Les participants plaident pour une stratégie de transition énergétique basée sur l’hydrogène vert

27ème Journée de l’énergie :

Les participants à la 27ème Journée de l’énergie, organisée avant hier à Alger, ont souligné la nécessité pour l’Algérie de mettre en place une stratégie de transition énergétique «vigoureuse», basée sur la révolution de l’hydrogène vert, afin de préserver les réserves de gaz naturel pour les générations futures.
Intervenant à l’occasion de cette rencontre initiée par l’Ecole nationale polytechnique d’Alger (ENP), sous le thème : «Changement climatique, sobriété et hydrogène vert», des responsables d’institutions, des universitaires ainsi que des spécialistes ont recommandé la mise en place d’une stratégie axée sur la sobriété énergétique, la diversité des sources d’énergie, tout en misant sur la révolution de l’hydrogène vert qui devra être opérationnel avant 2030.
Cette transition énergétique devra être aussi basée sur l’adhésion de la société à travers la rationalisation de la consommation d’énergie et la participation au plan du renouvelable par le développement de l’autoconsommation, ont souligné les participants à cette Journée, appelant l’Etat à orienter les subventions uniquement vers les foyers à faible revenus.
Dans ce cadre, l’expert et l’enseignant à l’ENP, Chems Eddine Chitour, a mis en avant, la nécessité de lancer la transition vers l’hydrogène vert sans tarder, précisant que «les réserves de pétrole évaluées à 12 milliards de barils suffiront juste pour une durée de 15 ans au rythme actuel d’exploitation, alors que celles du gaz sont estimées à 2.500 milliards m3 pour une durée d’exploitation de 20 ans».
Selon le professeur Chitour, l’Algérie devra développer sa stratégie avec des pays leaders dans ces domaines, notamment l’Italie et l’Allemagne. D’autre part, l’ex-ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables a appelé à la révision de la politique de subvention des carburants, avec l’attribution d’une carte limitant la consommation. Tout en plaidant pour un usage rationnel des ressources naturelles et leur préservation au profit des générations futures, M. Chitour a proposé, en outre, la plantation de 1 milliard d’arbres en 10 ans (100 millions/an), ce qui permettra, selon lui, une économie de 4% du bilan énergétique global d’ici à 2035, soit 4 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP).
Dans le même sillage, Abdelhamid M’raoui, directeur de la division Hydrogène au Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) a évoqué les retombées du développement de l’hydrogène, notamment pour la propulsion des véhicules électriques, les moyens de transports et pour les activités industrielles.
Il reste à prendre en charge, néanmoins les défis techniques qui accompagnent l’usage de l’hydrogène comme vecteur d’énergie, selon M. M’raoui, relevant que «les modes de production se diversifient et que des solutions de transport, de stockage et des utilisations variées voient actuellement le jour ».
D’autres intervenants ont abordé également le thème de la contribution de l’électronucléaire au mix énergétique national, le considérant comme une «alternative prometteuse». Dans ce sens, le Commissaire à l’énergie atomique, Abdelhamid Mellah, a souligné que «l’électronucléaire est considéré comme une source énergétique disponible, durable, accessible et propre (à faibles émissions de CO2)». Cette énergie peut être, selon lui, «une solution pour la production d’électricité, mais aussi comme une option prometteuse pour le dessalement d’eau de mer, le chauffage et la production de l’hydrogène».
Manel Z.