La « nouvelle politique africaine » de Macron Ses barbouzes, la «française» Bouraoui et le «tartour» tunisien ! (III)

Comme tous les félons ignorés après les avoir exploité, elle se rendra compte alors qu’elle a perdu deux pays, l’Algérie et la Tunisie, sa famille, ses amis pour un autre pays la France qui ne lui sera plus d’aucune utilité. Cela sera le sort de tous les citoyens algériens succombant au chant des sirènes de l’Occident, en particulier de France, suite à une frustration, par revanche, intérêts ou par faiblesse d’esprit propre aux néo-colonisés un peu à l’image de Kamel Daoud que le Dr A. Bensaada a traité, dans son livre, de « néo-colonisé du 21e siècle… complètement phagocyté par la bien-pensante occidentale, il s’extirpe du terroir qui l’a enfanté…»

Spéculer sur le fait que de simples annonces flatteuses telles « l’ère de la Françafrique est révolue », « la France interlocuteur neutre » sur le continent, « adoption d’une posture de modestie et d’écoute », « cogestion des bases militaires » suffisent à inverser le sentiment de haine et de rejet des africains à l’égard des anciens bourreaux, colonisateurs puis néo-colonisateurs, c’est soit se bercer d’illusions soit prendre encore les africains pour des canards sauvages ! Les Africains fondent dorénavant leurs opinions sur la réalité. Ils savent mieux que quiconque ce qu’ont été les anciennes puissances coloniales, leur néocolonialisme actuel, leurs ingérences et manigances. Ils savent choisir leurs partenaires et distinguer le bon grain de l’ivraie ! Ce n’est pas le discours thuriféraire de Macron qui fera de la Russie et la Chine des diables et de la France un ange ! Se déplacer en Afrique pour leur réitérer avec culot des boniments éculés en croyant toujours les convaincre est déjà une attitude arrogante, une preuve qu’il prend les africains pour des idiots ayant encore besoin de tuteur comme la France pour les guider. Le « flatteur vit (toujours) aux dépens de celui qui l’écoute ». Les réactions hostiles à cette visite viennent essentiellement de France ! « L’arrogance de Macron est la meilleure chose qui soit arrivée à l’Afrique francophone, depuis les indépendances », a lancé un twitternaute. « Qui le croit ? » se demande François Asselineau. « Avec arrogance et n’écoutant personne, Macron annonce que sa «stratégie pour l’Afrique» consiste à «adopter une posture plus claire… de modestie et d’écoute». C’est aussi crédible que Palmade fustigeant les chauffards et s’indignant des ravages de la drogue». D’autres ont vu dans les propos de Macron autre chose : « Macron veut dire, nous avons besoin des pays africains et des Dom-Tom pour continuer à leur prendre leurs richesses naturelles comme le gaz, pétrole, et les minerais précieux… ». Selon Lavrov, la France n’est pas à l’aise devant l’émancipation des pays africains, qui sortent peu à peu de sa sphère d’influence. Il s’est réjoui de ce retour en force de la souveraineté en Afrique en déclarant « La voix solidaire de l’Afrique dans les affaires mondiales sonne de plus en plus juste, et nous nous félicitons du processus d’émancipation globale des pays du continent. Cela est observable dans le rétrécissement de la sphère d’influence néocoloniale de la France en Afrique centrale et occidentale, ce qui provoque une réaction plutôt nerveuse à Paris ».

