Les médias et l’argent, le journaliste et le khabardji

Pédagogie des questions-réponses avec la presse

Le président de la République, désormais fidèle à son style de communication, a rencontré les représentants des médias, dans la soirée du vendredi écoulé, pour éclairer l’opinion publique nationale sur un certain nombre de questions ayant figuré dans le communiqué de presse du dernier Conseil des ministres, et d’autres qui suscitent un intérêt public constant.

Parmi ces questions, était en bonne place celle, importante, qui nourrit les soupçons d’existence de relais algériens qui servent des intérêts étrangers aux dépens de leur propre pays. Cette cinquième colonne, comme l’a appelée le Président, est une réalité, selon le chef de l’Etat, constituée de quelques individus et associations, qui activent au profit de calendriers étrangers. Ces Khabardjia, comme les qualifie le Président, « font allégeance à des officines diplomatiques plus qu’ils ne pourraient le faire à la mémoire des martyrs » et voient, quand ils sont interpellés, à juste raison par la justice, des ONG prendre leur défense, quand par ailleurs, ces mêmes ONG ferment les yeux sur les Palestiniens qu’on massacre dans les territoires occupés ». Et le chef de l’Etat de s’étonner sur le fait « que certains peuvent aujourd’hui vendre leur pays. Passe qu’il y ait des injustices et qu’il subsiste de nombreuses carences, cela justifie-t-il qu’on oublie qu’un millions et demi-million de martyrs ont payé de leur sang pour les protéger » et faire d’eux des femmes et des hommes libres ?
« Un peu de bon sens, un peu de conscience. Je ne m’attends pas à ce qu’on applaudisse le Président ou le wali mais il faut défendre son pays !», a lancé
M. Tebboune avant d’ajouter que « jamais une ambassade ne leur (aux khabardjia) donnera les moyens de défendre leur pays… », car celles-ci sont le « prolongement d’une géopolitique donnée, et cela ne nous surprend pas.» A une question sur sa perception du devenir du paysage médiatique et sur l’enjeu important de soustraire ces médias au pouvoir de l’argent, le Président a évoqué la dernière loi sur l’information qui se trouve actuellement sur le bureau de l’APN pour approbation. Et le chef de l’Etat de rappeler les nombreuses crises qui ont secoué le pays depuis 1991, dont les répliques ont structuré un paysage médiatique spécifique à l’Algérie. « Les pays qui ont 5 titres d’information publics sont dits démocratiques. Nous, nous avons 180 quotidiens qui font leurs tirages dans des rotatives publiques, insultent et diffament et ne payent pas leurs factures d’impression. Si on avait voulu museler la presse, on aurait préconisé une fermeture commerciale de ces titres », enchaîne le Président qui rappelle que l’Algérie, malgré ses acquis libertaires et démocratiques, est un pays ciblé et ses ennemis font feu de tout bois quand il s’agit de l’attaquer pour la déstabiliser, y compris de « se mobiliser pour des khabardji, afin d’ancrer dans les esprits que les véritables journalistes démocrates ne se trouvent pas en Algérie, mais en France », finit-il par remarquer.
Et d’insister, toujours concernant les médias, qu’il existe une multitude d’organes médiatiques et de presse qui produisent une information riche et diversifiée, et au sein de cette multitude, certains médias se distinguent par leur professionnalisme et leur patriotisme et n’hésitent pas à relever, quand celles-ci se produisent, les erreurs des responsables. « Et de là à dire qu’il n’y a plus de journalistes dans le pays parce que une personne a décidé de partir, c’est une insulte envers 8.500 journalistes algériens», martèle le chef de l’Etat qui estime, par ailleurs, que le journaliste algérien doit s’imposer et ne pas accepter la tutelle de quiconque, que ce soit d’une ambassade ou d’un pays. En conclusion, « le journaliste ou le média ne doit pas recevoir de financement de l’étranger, ne doit pas servir de cheval de Troie ou encore accepter d’être un khabardji !»
Par Madjid B.