Le Burkina Faso expulse des correspondantes du Monde et de Libération

Afrique

Deux correspondantes au Burkina Faso, du Monde et de Libération, ont été expulsées par les autorités. Libération avait été accusé par le gouvernement de « manipulations déguisées en journalisme » après une enquête mettant en cause « au moins un soldat ».
Les autorités du Burkina Faso ont expulsé le 1er avril Agnès Faivre et Sophie Douce, correspondantes des deux quotidiens français Le Monde et Libération, cinq jours après la suspension de la chaîne de télévision France 24 et quatre mois après celle de Radio France Internationale (RFI).
Les deux journalistes avaient été convoquées le 31 mars à Ouagadougou à la sûreté nationale et ont ensuite reçu l’ordre de quitter le Burkina Faso dans les 24 heures. Ces expulsions surviennent quelques jours après la publication par Libération le 27 mars d’une enquête, vivement démentie par les autorités, sur une vidéo montrant, selon le quotidien français, « des enfants et adolescents exécutés dans une caserne militaire, par au moins un soldat » dans le nord du Burkina. « Le gouvernement condamne fermement ces manipulations déguisées en journalisme pour ternir l’image du pays », avait écrit le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo, après la publication de cette enquête, assurant que l’armée agit « dans le strict respect du droit international humanitaire».
« Le gouvernement regrette qu’un média d’une telle renommée puisse ainsi se laisser manipuler à des fins politiques et géopolitiques au détriment des principes élémentaires du noble métier de journaliste », pouvait-on lire également.n