Une icône, une star vient de s’en aller

Ahmed Arab

Ancien footballeur professionnel, l’ex-joueur du CR Belcourt puis entraîneur-joueur de ce même club, du RC Kouba, de l’USM Blida, et du WA Boufarik, ex- joueur de l’ESA Brive, du FC Limoges, international de l’équipe Olympique de France, international algérien, tire sa révérence.Il a beaucoup donné au football algérien avec ses trois Championnats d’Algérie (1965, 1966 et 1969), et ses trois Coupes d’Algérie (1966, 1969, 1970).

Une sommité s’en va !
Lorsque l’Algérie avait acquis son indépendance, Ahmed Arab avait l’âge de 29 ans. Il est né le 19 mars 1933 à el Asnam, Chlef actuellement, mais qui était connu avant l’indépendance par Orléanville. C’est un grand Monsieur qui a beaucoup donné au football algérien. Il avait évolué comme professionnel en France, plus particulièrement à Limoges et a été international amateur dans l’équipe olympique de France. Ahmed Arab possédait une énergie et une robustesse qu’il savait mettre en exergue pour compenser son absence de placement. Il est l’un des arrières-central des plus athlétique, ses capacités défensives, son marquage, son jeu d’interception et son engagement physique étaient plus remarquables que ses qualités offensives. Tous les sportifs algériens reconnaissaient que le joueur Ahmed Arab était de la race des gagneurs. Il n’aimait jamais perdre, il possédait une grande endurance de course qui faisait de lui un milieu défensif-type, son sens du jeu d’autre part, lui a permis de devenir un joueur polyvalent. Ahmed Arab pouvait occuper n’importe quel poste au niveau de la défense, du milieu et de l’attaque, cependant une chose est sûre, c’était un personnage difficile à aborder à première vue, mais une chose est sûre et certaine car les apparences sont souvent trompeuses, Ahmed Arab est d’une gentillesse sans limite. C’est un footballeur aigri par son tempérament de gagneur qui influençait ses coéquipiers qui le tenaient en haute estime. Il a toujours occupé le poste d’arrière central en endossant le maillot numéro 5 qui lui allait si bien et qui par la suite était synonyme d’une muraille infranchissable pour l’attaquant.
A 29 ans et devant son public à Alger, le trio Ibrir, El Kamel et Kader Firoud l’habillaient de vert et blanc. Une consécration méritée tout au long de sa carrière. Il a affronté en date du 28 février 1963 la Tchécoslovaquie. Il a toujours été fidèle à la sélection nationale malgré son âge avancé. Il est devenu le patron de la défense algérienne et joua jusqu’à l’âge de 34 ans. Sa dernière rencontre internationale s’est déroulée à Constantine en date du 23 mars 1967 contre la formation de Yougoslavie de Volvodina avec l’entraîneur le grand Lucien Leduc. Arab a porté le maillot national plus de 15 fois. Malheureusement, il n’a jamais été présent dans des compétitions officielles (telles que Coupe du monde, Jeux africains ou autres). Il a su s’imposer au sein de la formation d’Algérie à savoir le Chabab Riadhi de Belcourt avec lequel il a hissé vers les plus hauts sommets en tant que joueur en compagnie des grands stratèges de football tels que les Lalmas Hacéne, Achour Ouhdia Hassene, Djemaa, Hamiti et autres, mais en football, on dit souvent qu’être un bon footballeur ne veut en aucun cas dire devenir un excellent entraîneur, avec Ahmed Arab, c’est une exception. Il a marqué son empreinte en tant joueur et réalisé des prouesses comme entraîneur-joueur, chose qui n’existe plus aujourd’hui. Le CRB a atteint les sommets sous sa houlette puis il est parti vers le RCK où il a eu le privilège de diriger le Mouloudia d’Alger sponsorisé par Sonatrach où il était employé, puis il est parti à la ville des Oranges du WAB qui lui fait appel pour driver le club qu’il réussit à faire accéder en division supérieure avec les Rouai.
Les Boufarikois se rappelleront toujours de l’année où le WAB avait affronté la JS Bordj-Ménaïel (nouveau promu) trois fois de suite dans la même saison et dont le score de parité 1 à 1 à l’aller, puis 2 à 2 au stade Chahid-Salah-Takdjerad puis en Coupe d’Algérie au stade de Rouiba 1-1 Boufarik qualifié par corners. Tout le monde se rappelle le geste de Ahmed Arab qui faisait signe de la main à sa défense qu’il restait 5 minutes à jouer et qu’il fallait tenir le coup.
La JSBM égalisa à la dernière seconde par le regretté Amrous Amar. Fou de rage et avec un seau en plastique à la main, il s’en est allé distiller sa colère sur ses joueurs.
Des personnages sportifs tels que Ahmed Arab ne courent plus les rues. Ils sont très rares, Ahmed Arab nous a quitté en silence à l’âge de presque 90 ans en même temps que l’icône française Just Fontaine. Ahmed Arab est plus âgé que Mohamed Maouche (86 ans). C’est une grande perte pour le football algérien.
Kouider Djouab