Zinc et plomb, entrée en exploitation du site d’Amizour en 2026

Le titre d’exploitation attendu au cours du 1er semestre 2023

Le Gouvernement ne cesse de dire que l’année 2023 sera celle de la mise en œuvre de plusieurs projets miniers dont celui de l’exploitation du gisement de zinc et plomb dans les circonscriptions d’Amizour et Tala-Hamza, à Béjaïa.Il place désormais ce projet minier ambitieux au centre de ses priorités et de son programme national du développement du secteur. Son entrée en exploitation est prévue dès 2026, selon les déclarations de Meriem Touatila, directrice générale de la joint-venture algéro-australienne, Western Mediterranean Zinc (WMZ), détenteur du permis d’exploration, avant-hier, lors de son intervention, à l’occasion d’une réunion avec la wilaya consacrée à la présentation du projet. L’entreprise australienne devra obtenir le titre d’exploitation minier, au cours du premier semestre de l’année 2023.
«Le projet d’exploitation du gisement de zinc et plomb dans les circonscriptions d’Amizour et Tala-Hamza, à Béjaïa, entrera en production en 2026», a-t-elle indiqué, précisant que «la date prévue de l’exploitation du gisement d’Amizour coïncidera avec la réception de deux projets parallèles actuellement en réalisation, celui de la pénétrante Port de
Béjaïa-Ahnif, et le dédoublement et l’électrification de la voie ferrée Béjaïa-Béni-Mansour, dont la mise en service va arriver à point nommé pour le transport et le dégagement du minerais vers le port de Béjaïa».
«Ce transport va s’effectuer au moyen de wagonnets adaptés et spécialement conçus pour éviter l’encombrement des deux voies mais aussi pour prévenir toute forme de pollution», a ajouté Mme Touatila qui a expliqué dans le détail les étapes de réalisation de ce projet allant de «l’obtention du titre d’exploitation minier, attendu dans le courant du premier semestre de l’année en cours jusqu’à l’implantation de l’usine de traitement des deux minerais, en passant par l’opération d’acquisition des terrains d’assiettes délimités à cet effet».
Elle a aussi évoqué les efforts de son entreprise en vue de réduire l’impact environnemental de ce site sur la région et ses habitants qui se sont opposés à ce projet, redoutant les effets secondaires de la pollution générée par l’exploitation du zinc et du plomb de ces deux gisements.
Se voulant rassurant, un ingénieur de l’entreprise australienne WMZ a assuré que «la méthode utilisée est basée sur une technique conventionnelle non polluante et sans risque sur la stabilité du terrain», affirmant que «le projet va être un modèle minier dans le genre».
Le ministère de l’Energie et des Mines a expliqué que «toutes les études nécessaires ont été réalisées pour évaluer l’impact sur l’environnement de l’exploitation du gisement», affirmant que «la méthode d’exploitation qui a été retenue et approuvée, répond aux exigences environnementales et aux spécificités de la nature du gisement».
C’est l’un des projets les plus structurants après celui du gisement de fer de Ghar Djebilet (Tindouf) et du phosphate à Tébessa. L’engouement des autorités pour la relance des grands projets miniers devrait aussi produire un effet structurant sur l’industrie minière. «Ce projet structurant revêt un caractère stratégique pour le pays, de par son potentiel minier exploitable estimé à 34 millions de tonnes pour une production annuelle de 170.000 tonnes de concentré de zinc», selon le ministère de tutelle, estimant que «l’exploitation de cette mine constituera des débouchés pour les diplômés universitaires et ceux de la formation professionnelle, par la création de près de 700 emplois directs, sans pour autant parler de l’impact positif sur le développement économique de la région».
Samira Takharboucht