«Les premiers symptômes d’un dysfonctionnement des reins sont la fatigue, la peau jaunie et l’anémie»

Professeur Mohamed Boubchir, médecin chef du service Néphrologie au CHU de Tizi Ouzou :

Le professeur Mohamed Boubchir, médecin chef du service Néphrologie du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Nedir Mohamed de Tizi Ouzou a mis en garde, jeudi sur les conséquences de la rétention, volontaire, d’urine, notamment chez les femmes qui préfèrent, a-t-il dit, se retenir et attendre de rentrer chez elles pour se soulager. «Retenir ses urines peut entraîner la formation de calculs et altérer la fonction du rein», a-t-il indiqué.
S’exprimant lors d’une rencontre sur la santé rénale organisée par le CHU Nedir Mohamed, ce néphrologue affirme que le rein filtre 180 litres de sang/jour, et s’il fonctionne mal et que le taux d’urée est très élevé dans le sang, le sujet peut entrer dans un coma qui pourrait lui être fatal.
Faisant remarquer que les premiers symptômes d’un dysfonctionnement des reins sont la fatigue, la peau jaunie et l’anémie. «L’adoption d’un régime alimentaire sain et l’abstention de la prise abusive de médicaments, préservent le rein et conservent sa bonne fonction», a fait savoir le Pr Mohamed Boubchir.
Relevant que certains comportements sont très nocifs pour les reins, notamment la consommation abusive de médicaments, soit dans le cadre de l’automédication (généralement par la prise d’antidouleurs qui ne sont pas, souvent, nécessaires), soit suite à des prescriptions excessives par quelques médecins, l’intervenant a également mis en garde sur les dangers d’une mauvaise alimentation, riche en gras, sucre et sel, principalement de la déshydratation, du manque d’activité physique, ainsi que de la surmédication et de l’automédication, sur la fonction rénale. Conseillant, à l’occasion, l’espacement des examens au scanner pour les cas nécessitant le recours régulier à cet examen.
«Le répétitif au scanner expose le corps, le rein y compris, aux dangers des rayons x», a poursuivi le médecin chef du service Néphrologie du CHU de Tizi Ouzou.
Evoquant les facteurs de risque d’une insuffisance rénale, Pr Mohamed Boubchir a fait cas de l’hérédité, l’hypertension artérielle, l’obésité, la déshydratation (ne pas boire suffisamment d’eau) et le diabète.
«40% de diabétiques insulinodépendants et 20 à 30% des diabétiques de type 2 souffrent d’une insuffisance rénale», a-t-il observé, faisant remarquer que le diabète et l’hypertension artérielle sont responsables de 40 à 60% des cas d’insuffisance rénale.
Pour sa part, la responsable de l’unité de transplantation rénale du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou, Professeur Lynda Badaoui, est revenue sur les réalisations de cette unité depuis le lancement de son activité, en 2006.
«A ce jour, l’unité de transplantation rénale du CHU de Tizi Ouzou a réalisé 210 greffes du rein à partir d’un donneur vivant apparenté», a-t-elle indiqué, faisant remarquer qu’en 2022, sept transplantations ont été réalisées. «L’unité de transplantation rénale du CHU qui traite 150 malades, à raison de trois séances de dialyse par semaine, a greffé depuis janvier dernier 3 patients et compte réaliser plus d’une vingtaine de transplantations rénales d’ici à la fin de l’année en cours», a poursuivi Pr. Badaoui.
Rabah Mokhtari