Barrage vert : une première enveloppe de 10 milliards de dinars dégagée

Le projet amorce un virage décisif

L’Etat a dégagé «une première enveloppe de 10 milliards de dinars pour la réhabilitation du barrage vert» et qui devrait coûter d’ «ici 2030, 75 milliards de dinars», a fait savoir, hier, Saliha Fertas, Chargée de la lutte contre la désertification à la Direction générale des forêts, lors de son intervention sur les ondes de la radio nationale, Chaîne III, soulignant, à l’occasion, l’importance de ce projet agro-écologique de boisement de la steppe algérienne pour renouveler le patrimoine forestier national et pour lutter contre le réchauffement climatique.Il revêt, également, une importance économique (création de richesse et d’emplois).
Pour faire face aux changements climatiques, notamment, à la sécheresse et à la désertification qui touchent les zones des Hauts-Plateaux et du Sud du pays, les autorités ont décidé de relancer ce projet d’envergure et d’étendre la superficie de sa couverture végétale de 3,7 millions d’hectares actuellement à 4,7 millions à l’horizon 2035. «Nous ne pouvons parler de l’agriculture sans évoquer le rôle important de la forêt, notamment dans la fixation des sols et l’humidification des milieux pour un bon rendement agricole», a indiqué Mme Fertas, lors de son passage à l’émission «l’Invité de la Rédaction», affirmant que «ce projet est de la plus haute importance pour l’agriculture». La relance de ce projet devrait coûter à l’Etat 75 milliards de dinars à horizon 2030, selon l’intervenante qui a réitéré l’importance de ce projet pour l’écologie, l’environnement, l’économie et l’agriculture, mettant en avant les efforts continus de l’Etat pour développer en parallèle l’agriculture durable.
La relance du barrage vert figure ainsi parmi les principales préoccupations du Gouvernement, particulièrement, du ministère de l’Agriculture qui s’efforce d’encourager et d’augmenter la production agricole nationale ainsi que le développement du secteur. Les Assises nationales de l’Agriculture, présidée, hier, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au Palais des Nations, à Alger, sous le slogan : «Agriculture : sécurité alimentaire durable», traduisent l’intérêt particulier accordé par l’Etat au développement d’une agriculture durable pour garantir la sécurité alimentaire et optimiser la production agricoles nationale. «Plusieurs démarches ont été proposées dans le Plan d’action de la Direction générale des forêts pour une réhabilitation réussie», a souligné l’invitée de la rédaction, précisant qu’«il y a un plan de reboisement, toute plantation confondue : fruitière, pastorale, forestière avec la diversification des espèces».
«Le barrage vert demeure à vocation forestière», assurant que «plusieurs espèces résistantes à la sécheresse, économique et à croissance rapide seront plantées. «Il y a aussi des actions destinées à la population pour améliorer leurs conditions de vie, comme le désenclavement et l’ouverture des pistes. Finalement, il y a la mobilisation de la ressource en eau, qui va servir et pour le cheptel et pour la lutte contre les incendies de forêt en plein été», a-t-elle ajouté. Lors de l’une de ses déclarations précédentes portant sur la relance de ce projet, l’intervenante avait expliqué, que «les pouvoirs publics ont décidé d’intégrer la prise en charge de plusieurs aspects dans l’extension du patrimoine forestier, notamment la création d’espaces récréatifs, d’espaces verts pour le développement de l’écotourisme, ainsi que la création d’entreprises par des jeunes issus des milieux ruraux».
Samira Takharboucht