Les syndicats français vont intensifier leurs protestations

Macron décide de déclencher l’article 49.3 pour faire passer sa réforme des retraites

Le Président français Emmanuel Macron a décidé de ne pas faire voter le projet de réforme des retraites à l’Assemblée nationale et de recourir à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, annonce ce jeudi la chaîne BFMTV.

Selon le média, la possibilité de vote contre la réforme était visiblement trop grande pour que le gouvernement risque de présenter le texte de la réforme qui prévoit de relever l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.
Les dirigeants syndicaux français ont condamné la décision de la première ministre française, Élisabeth Borne, d’adopter sans vote à l’Assemblée nationale (Chambre basse du Parlement) un projet de loi sur les modifications du système de retraite du pays et ont promis de poursuivre les manifestations et les grèves avec une vigueur renouvelée.
Les manifestations influencées par les syndicats ont empêché le président de la République Emmanuel Macron d’obtenir une majorité pour faire passer la loi. L’utilisation de l’article 49-3 (qui permet de faire passer un projet de loi sans vote au Parlement) doit recevoir une réponse à la hauteur de ce manque de respect pour le peuple, a déclaré Philippe Martinez, responsable du syndicat Confédération générale du travail (CGT). Il a ajouté qu’il fallait multiplier les manifestations et les grèves et que l’ampleur et les détails des futures manifestations seraient décidés lors d’une réunion des syndicats jeudi soir. Le compromis politique a échoué, il y aura de nouvelles manifestations parce que le rejet des politiques gouvernementales est très fort, a déclaré le dirigeant syndical Laurent Berger de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), confirmant l’information sur la réunion intersyndicale de jeudi, note l’agence de presse TASS.
Le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Frédéric Souillot, contrairement à ses collègues, a réagi positivement à l’utilisation de la clause par le gouvernement pour faire passer un projet de loi en contournant le Parlement. Il a déclaré que pour les syndicats, on pourrait parler de victoire et que l’appel des syndicats à ne pas voter pour ce projet de réforme a été entendu par les parlementaires. Avec l’article 49-3, le président de la République décide de répondre à la crise sociale en affaiblissant la démocratie. C’est une triple défaite de l’exécutif : populaire, morale et politique, a déclaré Laurent Escure, responsable de l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa).

Article 49-3
Plus tôt, la première ministre française s’exprimant à l’Assemblée nationale avant le débat, a annoncé l’adoption d’un projet de loi sur les changements du système de retraite de la République, en contournant un vote au Parlement sous la responsabilité du gouvernement. Cette décision est conforme à l’article 49, paragraphe 3, de la Constitution française, qui donne au gouvernement cette possibilité, mais le texte n’est considéré comme adopté que si un dixième du nombre total des députés ne signe pas une motion de confiance au gouvernement dans un délai de 24 heures.
Le vote à l’Assemblée nationale devait conclure des jours de débat sur le projet de loi proposé par le gouvernement concernant les modifications du système de retraite de la République. Ce projet de loi prévoit notamment de relever l’âge de la retraite à 64 ans et d’abolir un certain nombre de régimes de retraite préférentiels. Le Sénat français (Chambre haute du Parlement) a adopté la version finale du projet de loi à la majorité jeudi matin.
L’Agence France-Presse (AFP), citant un participant au conseil des ministres de jeudi, a rapporté que le Président français avait déclaré qu’il souhaitait faire voter la réforme au Parlement, mais qu’il craignait les risques pour l’économie qu’entraînerait un éventuel rejet du projet de loi par les députés.
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