Conclusion
Il est clair que la France a perdu considérablement de son influence en Afrique devant la concurrence russe et chinoise et aussi turque. La tournée de Macron est d’essayer de rétablir cette influence perdue déjà depuis bien longtemps, mais que l’arrogance et les tartuferies françaises empêchent de percevoir. La France est bien dans le cas des « Caractères » que décrit La Bruyère « A quelques-uns l’arrogance tient lieu de grandeur ; l’inhumanité de fermeté ; et la fourberie, d’esprit ».
Les bonimenteurs manipulent par des discours élogieux et mielleux pour mieux abrutir et mobiliser. De belles formules et d’habiles manipulations – usant parfois de ce que l’on appelle la psychologie inversée – destinées à cacher les véritables objectifs en particulier celui de la subordination des États.
Pour ce faire, ils usent de tous les moyens de propagande que mènent des organisations manipulatrices dites « non-gouvernementales » en y mettant les moyens financiers nécessaires pour corrompre. Selon Wikipédia, l’ancien directeur de la CIA, William Colby, déclarait en 1982, dans le Washington Post, à propos du programme de la NED : « Il n’est pas nécessaire de faire appel à des méthodes clandestines. Nombre des programmes qui […] étaient menés en sous-main, peuvent désormais l’être au grand jour, et par voie de conséquence, sans controverse ». En 1991, un des fondateurs de la NED, Allen Weinstein, expliquait au Washington Post que « bien des choses qu’ils [à la NED] faisaient maintenant étaient faites clandestinement par la CIA 25 ans auparavant ».
Ces ONG à travers le monde bénéficient de financements américains, votés par le Congrès, par le biais de la NED (National Endowment for Democracy), l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) l’International Republican Institute (IRI), le National Democratic Institute for International Affairs (NDI), et la Freedom House (FH). D’autres sont financés par des capitaux privés comme l’Open Society Institute (OSI), fondation de George Soros, et également de multinationales américaines, telles que Chevron, Coca-Cola, Goldman Sachs, Google, Microsoft, etc., ainsi que d’institutions publiques comme la Chambre de commerce des États-Unis. Tous ces organismes sont impliqués dans les « révolutions colorées » que décrit le Dr Ahmed Bensaada dans son « Arabesque$: Enquête sur le rôle des USA dans les révoltes arabes ».
Bien que la France en soit elle-même victime des pressions américaines par le biais de ces « ONG », elle trouve le culot d’user, médiocrement, des mêmes méthodes pour imposer sa politique funeste en Afrique. Cependant, ses réseaux pour « exporter » sournoisement sa « démocratie », ses « droits de l’homme » et ses « libertés » ne sont pas assez élaborés et décisifs que ceux des USA, eux-mêmes non-consistant et en perte de vitesse. Pour les Français, il lui faudra à notre sens, une « révolution » et une autre génération pour pouvoir se débarrasser de ses psychoses qui l’empêchent de discerner le réel de l’irréel, la réflexion de l’émotionnel ; de se dégager de sa vision chauvine et manichéenne dans sa politique extérieure globale et africaine en particulier ; de sortir de ses rêveries et de son complexe de supériorité paralysant ; de rompre avec ses minables mensonges, manipulations et propagande que sa presse débite en employant apprentis néo-colonialistes, revanchards, incompétents, perroquetant leurs maitres et corrompus ; de revenir à l’ordre international basé sur le droit international onusien et non un ordre basé sur les « règles » qu’édictent les États-Unis. Il faut aussi qu’elle soit sincère, rationnelle dans ses actions tout en s’abstenant de s’ingérer dans les affaires, d’autres États, qui ne la regardent pas ; d’apprendre à vivre dans les limites de ses propres moyens et non au-dessus en accaparant indûment par l’échange inégal les richesses de certains pays africains ; enfin, de ne pas sous-estimer un vis-à-vis quel qu’il soit !
Pour les Africains (surtout d’Afrique centrale et occidentale), la jeunesse n’est pas celle que croit la doxa néocolonialiste française qui l’assimile à leurs parents, grands-parents et avant. Elle est plus instruite, consciente, opiniâtre et résistante. Ces jeunes, selon des médias africains, contestent carrément la présence de la France dans leur pays ! « Pour la jeunesse africaine consciente, il ne s’agit ni de réduire les effectifs militaires français ni de cogérer les bases militaires, mais de les fermer purement et simplement et d’envoyer les soldats français en Ukraine dont la population a plus de ressemblance que les Noirs avec celle de France, de demander pardon et de verser des réparations aux descendants d’esclaves d’Afrique pour l’esclavage (4 siècles), la colonisation et le néocolonialisme subis par les Noirs. » (Jean-Claude Djereke, in Cameroon Voice). Cette jeunesse doit désormais se prendre en main en contribuant au développement de leur pays, de leur Afrique, comme ne cesse de le crier et de le faire la brave patriote panafricaniste Nathalie Yamb, au lieu de s’aventurer dangereusement à s’exiler clandestinement vers une Europe qui n’est pas celle que l’on croit et qui n’apporte que misère et déshonneur. L’Europe ce n’est pas le « paradis », c’est la mer à boire ! Certains dirigeants africains doivent de leur côté redoubler d’efforts et de courage pour protéger mordicus les intérêts de leur pays, quelles que soient les pressions et menaces ; des pactes alliances économiques et de défense sont nécessaires pour prévenir toute malveillance. Pour nous, Algériens, connus et reconnus, depuis l’indépendance, pour notre « non alignement », notre défense des causes justes des peuples à disposer de leur destin (décolonisation, autodétermination, non-ingérence), notre défense en priorité des intérêts de notre nation, on préfère être les « traîtres » – curieux qualificatif utilisé par ceux qui se nomment « opposants à l’étranger » contre tout Algérien patriote qui défend son pays, ses institutions civiles et militaires – des siens (quels que soient les gouvernants ou le « régime ») et mourir chez soi en gardant notre honneur, que de l’être pour les ennemis de notre pays et de finir sa vie obscurément et indignement en terre étrangère ! En illustration, citons l’écrivain Algérien Mouloud Feraoun (assassiné en mars 1962 par l’OAS) qui se « refuse à être du côté du manche » en écrivant : « (…) Je préfère souffrir avec mes compatriotes que de les regarder souffrir ; ce n’est pas le moment de mourir en traître puisqu’on peut mourir en victime. ». L’exemple est donné par nos martyrs qui sont morts pour une Algérie « Algérienne », pour un peuple, pour une patrie, pour la dignité et non pour permettre à d’exécrables félons de souiller leur mémoire. L’écrivain Kateb Yacine disait : « Les traîtres n’ont pas de nez » («nif» en arabe algérien, au sens dignité) ; ils demeurent ainsi indignes et infâmes, même pour leurs maîtres/employeurs.
A suivre…
Amar Djerrad

A suivre
Amar Djerrad