Sonatrach veut relever le défi de la sécurité énergétique

Le manque d’investissement rend difficile l’accès à l’énergie en Afrique

La guerre en Ukraine est à l’origine de l’impasse énergétique que vivent de nombreux pays européens, mais aussi africains qui font face à une pénurie d’énergie, mais, également, à la hausse des prix.Cette situation a bénéficié au groupe national des hydrocarbures, Sonatrach qui a vu ses revenus dépasser, en 2022, les 50 milliards de dollars, ce qui l’a encouragé à lancer de nouveaux investissements pour augmenter la production du pétrole et du gaz naturel, développer l’industrie pétrochimique et développer ses infrastructures. Face à la concurrence, la Sonatrach doit renforcer son positionnement comme référence incontournable en Afrique.
Le développement de ce vaste marché nécessite des fonds importants pour développer le secteur de l’énergie africain et stimuler sa croissance, a expliqué, avant-hier, le directeur général de la Sonatrach, Toufik Hakkar, lors d’un point de presse organisé en marge des travaux de la 4ème réunion des sociétés nationales des hydrocarbures des pays membres de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO).
« La Sonatrach s’engage au sein de l’APPO pour atteindre un haut niveau de compétitivité dans le domaine énergétique », a-t-il souligné. La crise énergétique
actuelle, selon lui, constitue une aubaine pour les compagnies d’hydrocarbures africaines pour intensifier leurs investissements au niveau continental afin d’atteindre la sécurité énergétique et aller vers l’exploration et la production de l’énergie verte.
Il est aussi temps de mettre un terme à la précarité énergétique des populations africaines et à leur dépendance à l’étranger.
« Les pays africains restent encore fortement dépendants des acteurs extra continentaux », a-t-il indiqué, estimant qu’« il est temps pour nous de trouver au sein de notre Afrique, l’expertise, la technologie, le financement et les marchés pour répondre à nos besoins ».
Il a mis en avant l’expertise de la Sonatrach acquise, ces dernières années, dans le secteur, affirmant que le groupe est prêt à partager son expertise et savoir-faire « avec les sociétés d’hydrocarbures du continent ».
« Entretenant des relations solides fondées sur la complémentarité et l’intérêt commun avec plusieurs partenaires étrangers, Sonatrach bénéficie d’une expertise de référence mondiale », a-t-il ajouté. Il propose de collaborer ensemble pour relever le défi de la sécurité énergétique des pays africains qui devraient s’unir pour faire face à la concurrence.
Les produits pétroliers russes affluent déjà sur le marché africain. De nombreux médias évoquent l’achat des produits raffinés russes, sous embargo européen.
Il est temps pour les compagnies pétrolières africaines de se concentrer sur leur intérêt commun et de lever des fonds pour encourager l’investissement dans le secteur pour tirer profit du potentiel énergétique abandon et compétitif du continent.
A rappeler, à cet effet, que l’APPO a mis en place une banque, appelée « Africa Energy Bank », dédiée à trouver des financements africains au profit des projets énergétiques continentaux.
« Cette banque est dotée d’un capital de 5 milliards de dollars financés conjointement par l’Afrexim Bank et l’APPO », selon le secrétaire général de l’APPO, Omar Farouk Ibrahim.
« Nous pensons qu’au lieu de s’orienter vers l’Europe ou l’Amérique, nous pouvons trouver dans des pays africains des centres d’excellence dans le secteur », a-t-il indiqué, plaidant pour une collaboration fructueuse et fonctionnelle entre les sociétés d’hydrocarbures africaines pour augmenter leurs bénéfices et, en contrepartie, renforcer la sécurité énergétique du continent.
Pour atteindre l’autosuffisance en matière d’énergie, la collaboration entre les sociétés d’hydrocarbures de pays africains est impérative.
Plusieurs d’entre elle maîtrisent, selon le P-dg de la Sonatrach, « de plus en plus les technologies dont Sonatrach, ce qui doit permettre de hisser la collaboration intra-africaine dans ce secteur ».
« Dans cette optique, Sonatrach ne ménagera aucun effort pour partager ses expériences en matière de technologie sur des thèmes importants et sur les processus de développement de la production pétrolière et gazière », a-t-il affirmé.
Samira Takharboucht