IDE en Algérie, Tebboune exige plus de rigueur et de transparence

Création d’une plate-forme numérique pour lutter contre la bureaucratie

L’Algérie a, certes, fait des progrès pour améliorer le climat des affaires pour attirer les investisseurs étrangers qui ont déserté le pays, notamment, depuis la promulgation de la règle 51/49% régissant les IDE en Algérie en 2009, mais d’autres obstacles subsistent encore. Il est difficile de rattraper les erreurs du passé en seulement trois ans. La refonte du système financier, bancaire, administratif et sa modernisation prendra du temps pour construire un nouveau modèle de croissance et rendre le marché national plus attractif, plus compétitif et plus rentable. Pour atteindre cet objectif, il faudrait passer vite de la théorie à la pratique et multiplier le volume et la valeur de l’investissement dans les secteurs économiques, appelés à se moderniser en urgence.
Des étapes ont été franchies depuis l’arrivée du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui suit de très près cette évolution. De plus en plus exigeant, il veut une exécution «rigoureuse et sérieuse» de ses directives.
Il exige plus d’engagement et de rigueur de l’Exécutif pour atteindre de meilleurs résultats. Avant-hier, lors de la réunion du Conseil des ministres, il a ordonné, à nouveau, au Gouvernement «de faciliter l’acte d’investissement et d’encourager les investisseurs notamment à travers le guichet unique», insistant sur la création «d’une plate-forme numérique mise à jour qui fournit des données et des indicateurs précis, propices à la prise de décisions appropriées et à la lutte contre la bureaucratie», qui entrave l’acte d’investissement et plombe l’attractivité du pays. Une attractivité qui devrait être renforcée encore plus en 2023, malgré le contexte macro-économique international tendu. Des tensions qui impactent peu le pays qui s’est engagé, ces dernières années, dans un long processus de modernisation, de digitalisation et de diversification de son économie et de ses ressources de financement pour pouvoir maintenir sa stabilité financière et la dynamique de son marché. Ainsi augmenter les recettes, réduire les dépenses et renforcer la croissance du produit brut intérieur (PIB). L’Algérie est déjà candidate pour rejoindre le groupe des cinq puissances économiques, non occidentales, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).

Une transition économique a été bien réfléchie et planifiée
Sur le plan des réformes réglementaires, institutionnelles et juridiques, des progrès sont opérés pour faciliter, entre autres, l’acte d’investir et d’entreprendre en Algérie.
La révision et l’amélioration du cadre réglementaire régissant l’investissement dans le pays a aussi conduit à la restructuration de certaines institutions et administrations pour décentraliser les procédures administratives et accélérer le traitement des dossiers des porteurs de projets. Un guichet unique, des grands projets et de l’investissement étranger, a été inauguré le même jour que le nouveau siège de l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI), chargée de gérer le portefeuille des investisseurs déclarés ou enregistrés à son niveau et au niveau du guichet unique. Un facilitateur d’investissement qui a enregistré, quatre mois après son lancement, jusqu’au mois de février écoulé, «29 projets d’investissements étrangers, dont 11 investissements directs étrangers et 18 projets dans le cadre de partenariats», selon le directeur général de l’AAPI, Omar Rekkache.
Le chef de l’Etat espère voir le volume des IDE augmenter davantage et évoluer au-delà des déclarations d’intention, au même rythme que celui des investissements institutionnels. L’exécutif doit être un «facilitateur» des investissements internationaux qui sont, également, synonymes de milliers d’emplois et des milliards de dinars.
Les directives du chef de l’Etat sont claires : pour encourager l’investissement, il faut garantir la stabilité financière aux investisseurs et de meilleures conditions d’exercice. Il est essentiel de développer des infrastructures résilientes et modernes de transports et des systèmes de paiements pour encourager l’exportation. Le Président Tebboune a ordonné, dans ce sillage, «d’accélérer l’opération d’ouverture des lignes aériennes vers les capitales de pays africains». Également d’accélérer «le processus de numérisation et de statistiques précises, en tant que système de travail de base dans tous les secteurs, notamment pour les domaines, les impôts, les douanes et le budget».
Samira Takharboucht