CHAN 2022-boycott Le pourquoi d’un pardon

Comment et pourquoi ? Pourquoi cette question que tout le monde se pose et continuera à se poser ? Qui peut expliquer pourqoui la Confédération africaine de football, un mois et demi seulement après l’avoir fait rappelé à toute l’Afrique allait ouvrir deux procédures en marge du CHAN-2022 ?

Préfère-t-elle aujourd’hui abondonner ce qui est écrit noir sur blanc sur ses registres, en l’occurence : «Des sanctions seront prises contre toute nation qui boycotterait une competition».

Incompréhensible erreur de jugement de la CAF
Pourquoi ce revirement de situation de ce qui devrait être appliqué dans toute sa globalité ?
Les médias rapportent, à la grande surprise du foot africain, que «la CAF a annoncé ce samedi son verdict concernant les Lions de l’Atlas et l’Algérie. Le premier était poursuivi pour avoir boycotté la compétition, le second pour les propos polémiques tenus lors de la cérémonie d’ouverture».
N’est-il pas vrai que ce sont les absents au CHAN qui devraient être sanctionnés ? Les médias, frustrés, reviennent sur ce «pourqoui tout ça, dans et quel intérêt s’est-on permis de passer outre les textes ?»

La CAF leur évite la sanction, que deviennent les textes ?
N’est-ce pas que «ce sont les Lions de l’Atlas» qui encourent les sanctions les plus graves puisque leur forfait de dernière minute a obligé le groupe C du CHAN à se dérouler en présence de seulement trois équipes. «Une amende de 150 000 dollars et une exclusion pour les deux prochaines éditions du tournoi faisaient partie des peines possibles». Le football africain prend un coup et fait voler en éclat les dispositions réglementaires qui régissent le fonctionnement de la CAF. Finalement, le jury disciplinaire de la CAF a fait preuve de clémence.

Retour sur les faits
Les faits sont clairs : on se rappelle que l’accusé, double tenant du titre, devait être à Constantine pour défendre sa couronne au CHAN-2022. Pour ce faire, il devait affronter son premier match contre le Soudan à 17h à Constantine. Coup de tonnerre, l’équipe concernée est absente, elle ne s’est pas présentée sur le terrain. Accusant leur premier échec, croyant que le pays organisateur allait se plier à leurs conditions, le match n’aura tout simplement pas lieu. Les Lions se cachent derrière des justificatifs que personne ne pouvait prendre en considération. Le forfait est bel et bien consommé. Les textes de la CAF sont clairs. Le boycott est confirmé. Les absents encourent de lourdes sanctions et ce en conformité aux textes de la Confédération africaine de football. «Un forfait déclaré moins de vingt jours avant le début de la compétition finale ou pendant celle-ci, entraînera outre la perte du droit d’entrée, une amende de cent cinquante mille dollars US ainsi que la suspension de l’association concernée pour les deux éditions suivantes du Championnat d’Afrique des Nations sauf cas de force majeure tel que défini par la commission d’organisation de la CAF», stipule ainsi l’article 80 du règlement du CHAN.

L’amateurisme d’une mise en scène
La mise en scène programmée a échoué, rappelle un confrère «opérée le vendredi par la FRMF, qui a envoyé la sélection à l’aéroport de Rabat-Salé afin d’attendre son vol en sachant pertinemment que l’Algérie ne l’utilisera jamais, vise à démontrer qu’il s’agissait à son sens d’un cas de force majeur et donc à atténuer l’effet de ces sanctions». Si la sanction est respectée, ils vivraient mal une exclusion des deux prochaines éditions.
«Après délibérations et examen des preuves, y compris un certain nombre de correspondances entre l’Algérie, le Maroc et la CAF, le Jury disciplinaire a conclu que la Fédération Royale Marocaine de Football n’a pas été en mesure de voyager et de participer au CHAN en raison de circonstances totalement indépendantes de sa volonté, et en tant que tel, aucune sanction de quelque nature que ce soit n’est imposée à la Fédération Royale Marocaine. Au vu de la conclusion susmentionnée, le Jury disciplinaire de la CAF rejette la demande de dommages et intérêts de la Fédération algérienne de football», a expliqué l’instance panafricaine.
Pour rappel, la non autorisation d’un vol direct Rabat-Constantine par le pays organisateur, offrait qu’une seule alternative pour les Lions de l’Atlas pour rejoindre l’Algérie en faisant un détour par un pays tiers. Une excuse donc jugée recevable par la CAF.

La faute n’était pas algérienne
L’autre dossier chaud concernait l’Algérie en tant que pays-hôte avec des chants anti-marocains entonnés en tribunes et les propos politiques et polémiques tenus par l’invité Zwelivelile Mandela lors de la cérémonie d’ouverture. Le petit-fils de Nelson Mandela avait notamment décrit le Sahara Occidental comme «la dernière colonie présente en Afrique», des propos qui avaient évidemment été perçus comme une provocation par les Marocains au vu du contexte diplomatique explosif entre les deux pays.

Une décision diplomatique
«Après avoir examiné de manière approfondie tous les éléments et preuves disponibles, le Jury disciplinaire a considéré qu’il ne devait pas retenir la responsabilité du fait d’autrui à la Fédération algérienne de football, et que les dispositions de la responsabilité objective ne pouvaient pas être prévues et ne devraient pas s’appliquer après la déclaration faite par Zwelivelile Mandela lors de la cérémonie d’ouverture du CHAN», a estimé la CAF, avant toutefois de hausser le ton. «Toutefois, le Jury disciplinaire de la CAF a émis un rappel formel à toutes les associations nationales, y compris la FAF, pour qu’elles soient conscientes que les dispositions de la responsabilité du fait d’autrui et de la responsabilité objective peuvent à l’avenir être appliquées à la suite de toute déclaration politique ou autre faite par un tiers lors d’une compétition ou d’un événement officiel de la CA». La CAF ouvre une brèche pour le piétinement des règles élémentaires qui régissent le fonctionnement d’une part la CAF et d’autre part le football africain en général. Le message est bien perçu par les Fennecs.
Résumé H. Hichem