Preuve de la prise de conscience du peuple algérien

Libération d’Oran de l’occupation espagnole

Les participants à une conférence mardi au musée «Ahmed Zabana» d’Oran ont affirmé que la libération de la ville d’Oran de l’occupation espagnole était une preuve de la prise de conscience du peuple algérien et de son attachement à l’unité nationale.

Abdelkader Boubaya, chef du laboratoire d’histoire de l’Algérie à l’université d’Oran 1 «Ahmed Ben Bella», qui a animé les travaux de cette rencontre sur l’anniversaire de la libération de la ville d’Oran et de Mers El Kebir, a indiqué que l’occupation espagnole qui a duré plus de trois siècles, a fait des ravages, ruinant Oran et pillant tous les manuscrits des mosquées et autres objets qui se trouvent actuellement dans un musée à Madrid
«Les forts et les tunnels édifiés par l’occupant espagnol à Oran indiquaient que son objectif était d’y rester le plus longtemps possible. Mais, le peuple algérien était conscient que la présence des Espagnols conduira à une occupation totale de l’Algérie, agissant comme un seul homme pour casser l’épine de cette occupation et prêter main forte aux Ottomans venus aider les Algériens à se libérer de ce colonialisme brutal», a-t-il souligné. Le sursaut des Algériens pour libérer Oran était la preuve de l’unité nationale du peuple algérien, selon le même chercheur qui a rappelé que la première occupation espagnole de la ville d’Oran a eu lieu en 1509 et la libération en 1709. Les Espagnols ont a nouveau occupé en 1732 la ville qui a été finalement libérée le 23 février 1792 grâce aux efforts du Bey Mohamed El Kebir Ben Othmane qui a fait appel à un grand nombre d’Algériens pour congédier l’occupant.
Pour sa part, le chercheur du même laboratoire, Hosni Bellil, a soutenu que Bey Mohamed El Kebir Ben Othmane a adopté une stratégie pour vaincre l’occupant espagnol en s’appuyant sur des savants et des étudiants d’écoles coraniques de plusieurs régions dont Ghriss, Mazouna, Relizane, Tihert (Tiaret), Tlemcen, Mascara et les environs de la ville d’Oran, qui firent de grands sacrifices pour cette libération, tombant en martyrs au champ d’honneur.
«Les Ulémas étaient certains qu’après la chute de Grenade en Andalousie, les Espagnols se tourneront vers l’occupation des côtes occidentales de l’Afrique du Nord, et plus précisément Oran, pour empêcher une fois pour toutes les Musulmans de retourner en Andalousie», a-t-il dit.
L’enseignant d’histoire à l’Université d’Oran 1, Mohamed Belhadj, a, lui, indiqué que le tremblement de terre qui avait frappé Oran en 1790 a été un autre facteur contribuant à atteindre les objectifs des résistants : celui de chasser l’occupant espagnol, de même que le rôle des étudiants des écoles coraniques (talebs) et de leurs cheikhs ayant formé des remparts contre les Espagnols et assiégeant de la ville de tous les côtés pour leur livrer une grande et ultime bataille.
Le même chercheur a souligné que «les Algériens ont adopté des positions dans les périodes difficiles et la libération d’Oran est un test de patriotisme ancré chez les Algériens comme conscience historique».
Les participants à cette rencontre ont animé des communications traitant de thèmes, entre autres, «Oran à travers les collections muséales conservées au musée Ahmed Zabana», «lecture du manuscrit de Saad Saoud dans l’actualité d’Oran» et «monuments ottomans et espagnols à travers les écrits conservés».
Le programme de cette conférence, organisée par le musée public national «Ahmed Zabana» d’Oran à l’occasion du 231e anniversaire de la libération d’Oran de l’occupation espagnole, comporte également une exposition mettant en exergue, à travers des affiches et des pièces muséales, les différents périodes historiques vécues par la Capitale de l’Ouest du pays.

R.C.