Mise en exergue de la vision civilisationnelle de Malek Bennabi

Colloque sur le civisme à Oran

Des participants à un colloque international sur le civisme ont mis en exergue dimanche à Oran la vision civilisationnelle du penseur algérien Malek Bennabi, basée sur l’homme comme levier du progrès de la Nation.
Le Dr Zahir Abou-Dahaj, professeur au département de philosophie de l’université d’Oran 2, «Mohamed Benahmed», a indiqué dans une intervention intitulée «l’homme civilisé chez Malek Bennabi» que le concept d’homme occupait une «position centrale» dans le projet civilisationnel de Bennabi.
Il a soutenu que l’obsession d’établir une véritable philosophie pour l’homme a dominé le penseur Malek Bennabi, qui produit des textes intéressant les dimensions psychologique, sociale, anthropologique et historique entrant dans la formation de la personnalité de l’individu.
Il a ajouté que le penseur Algérien était surtout mû par l’efficacité ouvrant la voie à la créativité et à l’innovation, renforçant les capacités et les talents pour former un modèle de personne civilisée.
Le même intervenant a fait savoir que la pensée de Malek Bennabi était ouverte aux acquis des sciences humaines et sociales, et ceux de la science expérimentale et technique. Il s’est appuyé sur eux, avec sa base religieuse et philosophique, pour présenter un projet profond qui éclaire sa vision de l’homme et comment affiner son comportement.
«Malek Bennabi s’est appuyé, dans son étude, sur l’homme sur quatre dimensions: éthique, esthétique, logique pratique, en plus de la dimension technique et industrielle, des dimensions qui font que le bon goût s’imprime dans l’esprit des individus et leur envoie une tendance à la bienveillance dans le travail et l’aspiration à des habitudes et une efficacité dans la production et la motivation des gens», a-t-il ajouté.
Le Dr Abou-Dahaj a affirmé que Malek Bennabi ne considérait pas les principes de l’éthique d’un point de vue philosophique, mais plutôt en termes de recherche de la force de cohésion nécessaire pour les individus. La direction morale pour lui réalise l’harmonie sur le chemin, l’unité dans le but, évitant le gaspillage de temps et d’efforts. Pour sa part, le Dr Ahmed Dhiaa Eddine Hussein, professeur à l’université de Yarmouk (Jordanie), a souligné, dans une intervention intitulée «l’éducation civique à la lumière de la religion chez Malek Bennabi», que ce dernier fait partie des penseurs qui font de la science une arme puissante pour découvrir les causes du déséquilibre chez l’homme afin de le traiter. Pendant trente ans de sa vie, il a présenté la quintessence de ses études et les traces du passé et du présent des sociétés humaines pour parvenir à une analyse précise de la méthode d’avancement du progrès civilisationnel des musulmans.
Il a souligné que dans sa vision de l’avancement culturel et éducatif de la nation, Malek Bennabi évoquait une éducation efficace qui contribue à la préparation de la jeunesse d’une manière saine qui le qualifie à être un acteur dans cet univers, en assumant les coûts et en coexistant positivement avec les membres de sa société.
Les travaux du colloque international sur le civisme, organisé par le Haut-Conseil Islamique, se poursuivront pour leur troisième et dernier jour, lundi à la mosquée pôle Abdelhamid Ibn Badis à Oran, avec la présentation d’un ensemble d’interventions.
R.C.