Intérêt particulier des touristes et créateurs de contenu

Casbah d’Alger

Journalistes, vloggers, créateurs de contenu, ou simple touristes, qu’ils soient algériens ou étrangers, ils ont été nombreux cette année à traquer la touche atypique d’une visite de La Casbah d’Alger, dans les musées, demeures, ruelles ou restaurants de la Citadelle, faisant ainsi, chacun à sa manière, la promotion d’une destination authentique.

En provenance de Tunisie, d’Egypte, de Russie, de Belgique, du Liban, ou encore de France, leurs vidéos documentant la découverte de cette cité millénaire et ses secrets, ont connu un large succès sur internet et parfois dans des médias étrangers.
Seuls, partant à la l’aventure dans le dédale pavé de cette ville méditerranéenne par excellence, ou accompagnés de guides locaux ou de riverains, tous ont fait une halte dans les musées de La Casbah pour y découvrir l’architecture des palais Mustapha-Pacha ou Dar Khedaoudj et l’histoire de la tristement célèbre demeure du 5, rue des Abdérames, aujourd’hui Musée Ali-La-Pointe.
Cette demeure plastiquée par les forces coloniales lors de la bataille d’Alger en 1957 et reconstituée en partie, témoigne du sacrifice de Ali Ammar, Hassiba Ben Bouali, Mahmoud Bouhamidi et de Omar Yacef, alors âgé de douze ans.
L’architecture locale, les ornement et constructions de la période ottomane, les fortifications, les maisons à patio et les mosquées séculaires sont toujours mises en avant dans le contenu des visiteurs de ce site historique habité, classé au patrimoine culturel de l’humanité par l’Unesco en 1992, malgré les affres du temps.
Les visiteurs de La Casbah cherchent également à dénicher la perle rare, le bon plan ou la découverte chez les artisans, les commerçants et les restaurateurs qui rivalisent d’originalité et font montre d’une hospitalité sans pareille grandement saluée par tous les visiteurs, agréablement surpris de pouvoir déjeuner sur une terrasse de maison à Bab Jdid ou à Sidi Ramdane, face à une vue imprenable sur la baie d’Alger.

Un encadrement nécessaire
Si la technologie permet aujourd’hui à un touriste de produire facilement du contenu professionnel sur son voyage, l’aspect de la documentation et de l’expertise reste cependant primordial pour la véracité et la crédibilité du contenu web dédié à une cité millénaire, témoin d’importantes périodes historiques du bassin méditerranéen et qui porte une forte valeur anthropologique entre ses murs. Les points communs entre ses créateurs de contenu restent la large diffusion et la faiblesse des informations sur les sites visités et sur l’histoire de La Casbah, la plupart d’entre eux entreprenant cette visite seuls ou avec des guides improvisés rencontrés sur place. Si les guides touristiques sont nombreux à organiser des visites de groupes avec des circuits assez similaires, rares sont ceux qui sont agréés et formés ou organisés en collectif ou en office du tourisme. L’absence d’un point de chute du secteur du tourisme ou de la culture oblige les visiteurs à faire avec les moyens du bord, exception faites des musées comme Dar Mustapha-Pacha, Dar Khedaoudj El Amia, ou encore de la Citadelle d’Alger qui disposent du personnel qualifié. La Casbah étant un modèle de médina musulmane unique, selon la valeur universelle mise en avant par l’Unesco, le site très endommagé et en perpétuelle restauration est également un chantier architectural à ciel ouvert. Cette spécificité met également le visiteur devant un manque flagrant d’information sur le volet architectural et les différentes opérations techniques. Cependant dans ce dédalle séculaire qui «vit en permanence» de l’avis d’un journaliste belge, tout le monde trouve sa petite source d’émerveillement, sa vocation, ou encore son inspiration pour faire vivre ce patrimoine universel.
R.C.