Priorité au repas «amélioré» du F’tor

Premiers jours du Ramadhan

Cette année, le mois de Ramadhan dont le premier jour coïncide avec le début des vacances scolaires, a respecté la règle qui veut que la veille et les premiers jours soient marqués par la course des ménages vers l’achat des denrées alimentaires. Depuis plusieurs années – en fait depuis que le commerce intérieur a été libéralisé, à partir des années 1980 – le mois de Ramadhan donne lieu à une véritable épreuve de force entre les spéculateurs qui dominent le marché et l’Etat qui s’efforce d’y mettre de l’ordre. Une avalanche d’annonces officielles, relayées par les médias, tombe sur le consommateur pour le convaincre que l’Etat ne l’abandonne pas entre les griffes des spéculateurs qui voient dans le Ramadhan, chaque année, invariablement, une occasion de s’enrichir très vite sur le dos de la population mais aussi du Trésor public puisqu’ils commettent leurs méfaits, en grande partie dans le secteur de l’informel. Ces annonces consistent en l’ouverture par les services du ministère du Commerce de points de vente. Ainsi, jusqu’au 18 avril prochain, au Palais des expositions (Pins maritimes, Alger), une manifestation commerciale est organisée par la Société algérienne des foires et expositions (Safex), appelée «Ramadhan au Palais». La variété des offres et la compétitivité des prix des produits permettent aux ménages d’échapper au diktat des spéculateurs. Mais cela ne doit pas épargner aux services de l’Etat les efforts à faire pour reprendre le contrôle du commerce intérieur qui leur échappe depuis que sa libéralisation, il y a plus d’une trentaine d’années, a créé les conditions pour son absorption par le secteur informel et ses barons.
Autre action en faveur des ménages : mercredi, des espaces ont été aménagés à Alger pour une opération de vente directe «du producteur au consommateur» de différents produits de pêche et d’aquaculture, à travers 23 points de vente permanents, en sus de ceux au niveau des ports et des marchés du Ramadhan. Il s’agit d’une opération nationale qui concerne globalement 388 points de vente répartis sur 32 wilayas, dont les wilayas du Sud, et qui sera élargie à 39 wilayas durant le mois sacré. Cette opération se poursuivra après le Ramadhan. De son côté, l’Algérienne des viandes rouges (Alviar), un Groupe public, a signé des conventions avec 12 opérateurs pour la distribution des viandes rouges durant le mois sacré du Ramadhan à un prix ne dépassant pas les 1.200 DA. Le nombre de points de vente des viandes rouges importées à l’occasion du mois sacré devrait dépasser les 1.100 DA à l’échelle nationale, selon les indications données par les responsables de cet établissement.
Comme chaque année, la solidarité est au rendez-vous, à travers les restaurants ‘’Errahma’’ en vue d’offrir des repas au profit des familles démunies. Pour leur part, les Scouts musulmans algériens (SMA) ont élaboré un programme de solidarité spécial pour le mois de Ramadhan prévoyant la distribution de plus de 500.000 colis alimentaires pour les distribuer aux familles démunies et aux personnes nécessiteuses à travers toutes les régions du pays et l’organisation de plus 600 restaurants pour offrir des repas (chauds et à emporter) aux personnes nécessiteuses, et aux usagers de la route. Les SMA ont mobilisé plus de 70.000 bénévoles pour la distribution de colis alimentaires et les repas de l’Iftar aux restaurants de la Rahma. Cette année, encore, les déchets alimentaires, très médiatisés, et les nuisances sonores, plutôt ignorées, constituent, au plan écologique, les deux faits sociaux «négatifs» du mois de Ramadhan. Il y a une différence dans le traitement réservé par les autorités à ces deux phénomènes, l’un est au centre de leurs préoccupations, et l’autre, comme s’il n’existait pas. Les pouvoirs publics se préoccupent de lutter contre le gaspillage alimentaire, mais ne font quasiment rien pour empêcher les nuisances sonores, qui reviennent à chaque Ramadhan. Enfin, le Ramadhan est le mois de la sécurité des citoyens assurée par les services concernés.
A Alger, les services de la Sûreté de wilaya (DGSN) ont mis en place un plan sécuritaire spécial pour ce mois sacré, qui englobe une série de mesures en vue d’assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens. Le commandement de la Gendarmerie nationale (GN) a annoncé avoir mis en place, à la même occasion, un plan sécuritaire inclusif pour assurer la sécurité des routes, des différents espaces publics et des mosquées.
Lakhdar A.