Hausse des crédits accordés à l’économie de 4,7%

La liquidité bancaire atteint 1.809,1 milliard DA

La Banque d’Algérie a dû intervenir, pour rappel, en 2021 pour régler la crise de liquidité et faire baisser la pression sur les banques commerciales qui n’arrivaient plus à répondre aux demandes de crédits. Elle a pris plusieurs mesures exceptionnelles pour faire face à une conjoncture difficile et temporaire et a mis en œuvre un «Programme spécial de refinancement (règlement n° 02-2021 du 10 juin 2021), qui a pris fin en juin 2022, dont le montant s’élève à 2.100 milliards de dinars répartis en cinq opérations», a indiqué la BA dans sa note de conjoncture publié, avant-hier. Selon cette note «la masse monétaire M2 avait connu à fin septembre 2022 un accroissement de 10,58% par rapport à son niveau de décembre 2021, s’établissant ainsi à 22.174,3 milliards DA contre 20.053,5 milliards DA à fin 2021, et ce, suite à l’effet conjugué de la hausse de 12,71% de la monnaie M1 et de 6,08% de la quasi-monnaie», ainsi qu’une hausse des crédits accordés à l’économie.
Cette amélioration a permis à la BA d’ouvrir la voie à la normalisation de sa politique monétaire, alors que les banques centrales d’autres pays continuent de maintenir la rigueur monétaire en augmentant à chaque fois leur taux d’intérêt.

Ces mesures exceptionnelles ont permis à la banque de résoudre la crise de liquidité et de renforcer, progressivement, l’octroi par les banques des crédits bancaires. A la fin du troisième trimestre 2022, «la liquidité globale des banques a augmenté sensiblement 2022 pour atteindre 1.809,1 milliard de dinars, contre 1.331,9 milliard de dinars à fin décembre 2021», a précisé la même source, précisant que «le montant total échangé sur le marché monétaire interbancaire a atteint 329,3 milliards de dinars, à fin septembre 2022, contre 48,5 milliards de dinars à fin 2021, soit une hausse de 280,8 milliards de dinars». Suite au retour à une situation pandémique maîtrisée conjuguée à la reprise constatée de l’activité économique nationale, la Banque centrale a décidé, «au mois de mars 2022, à lever les mesures exceptionnelles prises pour atténuer l’impact de la pandémie et à retourner progressivement à une situation normalisée».

La BA centrale n’a pas, malgré le ralentissement de la croissance économique au niveau mondial, augmenté son taux directeur. Elle s’est plutôt concentrée sur la réforme du système bancaire du pays et à accélérer sa modernisation pour répondre à l’évolution du marché économique international. «Le taux d’intérêt sur le marché interbancaire à terme est situé à 2,12346% à fin septembre 2022 contre 0,90979 % à fin décembre 2021, alors que l’activité sur le marché au jour le jour a été quasi nulle pendant cette période», a expliqué la BA dans son analyse. Cette dernière a fait état d’une appréciation de la monnaie nationale sur le marché de la devise.

Cette amélioration concerne, également, le stock des crédits accordés à l’économie. «Les crédits accordés à l’économie ont connu durant les neuf premiers mois de l’année 2022 une hausse de 4,17%, atteignant 10.202,9 milliards de dinars (DA) contre 9.794,7 milliards DA à fin 2021», lit-on dans ce rapport, notant une hausse de 4,73% du stock des crédits octroyés par les banques publiques à fin 2021, «passant de 8.368,5 milliards DA à fin 2021 à 8.764,0 à fin septembre 2022». Les banques publiques ont bénéficié de «4.226,7 milliards DA à fin septembre 2022, contre 3.976,4 milliards DA à fin 2021, soit une progression de 6,30%», tandis que «l’encours des crédits octroyés aux entreprises privées et ménages ont enregistré des hausses respectives de 1,57% et 7,73%».
Samira Tk