La sécurité et la stabilité en Afrique sont liées au développement

La conviction de l’Algérie

L’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, destiné au financement des projets de développement dans les pays africains, créée il y a trois ans, a été dotée par le Président Abdelmadjid Tebboune d’un montant d’un milliard de dollars.

L’annonce en a été faite, avant-hier samedi, à Addis-Abeba, dans une allocution du Président Tebboune, lue par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, lors du 36e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) dont les travaux se poursuivaient, hier, dimanche.
Le président de la République a affirmé que cette démarche procède de «la conviction de l’Algérie que la sécurité et la stabilité en Afrique sont liées au développement». Il a expliqué que ce montant est destiné au «financement de projets de développement dans les pays africains notamment les projets d’intégration ou ceux à même de contribuer à accélérer le développement en Afrique».
L’Agence entamera les procédures d’exécution de cette initiative stratégique en coordination avec les pays africains souhaitant en bénéficier. Pour rappel l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement est placée sous la tutelle de la Présidence de la République. Son siège est à Alger. Elle est chargée de participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique nationale de coopération internationale en matière économique, sociale, humanitaire, culturelle, éducative, scientifique et technique.
L’agence assure le suivi de la gestion technique et financière des projets d’assistance et de coopération internationale, en faveur de pays tiers.
D’autre part, dans son allocution, lue par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, lors du 36e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, le Président Tebboune a abordé la question des changements climatiques. A ce propos, il a affirmé que les pays africains doivent redéfinir leurs priorités en matière de lutte contre les changements climatiques «en tant que continent au destin commun». La conjoncture actuelle exige des pays africains une prise de conscience face aux défis qui les attendent dans ce domaine, «afin que nous puissions redéfinir nos priorités en tant que continent au destin commun», a précisé le président de la République dans une allocution sur le rapport du Comité des chefs d’Etat et de Gouvernement africains chargé du changement climatique, lue en son nom par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, à l’occasion des travaux du 36e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA. Le Président Tebboune a insisté sur la stratégie africaine de lutte contre les changements climatiques en prévision des prochaines échéances internationales. Il a exprimé l’appréciation de l’Algérie sur la démarche adoptée par les pays développés dans la lutte contre les changements climatiques.
Le président de la République a ainsi souligné que «loin de tout jugement de valeur sur la réussite ou pas de la COP-27, nous devons comprendre la mutation stratégique visée par les pays développés à savoir la restructuration du cadre international de l’action climatique loin des principes de Rio garantissant aux pays émergents leurs droit au développement».
Il a rappelé également le manquement des partenaires du continent africain à leurs engagements financiers conformément à «l’accord de Paris», alors qu’il est exigé des pays africains de supporter plus que leur capacité, ce qui risque de «compromettre notre sécurité alimentaire et énergétique». «Nous avons constaté que la vision des pays développés concernant les questions de doubler le financement pour l’adaptation et les pertes, implique une exclusion importante et réduit l’accès d’un grand nombre d’Etats africains au financement», a-t-il dit.
S’agissant de la transition équitable, notamment énergétique, le Président Tebboune a réaffirmé l’importance «d’adopter un processus permettant l’harmonisation des exigences climatiques avec les priorités de lutte contre la pauvreté et garantissant une vie digne pour nos peuples, en rejetant le concept très répandu selon lequel il n’y a qu’un seul et unique processus pour réaliser cette transition».
«Nous avons devant nous une opportunité pour redéfinir cette approche et en faire un facteur de rassemblement du «Sud global» au sein du groupe des 77+ la Chine selon les conditions des pays en voie de développement», a ajouté le Président Tebboune.
Lakhdar A.