Le Loup des stades vient de nous quitter 

Ouchéne Saïd (NAHD)

Ouchéne, en amazighe veut dire «le renard ou le loup». Il était très doué comme gardien de but, très agile et souple dans la cage du Milaha d’Hussein Dey et de l’Equipe nationale. Ouchéne Saïd était un personnage très gentil, brave et même trop timide.Il était l’ami de tout le monde. Il possédait quelque chose qui le différenciait des autres gardiens de but, son habileté et son aisance technique et avec ses deux mains, il réalisait de belles choses qui enthousiasmaient le public.
Ouchéne Saïd fait partie de la merveilleuse génération de footballeurs algériens qui nous ont quitté récemment, à l’image des Lalmas Hacéne, Lemoui Kamel, Arab Ahmed, Khiari Ali, les deux frères Sid Ali Amar, Aouadj Zoubir et des centaines d’autres qui sont partie vers l’au-délà nous faisant rappeler les Mekhloufi Rachid, Seridi Mustapha, Attoui Ali qui actuellement sont malades, et à qui nous souhaitons un prompt rétablissement.
Ouchéne Saïd était d’une élégance extrême sur les terrains et d’une clairvoyance dans la relance du jeu qui faisait de lui, l’un des meilleurs gardiens de buts que l’Algérie ait enfantés.
Il est né le 6 avril 1943 à Alger, il a fait son apprentissage dans la grande école du Milaha d’Hussein-Dey, et il a été longtemps le remplaçant de Sid Amar (frère du regretté Amar, ancien arrière latéral du CR Belcourt et des Fennecs). Il lui fallait d’abord vaincre la concurrence du gardien de but Sid Amar qui comme lui avait été retenu en Equipe nationale. Il restera longtemps sa doublure, mais Ouchéne était patient, il savait accepter la rivalité : son avantage et son point fort étaient sa jeunesse et l’avenir était devant lui.
Il est sélectionné en sélection de la police où il réussit un match sensationnel qui lui ouvrit totalement les portes des Verts. A 21 ans, il dirigeait la défense comme un vieux briscard. Et pour un keeper, sa force résidait dans son placement et Ibrir, le coach algérien l’avait repéré pour lui faire porter le numéro number «One». Il réussit avec brio son examen. Ses placements judicieux et son autorité à l’intérieur des dix-huit mètres lui valurent un long bail avec les guerriers du désert de plus de dix années, qui dit mieux !
Ouchéne Said était spectaculaire, sa détente, son coup d’œil et son style aérien s’y prêtaient, il réussissait toujours à se distinguer par son sens de l’anticipation devant les attaquants adverses.
L’histoire de Ouchéne Said était qu’à chaque fois qu’il affrontait le grand CRB, il se blessera par deux fois, une véritable poisse pour lui mais il saura vaincre à chaque fois et revenir toujours à son top niveau. Il restera compétitif sur le plan national et international où il apportera assurance et sérénité à ses coéquipiers. Ouchéne a joué sa première rencontre officielle internationale le 9 décembre 1964 à l’âge de 21 ans contre la Chine avec l’entraîneur Ibrir, une rencontre qui s’était déroulée à Alger. Il marquera de sa présence le football algérien à un âge très avancé atteignant les 32 ans puisque sa dernière rencontre internationale s’est déroulée à Tunis le 1er juin 1975 avec le coach Makri. Il a porté le maillot national plus de trente sept fois.
Il a joué quatre Coupe d’Afrique et trois rencontres des Jeux africains, trois matches des Jeux olympiques. Ouchéne était de la race de la vraie graine des portiers de gardien de but.
Lorsqu’il a décroché, il a continué à servir les Sang et Or comme entraîneur des gardiens. Il avait été sollicité par beaucoup de clubs algériens, mais il avait refusé les offres alléchantes qu’on lui proposait, il aimait trop les couleurs du NAHD.
Il a consacré toute sa vie de footballeur à un seul et unique club de football. Il était très respecté dans le milieu footballistique algérien. Il a fait les beaux jours du NAHD avec les Brahmane, Zarabi et autres et il a été un échiquier très important en sélection aux côtés des Lalmas, Khalem, Meziani, Aouadj, Melaksou, Bourouba, Selmi et autres.
Kouider Djouab