Accès aux crédits bancaires, la chasse à la bureaucratie continue

Les banques publiques ont accordé plus de 11.000 mds DA de crédit à l’économie

La numérisation du système bancaire et financier national réduirait la bureaucratie et la corruption et permettrait à l’Algérie de renforcer l’investissement, d’éradiquer la bureaucratie et de faire des économies.

La simplification et la digitalisation des procédures administratives, à travers le développement et l’utilisation stratégique des outils numériques profiteraient aux citoyens, aux entreprises et à l’administration publique et faciliteraient l’accès aux crédits bancaires.
C’est ce qu’a réitéré, avant-hier, à Alger, le ministre des Finances, Laaziz Faïd, lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée à l’examen du projet de loi monétaire et bancaire, affirmant, que «son secteur avait pris une batterie de mesures concernant l’octroi de crédits par les banques pour la promotion de l’investissement et la lutte contre la bureaucratie».
Le projet de loi monétaire et bancaire vise la mise en place d’un nouveau mode de gouvernance bancaire et financière favorisant un traitement rapide des transactions financières, des dossiers de demandes de crédits et faciliter l’accès aux services bancaires aux citoyens, professionnels et entreprises à travers le territoire national.
Pour accompagner les opérateurs économiques à l’international, le ministère des Finances a déjà lancé le projet de création de trois succursales de banques publiques en France et en Afrique, dont l’ouverture est prévue au cours de l’année 2023.
Cette réforme, comme nous l’avons déjà souligné dans un précédent article, devrait contribuer à la réalisation des objectifs de la nouvelle loi sur l’Investissement et à l’amélioration du climat des affaires pour attirer les capitaux étrangers et encourager l’investissement national.
Cette dynamique qui est là pour rester aussi longtemps devrait créer plus d’opportunités afin d’accéder aux crédits bancaires pour financer des projets d’investissement qui ont connu ces deux dernières années une hausse significative.
Cette évolution positive s’explique par la mise en place de réelles mesures de lutte contre la bureaucratie et l’amélioration de la liquidité globale des banques qui a atteint «à la fin du 3ème trimestre de 2022 1.809,1 milliards de dinars, contre 1.331,9 milliard de dinars à fin décembre 2021», selon les chiffres avancés par la Banque d’Algérie (BA) dans sa note de conjoncture publiée récemment. Une situation financière confortable qui a permis aux «banques commerciales notamment publiques qui financent principalement l’économie et l’investissement d’octroyer plus de 11.000 mds DA de crédits fin 2022, dont 75% destinés à l’investissement et 55% au secteur privé», a précisé M. Faid.
Il a évoqué les efforts continus déployés par les banques nationales pour créer une nouvelle dynamique de leur fonctionnement et veiller à l’application des directives du ministère de tutelle en vue d’accélérer le traitement de dossiers de demandes de crédits bancaires afin de lancer leurs investissements dans les délais.
«Conformément aux instructions du ministère des Finances, la durée de traitement des dossiers de crédit a été réduite à un mois au maximum, tous types de crédits confondus», a-t-il indiqué, rappelant que «les banques ont lancé des projets permettant la numérisation des demandes de crédits et la mise en place d’un système de suivi à distance par internet des
demandes». Concernant les quotes-parts de financement, il a précisé qu’«ils diffèrent d’une banque à l’autre, tout dépend de la rentabilité du projet et des garanties offertes».

Levée du gel sur 550 projets publics
En plus des efforts déployés en faveur du renforcement de la solvabilité et du rôle de la banque dans l’économie nationale, encouragés par l’évolution positive des ressources financières de la trésorerie publique, le ministre a évoqué «la levée du gel sur les projets à priorité sectorielle ou régionale», précisant que «jusqu’au 23 mars 2023, l’autorisation de programme global concernée par la levée de gel, s’élève à 346 milliards de DA et ce, pour la réalisation de 550 projets publics. Le taux de levée du gel est de 23 % par rapport à la totalité des opérations concernées par le gel».
Les autorités nationales visent sur le long terme d’accompagner les opérateurs économiques à l’international à travers la création de succursales des banques publiques à l’étranger. L’ouverture d’une banque en France (sous l’appellation de Banque extérieure d’Algérie international), par la Banque extérieure d’Algérie (BEA) attend l’obtention de l’agrément en France, qui devrait être délivré «au cours du premier semestre 2023», selon M. Faid.
Idem pour l’implantation d’une succursale au Sénégal. Quant à l’Algerian Union Bank, devrait être installée en Mauritanie,
«en septembre 2023 au plus tard, en tenant compte de la progression de l’étude du bureau et des délais de traitement du dossier requis par l’autorité monétaire mauritanienne», a précisé le ministre, rassurant que le projet avance correctement.
Un autre point positif concerne l’ouverture des bureaux de change.
A ce sujet, le ministre a assuré que «la BA est en train de mettre en place les textes réglementaires relatifs à la création et au fonctionnement de ces bureaux qui seront prêts dès que la loi sur la monnaie et le crédit entrera en vigueur».
Samira Bourbia