La défaite du colonialisme français en Algérie

19 mars 1962

Le 61e anniversaire de la fête de la Victoire (19 mars 1962), coïncidant avec le 19 mars de chaque année, rappelle aux Algériens les sacrifices de leur peuple et des valeureux martyrs pour mettre fin au régime colonial français. Pour les Algériens, l’annonce du cessez-le-feu après les négociations d’Evian, fut une victoire qui a sonné le glas de l’injustice et de la barbarie de l’agresseur longtemps bercé par l’illusion de déformer notre identité et d’effacer notre civilisation, notre culture et notre patrimoine. Mais, c’était sans compter sur la volonté d’un peuple déterminé à rester libre et authentique. La signature, le 18 mars 1962, des Accords d’Evian sur le cessez-le-feu, a été, en effet, l’expression de la reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie arrachée par les Algériens à la France coloniale. Moins de quinze mois avant, les grandioses manifestations populaires de décembre 1960 avaient donné un prodigieux coup d’accélérateur à l’Histoire.
A partir de là, l’affaire était entendue et plus personne, dans le pouvoir français, ne doutait de l’issue de la guerre que la France a imposée à l’Algérie. Depuis, dans la conscience de chaque Algérien et Algérienne, le 19 mars 1962 s’est enraciné comme une date qui leur inspire un sentiment de fierté de la victoire. Les universitaires algériens qui ont eu à travailler sur cette journée historique ont relevé que la déclaration du cessez-le-feu, le 19 mars 1962, a montré comment la glorieuse Guerre de libération a renforcé sa dimension «lutte armée» par l’action politique extérieure qui a exercé une pression continue sur le colonialisme français avec, pour objectif, le recouvrement de la souveraineté nationale. Ils rappellent que le négociateur algérien des accords d’Evian qui a su déjouer toutes les tentatives françaises visant l’atteinte à l’intégrité territoriale et l’affaiblissement de la cause nationale, était issu de l’école du Mouvement national et conscient du phénomène du colonialisme français et ses ravages.
Les spécialistes soulignent comment le négociateur algérien a fait preuve de clairvoyance politique et de génie diplomatique afin de remporter les négociations qui seront sanctionnées par le cessez-le-feu et par la réalisation de plusieurs acquis. Pour rappel, les négociations se sont déroulées sur fond d’assassinats et de massacres commis par les ultra-colonialistes de l’OAS (Organisation de l’armée secrète, néo-nazie, pro-Algérie française), dans un déchaînement criminel unique dans l’histoire contemporaine. Du contenu des Accords d’Evian, les Algériens n’ont retenu que la reconnaissance de l’indépendance de leur pays qui sera confirmée par le référendum du 1er juillet. A l’indépendance, l’état des lieux était catastrophique : un peuple meurtri par huit années de guerre et de souffrances indicibles, des centaines de milliers de morts et de blessés, deux millions et demi de déplacés arrachés à leur terre, des mines posées par l’armée française dans les zones frontalières avec la Tunisie et le Maroc, les lignes «Challe» et «Morice», sur quelques 5.700 hectares ; au plan économique, un désert industriel et une agriculture au profit des colons ; un système d’enseignement «républicain» au service des colonialistes… Aujourd’hui, la conjoncture actuelle particulière et complexe impose aux Algériens des obligations précises: réhabiliter la valeur de l’effort et du travail, veiller au renforcement de notre sécurité nationale dans toutes ses dimensions face à tout imprévu ou urgence, veiller à l’unité de nos rangs, conjuguer les efforts et renforcer le sens du devoir national, et assumer pleinement nos responsabilités, dans les différents secteurs et à tous les niveaux, envers notre nation et notre patrie. En même temps, l’Algérie continue de réclamer un traitement responsable, intègre et impartial du dossier de la Mémoire et de l’Histoire, dans un climat de franchise et de confiance. Le Président Abdelmadjid Tebboune a souligné à maintes reprises que la question de la Mémoire et de l’Histoire demeurera au centre de nos préoccupations. L’Algérie poursuivra sans relâche et sans compromis le parachèvement des démarches entreprises par fidélité au message de nos valeureux Chouhada. Il s’agit du droit de notre pays, notamment, à récupérer les archives, à connatre le sort des disparus durant la Glorieuse guerre de libération et à indemniser les victimes des essais nucléaires et autres questions liées à ce dossier.
Lakhdar A.