Tabi divulgue les grandes lignes de son plan d’action

Face au trafic des êtres humains et trafic des drogues

Devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, a dévoilé, avant-hier à Alger, la stratégie nationale élaborée par son département ministériel concernant la prévention et la lutte contre la traite des êtres humains et un autre plan national, cette fois-ci touchant la lutte et la prévention contre l’usage et le trafic des drogues.Deux fléaux ravageurs étrangers à la société algérienne, la drogue tout comme le trafic d’humain, dont l’Algérie est exposée, d’où l’impératif d’élaborer des « textes proactifs», jugea le ministre de la Justice.
Désormais inadaptables face à la réalité et aux nouvelles mutations, transformations et changements de la criminalité organisée transfrontalière, les anciennes lois qui traitent les deux fléaux à savoir : le trafic des êtres humains et le trafic de drogue, datant respectivement des années 2009 et 2004, ont faits l’objet d’importantes modifications et complémentarités par le ministère de la Justice, dont l’objectif est d’être proactif en vue de lutter contre lesdits fléaux.
Avant-hier et devant les parlementaires, le temps était de présenter les grandes lignes de la lutte contre le trafic des êtres humains et celui de drogue, où le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, a déclaré que les nouveaux projets de lois relatives à la lutte contre les deux fléaux sont des textes proactifs en vue d’une lutte plus efficace contre lesdits fléaux. Concernant la lutte contre le trafic des êtres humains, sur ce plan, Abderrachid Tabi a précisé, que la proposition d’une loi portant prévention et lutte contre la traite des êtres humains, était une mesure « proactive » face à ce phénomène étranger à notre société. Concernant le projet de loi relatif à la lutte contre le trafic de drogue, le ministre de la Justice a indiqué qu’il s’agit d’une stratégie nationale visant la prévention et la répression de l’usage de stupéfiants et de substances psychotropes, « à travers laquelle l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT) va jouer le rôle de l’axe », explique le ministre Tabi devant les députés. Face à des députés inquiets par l’apparition du phénomène de trafic des êtres humains et préoccupés par la hausse vertigineuse du trafic des stupéfiants sur le territoire national et ses répercussions néfastes sur la société civile, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a tenu à rassurer les parlementaires, et à leurs têtes, le président de l’APN, Brahim Boughali, présent également au questionnaire, sur la nouvelle stratégie nationale anti-drogue qualifiée des plus efficaces pour les prochaines années.
Modification de la vieille loi de l’année 2004, l’introduction de nouvelles peines allant jusqu’à 30 ans de prison ferme, protection des pharmaciens et mineurs du monde des drogues, plus de prorogatifs aux Magistrats pour combattre le fléau des drogues, durcissement de la peine de prison contre chaque agent public impliqué dans le trafic des drogues, tels sont les plus importants points contenus dans le nouveau projet de loi relatif à la lutte contre l’usage et le trafic des stupéfiants et psychotropes, selon le ministre Tabi.
Ce dernier a, lors de la présentation, fait part que le projet de loi stipulait « la mise en place d’une stratégie nationale pour la prévention de ces crimes, basée sur le renforcement du rôle des mosquées, des centres culturels et sportifs, des maisons de jeunes et des médias dans l’opération de sensibilisation à l’impact des stupéfiants et des substances psychotropes ». La mission de mise en place de cette stratégie nationale, ajoute le ministre, sera attribuée à l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, en coordination avec tous les intervenants en la matière, à l’instar des différents secteurs ministériels et de la société civile, et ce, après son adoption par le Gouvernement.
Le nouveau texte de loi prévoit la révision des dispositions relatives aux mesures thérapeutiques à travers « un suivi particulier des prévenus mineurs qui observent une cure de désintoxication, à l’encontre desquels les poursuites judiciaires seront abandonnées s’ils suivent ce traitement avant la mise en mouvement de l’action publique ou leur exemption des sentences s’ils poursuivent ce traitement après la mise en mouvement de l’action publique ».
Il prévoit, en outre, la révision des dispositions pénales, à travers « l’instauration d’une protection spéciale pour les pharmaciens par l’introduction de peines contre toute personne tentant l’obtention des psychotropes par la menace ou l’agression ». Parmi les dispositions pénales sévères contenues dans le projet de loi, figure « une peine de prison allant jusqu’à 30 ans si l’auteur est un agent public dont la fonction a facilité le crime. La peine sera portée à la perpétuité si tels actes sont commis par un groupe criminel organisé ». Pour renforcer les mécanismes d’investigation, le projet de loi donne au Procureur de la République ou au juge d’instruction « les prérogatives d’autoriser la Police judiciaire de localiser la position géographique des mis en cause, des coupables, l’élément du crime ou n’importe quelle marchandise ou autres ayant trait au crime et ce à travers l’utilisation des technologies de l’information et de la communication via le système informatique ou la mise en place de moyens techniques destinés à cet effet ». Sofiane Abi