L’Algérie met les bouchées doubles au Sahel

Terrorisme, développement et le milliard de dollar

L’Algérie qui a abrité les 26 et 27 février dernier la 2e réunion «L’appel du Sahe» qui s’inscrit dans le cadre des réunions sur l’Appel en faveur du Sahel, adoptées par le Parlement international lors de son 1er Sommet mondial sur la lutte contre le terrorisme, tenu en septembre 2021 à Vienne, est en course contre la montre pour regrouper les pays du Sahel autour d’une même réflexion et un seul combat contre les nébuleuses organisations terroristes, qui peuplent cette vaste partie de l’Afrique mais, également, pour remplir l’énorme vide économique local quasi inexistant au Sahel, pourtant, salutaire devant le terrorisme.Présidée par le chef de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, le coup d’envoi de la 2e réunion «L’appel du Sahel», intitulée : «Le rôle des leaders des populations locales dans la lutte contre le terrorisme et la prévention contre l’extrémisme violent», a été donné avant-hier à Alger en présence de cinquante parlementaires internationaux et vingt prédicateurs et imams venus des pays du Sahel et arabo-musulmans, où les participants, chapeautés par l’Algérie, ont débattus les multiples crises qui persistent et qui minent la sécurité et le développement des pays du Sahel et abordés l’approche algérienne comme solution valable et concrète devant l’étendue des embarras.
S’exprimant dans une allocution livrée devant les imams et parlementaires internationaux, notamment sahéliens, Brahim Boughali a déclaré que l’Algérie «a adopté une politique interactive et intégrée pour appuyer les efforts de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans la région du Sahel, à travers son soutien incessant au renforcement du potentiel national des pays de la région et à l’intensification de la coopération régionale opération- nelle», a estimé le président de l’APN. «L’intensification par l’Algérie de la coopération régionale opérationnelle, notamment à travers le Comité d’Etat-major opérationnel conjoint (CEMOC) et l’unité de coordination et de communication, en plus de sa contribution au traitement des causes profondes à l’origine de ce dangereux fléau en appuyant les efforts de développement, visent primordialement à protéger et projeter les pays du Sahel vers la voie salutaire», dira Brahim Boughali. Sur ce registre, et poursuivant son allocution, Boughali a rappelé que «l’Algérie s’attèle à concrétiser les projets structurants à caractère inclusif, une démarche affirmée par l’orientation stratégique exprimée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en consacrant un milliard de dollars à l’appui du développement dans les Etats africains à travers l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement». Abordant la géopolitique mondiale et ses répercussions sur la sécurité régionale, le président de l’APN a indiqué que «la tendance préoccupante des relations internationales ces dernières années, voire ces derniers mois, exige davantage de prudence face à ces défis multiformes auxquels est confrontée la région du Sahel, qui ne doit en aucun cas se transformer en une arène de conflit menaçant sa sécurité et sa stabilité», a fait observer Brahim Boughali.
A ce propos, il a affirmé que «l’Algérie accorde une importance particulière au développement et à l’amélioration des cadres régionaux et internationaux de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, à travers l’Union africaine (UA) ou via le Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF), au sein duquel l’Algérie assure la coprésidence du groupe de travail pour renforcer les capacités nationales des pays d’Afrique de l’Ouest».
Aussi, il a rappelé que l’Algérie abritait de nombreux mécanismes visant le renforcement de la coopération institutionnelle entre les pays africains en la matière, à l’instar d’Afripol et du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT).
Dans le même contexte, Boughali a indiqué que «l’approche de l’Algérie est indissociable du rôle pivot et important joué par les institutions parlementaires, les dirigeants locaux et les notables afin de promouvoir le dialogue, la sensibilisation et l’orientation pour impliquer les communautés locales dans ce noble effort dans le souci d’assurer aux peuples des pays du Sahel sécurité, développement et vie décente», a-t-il dit.
Sofiane Abi