«Je combattrais toujours les gens qui n’aident pas le football malien»

L’ex-international malien Brahim Thiam :

Installé à Ajaccio depuis près de deux ans, l’ex-international malien Brahim Thiam âgé de 49 ans est un ancien professionnel (plus de 250 matches en Ligue 1 et Ligue 2, 11 sélections avec le Mali). Aujourd’hui agent de joueurs, peu avare de mots lorsqu’il s’agit d’évoquer l’état actuel du football malien, l’ex-international Brahim Thiam qui était invité à intervenir sur RP Médias, n’a pas tourné à cette invitation, au contraire. Une parfaite occasion pour cet ancien international de vider son sac et dénoncer les nombreuses dérives au sein de la Fédération malienne de football et les manquements qui plombent les Aigles et le football local.

Brahim Thiam : «J’ai horreur des gens malhonnêtes»
Cet ancien international et ancien consultant de beIN Sports se donne à cœur joie pour évoquer ce qui secoue le football malien. Il ne s’agit pas de se livrer à des critiques acerbes sur le football des autres nations, mais le Mali semble, lui aussi, en souffrir, pour Thiam, il n’a qu’une seule cible situation du football dans son pays ceci d’une part mais aussi la gestion de la Fédération malienne de football (avec à sa tête le président Mamoutou «Bavieux» Touré). Sans détours, il explique de prime abord qu’il «n’a rien contre personne à la base, mais j’ai horreur des gens malhonnêtes, qui mentent, qui tirent la couverture à eux. Tous ceux qui nous mettent des bâtons dans les roues comme ceux que vous avez mis à l’écran, Bavieux et le ministre (des Sports, ndlr)», a indiqué Brahim Thiam à leur sujet, dans un entretien vidéo avec RP Médias.

«Est-ce que vous avez
vu les infrastructures
de la Mauritanie ?»
Pour asseoir sa série de remarques sur le football de son pays, il fait référence à ses voisins, à la manière dont est geré leur football et accuse le retard pris par le Mali face à ses voisins, en matière de développement de son football. «Déjà c’est dur. On n’a pas d’argent, le pays n’est pas aidé. A côté de nous, il y a la Mauritanie, le Sénégal, le Burkina Faso, ils avancent, ils progressent… Ils ont pris huit ans d’avance sur nous, parce qu’ils ont un président (de fédération, ndlr) qui a tout mis en œuvre pour son football. Et après, il pense à son élection à la CAF. Nous, on a fait tout le contraire», s’est-il désolé. «La division dans le football malien n’a jamais été aussi grande. Il n’y a rien qui va. Le Championnat, les infrastructures, les équipes de jeunes, les primes, les équipements…»

«Tu ne sais pas si tu ne vas pas te faire expulser d’un hôtel»
Un dossier bourré de cas d’école, il évoquera avec regret la gestion des recrutements des binationaux, «une situation qui, pour lui, est aussi une des raisons pour laquelle le Mali a du mal à séduire certains joueurs et notamment les binationaux». (Courtisés de longue date, Alassane Plea ou encore Moussa Dembélé n’ont jamais donné suite aux approches de la Fédération malienne de football). Tout sauf un hasard pour Brahim Thiam. «Quel binational va accepter de venir au Mali actuellement et se retrouver dans un bourbier ? Personne. Il n’y a pas d’équipements, tu ne sais pas si tu ne vas pas te faire expulser d’un hôtel, tu ne sais pas si tu vas manger correctement, les primes de match n’en parlons pas. Alassane Plea ne veut pas venir. Moussa Dembélé avec ce qu’on lui a fait avec son club de 2e division, il ne veut pas venir. Quelle image donne-on du Mali pour attirer un joueur binational de premier plan ? Aucun ne voudra venir», a-t-il avancé, avant de prévenir : «On a une génération de joueurs qui commence à vieillir».
Les gens qui sont animés d’une mauvaise intention pour ne pas aider ce football. Voilà un constat qui fume depuis des années que l’on qualifie de «constat sans appel pour le défenseur des Aigles de 2001 à 2006». Très connecté au football de son pays, il se distingue par son rejet lorsque la Fédération avait opté pour l’Allemand Winfried Schäffer pour le poste de sélectionneur, avant de se raviser face aux flots de critiques et introniser Eric Chelle. Nouvelle preuve pour lui de la gestion de l’instance. «Je combattrais toujours les gens qui sont animés d’une mauvaise intention pour ne pas aider ce football malien. Ça fait 20 ans que je le défends et encore une fois je ne veux pas de poste. Mais je veux combattre tous ces ennemis du football malien. Les joueurs en ont besoin», a insisté Brahim Thiam, avant de conclure un brin fataliste : «Notre Mali c’est celui-là : une équipe très moyenne, une fédération à la rue complète, des infrastructures qui ne suivent pas. Il n’y a rien qui se développe».

Résumé de H. Hichem

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