Son histoire atypique et son expansion à travers le monde

Le tabac, depuis les origines

Appelé à l’origine le médicament, le tabac a connu une longue histoire qui a commencé vraisemblablement à Tobacco, Amérique centrale, et au lendemain de la découverte par Christophe Colomb du Nouveau Monde. Mais, parait- il, le tabac a commencé à être fumé il y a 3000 ans peut être d’abord dans son pays d’origine puis dans les pays voisins.

Au début, on l’avait pris pour un médicament par ceux qui le fumaient ou le chiquaient même par le nez et qui ignoraient que son abus pouvaient provoquer de sales maladies conduisant à la mort. Avant de faire l’objet de grandes industries florissantes, les Européens l’ont introduit au lendemain de la conquête de l’Amérique, en Italie puis en Espagne et en France. A l’ère du colonialisme, il a été cultivé surtout dans les pays conquis, récolté en assez grande quantité puis transformé avant d’être empaqueté sous différentes formes selon qu’il est à fumer ou à chiquer. Selon les connaisseurs, le tabac à fumer est différent du tabac à chiquer. Ainsi, depuis sa découverte et vu la demande de plus en plus élevée, on a dû moderniser les machines pour augmenter la production et pour allécher les consommateurs en nette croissance, on a affiné le tabac et trié selon la qualité et on l’a vendu sous la forme : tabac brun et tabac blond, et dans des emballages qui donnent même à ceux qui n’ont pas connu le poison, l’envie de fumer. En effet l’emballage joue un grand rôle en incitant à acheter même à un pris élevé une boîte en rouge, vert, bleu, orange, couleur miel enveloppées de cellophane qui pousse encore à goûter alors que le même poison qui, une fois bien installé, on a du mal à s’en débarrasser. Après on abandonne les cigarettes esthétiquement enveloppées pour prendre les plus ordinaires parce qu’elles sont moins chères, on s’y habitue pendant des années, et on se retrouve pleinement dépendants du vice. C’est ainsi qu’on devient gros fumeur malgré soi. Combien sont- ils dans cette situation ? Difficile à évaluer et tout ce que nous savons, c’est que chaque fumeur voit partir en fumée ses maigres économies, sa santé et sa vie et on en est totalement dépendant.

L’origine du tabac et son expansion
Les références à son histoire sont contradictoires et ne nous aident pas à comprendre comment cela a commencé et à quelle période exacte. Cependant on peut dire que les navigateurs qui avaient pris la direction de l’Amérique ont affirmé que le tabac a été découvert à l’île de Tobacco, en Amérique centrale et dans les Petites Antilles, c’est pour cela qu’ on lui a gardé son nom de tabac, portant « c » final du nom d’origine. Lorsque le Nouveau Monde a été découvert par Christophe Colomb, on a considéré le tabac comme un remède et tout le monde avait cru. D’abord la route vers l’Amérique venait d’être découverte, et on a assisté à la ruée des Blancs d’Europe vers ses riches terres qui promettaient un bel avenir et comme les machines n’existaient pas encore pour la mise en valeur des terres, on était au 15ième siècle, les Blancs d’Europe avaient eu l’idée de prendre de force les Nègres les plus solides pour les utiliser comme main d’œuvre gratuite. Ils les transportaient en Amérique et sur des bateaux appelés « Les Négriers ». Le tabac appelé à l’origine « Le médicament » à multiple bienfait, fumé et chiqué il y a 3000 en Amérique, mais encore inconnu dans les autres continents jusqu’à la découverte de l’île Tobacco, allait devenir une matière importante pour une future industrie de transformation. Et le premier pays européen à avoir eu l’idée de mettre le tabac en paquets, c’est l’Italie devenue un pays de fumeurs, le tabac était devenue une affaire économique, et très vite, ce pays allait connaitre la prospérité puisqu’il était le premier producteur de tabac grâce à son industrie qui faisait vivre des milliers de familles. La Toscane fabriquait beaucoup de tabac à fumer et destiné surtout à l’exportation ; plus tard, elle allait s’appeler le pays du film grâce aux acteurs gros fumeurs, probablement exilés en Amérique et qui ont réalisé les plus grands films western qui ont connu un succès considérable, on vous rappelle les titres très importants : Le Guépard, Le bon- la brute et le truand, les 12 salopards. On vous rappelle aussi la série de films policiers de Colombo, établi lui aussi en Amérique, mais également d’origine italienne et qui fumait en permanence un long cigare. La prospérité de l’industrie du tabac a permis au pays de se développer dans une véritable industrie du cinéma. En Amérique, les transformations industrielles sont telles qu’on a pu obtenir plusieurs variétés de cigarettes: les noirs et les blondes qui ont fait le bonheur de ses producteurs. Et le progrès économique est tel qu’on a assisté à la prolifération de bureaux de tabac à travers le monde et dans chaque pays, on fait du mieux qu’on peut pour intéresser les gens à fumer. Et lorsque vous rentrez dans un pays qui a développé l’industrie et le commerce du tabac, vous êtes frappé par le nombre de marques de cigarettes dans un bureau de tabac, et vous êtes ébloui par l’immense diversité des couleurs des paquets dont la plupart sont enveloppés de cellophane, ce qui vous fait croire que ces paquets renferme un fortifiant, mais rassurez- vous car ce n’est qu’un poison que vous achetez et que vous fumez parce cela vous donne la sensation de bien être que c’est bon, mais après des dizaines d’années, vous finirez par vous rendre compte que cela conduit vers de sales maladies. Actuellement, certains paquets portent la mention « le tabac tue ». On a connu par le passé des hommes qui après avoir abusé de tabac, en sont morts.

