la protection des droits fondamentaux de l’homme en temps de guerre.

Le napalm fut inventé par le chimiste américain Louis F. Fieser (1899-1977) à l’université Harvard aux Etats-Unis en 1942 pour l’utilisation dans des bombes et les lance-flammes. La première utilisation du napalm en Indochine par les Français a eu lieu le 17 janvier 1951, lors de la bataille de Vĩnh Yên, dans le but de stopper l’attaque des combattants vietnamiens. Les États-Unis l’employèrent également durant les guerres de Corée et du Viêt Nam. À partir de 1965, l’entreprise Dow Chemical fournit l’armée américaine, jusqu’en 1969. Le Tribunal Russell mit en accusation les États-Unis pour leur recours au napalm au Viêt Nam.
L. A.