Le Président tunisien s’oppose à la participation d’étrangers aux actions syndicales

Tunisie

La participation des étrangers aux actions syndicales en Tunisie est inacceptable. C’est ce qu’a déclaré vendredi le Président Kaïs Saïd lors d’une rencontre avec le ministre des Affaires sociales Malek al-Zahi, a rapporté la station de radio Mosaïque FM. «Chacun est libre d’organiser des manifestations, mais pas d’inviter des étrangers à y participer. Pourquoi viennent-ils manifester ? Pour demander des poursuites, contre la corruption ou pour défendre la suppression des libertés ?» a raisonné le chef de l’État. Selon M. Saïd, «les manifestations qui seront organisées n’ont rien à voir avec les doléances du peuple tunisien». Jeudi, l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT, le principal et le plus puissant syndicat de la République) a déclaré que les autorités avaient interdit l’entrée dans le pays à une délégation de la Confédération syndicale internationale, considérée comme la plus grande association syndicale du monde. Les autorités tunisiennes ont également interdit l’accès au pays à un représentant d’un syndicat espagnol. Tous devaient participer à des manifestations de rue organisées par l’UGTT.
Les syndicalistes tunisiens organisent régulièrement des rassemblements et des manifestations pour protester contre la détérioration de la situation économique, les arrestations de personnalités de l’opposition et le cours politique menant à «une nouvelle dictature».
En Tunisie, une grave crise politique se poursuit depuis 2021, issue d’une confrontation entre le Président et le Parlement, dans laquelle le parti islamiste Ennahdha a joué un rôle majeur.
En mars 2022, ce dernier a dissout le Parlement suite à une tentative des députés d’annuler les mesures et décrets exceptionnels du chef de l’État.
L’opposition accuse Kaïs Saïd de chercher à concentrer les leviers de pouvoir les plus importants entre ses mains et d’instaurer un régime dictatorial.
Agence