Depuis sa découverte, le tabac a fini par gagner le monde
Partout dans le monde, on trouve des paquets de toutes variétés, il y en a pour tous les catégories de fumeurs, cela va des cigarettes les plus ordinaires aux plus luxueuses. Du temps où fumer était à la portée de tous, certains parmi les jeunes ont profité pour en abuser, il y en avait qui grillaient jusqu’à trois ou quatre paquets de vingt cigarettes par jour. Mais après vingt ou trente ans, lorsqu’on se rend compte du ravage que cela cause à la santé, on le regrette mais c’est trop tard, la fumée du tabac a accompli son œuvre néfaste. L’état physique de la personne s’est dégradé, il tousse, il maigrit de plus en plus, il a mal à la tête et juste avant de dormir, il fume. Dans un appartement, il répand l’odeur du tabac partout, c’est irrespirable des fois et le fumeur oblige tout à devenir toxicomane et fumeurs passifs ou fumeurs malgré eux tant ils ont absorbé de fumée à cigarette, imaginez les répercutions sur la santé des petits enfants ou des bébés. Logiquement, les pères de famille fumeurs doivent prendre conscience du danger qu’ils font courir à tous les membres de leur famille.

Des cigarettes de toutes les variétés, on en est venu au tabac à rouler
Cela remonte à l’ancien temps, cela, les anciens étaient habitués , ils achetaient un tabac en filaments comme celui des cigarettes, et ce tabac était vendu dans des paquets spéciaux et faciles à reconnaitre, c’était semble- t –il un tabac fort que l’on roulait soi-même sur du papier à cigarette, et on obtenait des cigarettes que l’on fermait en passant sa langue le long d’un bord du papier, la salive servait de colle, les cigarettes obtenues étaient de différentes grosseurs que l’on fumait et qui donnait l’impression d’avoir fumé un joint. Ne fumaient ce genre de tabac que ceux qui voulaient éprouver intensément son effet, fumaient plusieurs cigarettes, l’une après l’autre. Parmi les fumeurs de ce tabac, il y avait surtout les vieux encore bien portants dont la plupart chiquaient, et le tabac à fumer plus la chique, cela faisait un peu trop. Les fumeurs de tabac à rouler gardaient le mégot le plus longtemps possible et ça leur brûlait les moustaches. On a vu des femmes rouler le tabac pour avoir des cigarettes qu’elles fumaient agréablement, ça leur donnait du tonus pour travailler.

Avec le tabac à chiquer, on pense que c’est mieux
Décidément cette découverte allait changer les habitudes, la majorité des consommateurs de tabac avait opté pour la chique, c’est plus discret, quand on en a envie, on prend sa tabatière sans se faire voir et ça évite la fumée. Les vieux de l’ancien temps qui prenaient de grosses pincées de chique, mettaient ce produit qui leur était cher dans des cornes d’animal bien taillées auxquelles ils ajustaient un bouchon en liège et dès qu’ils en avaient envie, ils sortaient la corne de la poche de la gandoura, ils en prenaient une grosse pincée qu’ils se mettaient dans la bouche et pour la recracher, ils s’éloignaient pour éviter que des éclaboussures ne retombent sur les autres. Ces vieux d’une génération maintenant disparue, préparaient la chique eux-mêmes pour la faire plus dure à supporter, Ils achetaient des feuilles de tabac qu’ils séchaient prés d’une cheminée et une fois bien sèches, ils les écrasaient mais mélangées à de la cendre d’un bois bien choisi, dans un pilon « spécial chema » et ça leur donnait une poudre uniforme et bien dosé, les non habitués à cette chique avaient la tête qui tournaient dès le premier contact. Ces vieux arrivaient à préparer une chique à leur mesure. Il ne faut surtout pas oublier que cette catégorie de chiqueurs et par le nez, il y en avait en grand nombre qui se mettaient cette poudre dans les narines, il parait que la chique la plus dure qui passait par le nez avait beaucoup de vertus, maintenant qu’ils sont tous partis, on ne sait pas à quoi c’était bon.
Boumediene Abed