Finance islamique, près de 594 milliards DA de dépôts jusqu’à fin 2022

Une nouvelle feuille de route pour accélérer la modernisation du secteur

Pour un secteur bancaire national plus performant, plus transparent et modernisé, offrant d’excellentes prestations et services bancaires aux clients, le ministre des Finances, Laaziz Fayed, fraîchement installé, a mis en place une nouvelle feuille de route.Il a rencontré, avant-hier, les représentants des banques publiques, pour évaluer l’évolution de la réforme du secteur et discuter de la nouvelle feuille de route pour libérer davantage les banques publiques des contraintes du passé afin d’accélérer leur digitalisation et modernisation et de les adapter à la réalité du marché financier et économique actuel. Lors de cette rencontre, le ministre a fait état, également, d’une « hausse significative des dépôts bancaires de la finance islamique » et a appelé à développer ce modèle financier atypique, stable et transparent.
Sa contribution à la hausse des montants des dépôts bancaires s’élève à « quelque 594 milliards de dinars jusqu’au 31 décembre 2022 », a révélé, hier, Lazhar Latrèche, Secrétaire général de l’ABEF (Association des banques et établissements financiers) et non moins directeur général de la Banque extérieure d’Algérie (BEA).
La hausse des dépôts bancaires et de la détention des cartes interbancaires en circulation depuis, notamment, 2021 favoriserait l’inclusion financière, l’éradication de l’informel et promouvrait la bancarisation des ménages. Et c’est le résultat attendu par les autorités nationales. Tout est décrit d’après l’invité de la rédaction de la radio nationale, Chaîne III, dans la nouvelle feuille de route tracée par le ministre des Finances qui a exhorté les banques publiques à poursuivre et à accélérer le rythme des réformes, notamment, de la digitalisation et de la modernisation de leur système pour faciliter les transactions financières et la promotion du paiement en ligne.
Un moyen efficace pour mettre un terme à l’utilisation de l’argent comptant. L’intervenant a, également, souligné l’importance accordée par le ministre à l’accélération du traitement des dossiers de demandes de crédit, particulièrement, d’investissement pour soutenir l’économie nationale, rappelant, à l’occasion, la hausse des crédits bancaires accordés à l’économie qui ont atteint en 2022 près de 10.000 milliards de dinars. Les banques publiques continuent de renforcer leur bilan, notamment, depuis le lancement de l’opération de modernisation, de digitalisation de leurs services, mais aussi l’implantation de nouvelles agences bancaires à travers le territoire national pour offrir un meilleur service au citoyen.
L’amélioration de la qualité de services offerts à la clientèle, depuis 2021, s’explique, selon
M. Latrèche, par l’application des directives de la Banque d’Algérie et l’adoption d’importantes mesures au niveau interne permettant l’accélération des délais de traitement des dossiers de demandes de crédits qui « ne dépassent pas aujourd’hui les 20 à 30 jours », a-t-il précisé. Les banques publiques deviennent plus performantes et présentes sur tout le sol algérien.
Le nombre des agences bancaires s’élève à « 1.700 agences, enregistrant une hausse de 3,2% en 2022, par rapport à 2021 », a relevé le SG de l’ABEF, mettant en avant le progrès réalisé par le secteur bancaire en matière de modernisation , notamment, « à travers la digitalisation des transactions financières et des moyens de paiement ». « Le pays compte actuellement plus de 3.640 DAB et GAB (guichet et distributeur automatique de billet), et 37.500 de TPE (terminal de payement électronique) déployés au niveau des commerces, avec une augmentation de 23% entre 2021 et 2022, que le nombre de cartes de paiement qui a dépassé les 13,5 millions entre cartes CIB et Dahabia d’Algérie Poste », a-t-il rappelé.
Le bilan des banques nationales ces deux dernières années (2021-2022) est plutôt encourageant, mais des défis restent à relever dans le contexte actuel. L’externalisation des banques publiques figurent parmi les priorités du Gouvernement qui s’est déjà fixé l’objectif d’ouvrir des succursales des banques nationales dans plusieurs pays (Sénégal, Mauritanie…) et prévoit d’ouvrir le capital de deux banques publiques au privé. Autre objectif à atteindre l’accélération du développement et de l’expansion de la finance islamique qui évolue, d’ores et déjà, « de manière significative depuis la promulgation en mars 2020, des textes réglementaires définissant les opérations relevant de la finance islamique et les conditions de leur exercice par les banques et les établissements financiers, permettant aux banques d’ouvrir des guichets et des agences dédiés et d’offrir à leur clientèle des produits et services bancaires conformes à la chaâria », a-t-il souligné.
Samira Takharboucht