Le «repas collectif annuel» revient à la place Audin

Suspendu en raison du Covid-19 :

La mairie du Grand-Alger et sous le patronage de la wilaya d’Alger et la participation de plusieurs associations a organisé un repas collectif (Iftar Jamaï) au niveau de la place Audin.

Près de 2.700 personnes se sont rassemblés autour d’une grande et longue table installée sur la route. Des jeûneurs et des non-jeûneurs dont des étrangers ont partagé ce repas tout en écoutant de la musique traditionnelle algérienne.
En plus du repas, plusieurs jeux, spectacles et activités culturelles pour les familles et les enfants au niveau de la place Audin à proximité de la Grande-Poste d’Alger. Quelques heures avant la rupture du jeûne, les centaines de personnes ont pris place autour de cette immense table. Des hommes, des femmes et des familles entières, des étudiants et des artistes qui ont participé à ce repas grandiose, dans une ambiance festive et enthousiaste.
Il y avait également des touristes et plusieurs étrangers qui ont rejoint la table et ont partagé le repas offert par la mairie du Grand-Alger.
Prenant la parole devant la presse, la maire du grand Alger Mme. Benghalia Mahdia a déclaré que cette initiative a pour but de rassembler les citoyens autour de la même table et leur permettre de partager des moments de joie, de piété et de gaïté entre les membres des différentes franges de la société.
La maire de la ville du grand Alger n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction de l’adhésion de toutes les franges de la société civile pour cette initiative. Pour mieux servir leurs invités, la mairie d’Alger-Centre a mobilisé des dizaines de travailleurs de l’Assemblée populaire communale ainsi que des membres des associations et des volontaires.
Pour ne pas trop laisser attendre les participants à ce repas et vu le nombre important des invités, des milliers d’assiettes, cuillères, fourchettes, boissons, verres, pain, grosses marmites de cuisson et des serviettes jetables ont été déposés dans des chapiteaux installés sur les trottoirs.
Plusieurs policiers en civil et des patrouilles ont été mobilisés pour assurer la sécurité des personnes qui avaient participé à cet événement. Ainsi, la ville d’Alger a renoué à cette magnifique tradition qui a été suspendue en raison de la pandémie du Covid-19. Après le repas, les convives ont dansé au rythme de la musique et les chants traditionnels diffusés par des hauts-parleurs sur la place Audin située en plein centre-ville d’Alger. S’exprimant à la fin du repas, les personnes qui avaient participé à ce magnifique dîner n’ont pas manqué de remercier la mairie du Grand-Alger.
«Nous tenons à remercier vivement l’APC, la wilaya d’Alger et l’ensemble des associations qui ont organisé ce repas. Merci à tous pour le repas et surtout pour la bonne organisation et l’accueil chaleureux qui a été réservé aux milliers de citoyens venus spécialement partager ces moments inoubliables».
Nous avons donné ici, les déclarations de plusieurs hommes et femmes qui avaient pris part à ce repas ramadhanesque.

El Hachemi Guerouabi est «revenu» à la place Audin
Les invités de ce repas grandiose ont été accompagnés par les chants du grand artiste El-
Hachemi Guerouabi qui, à travers ses magnifiques chansons, chaâbi a fait son retour à la place Audin au grand bonheur des présents. Cet état de fait a permis aux milliers des personnes présentes et aux citadins d’écouter de la belle musique algéroise.
Ainsi, les pensées des milliers de convives se sont envolées vers le grand chanteur de chaâbi, le maestro El-Hachemi Guerrouabi, qui nous a quitté un certain 17 juillet 2006. Les invités de cette soirée se sont régalés des chants de feu El Hachemi Guerrouabi diffusés par les hauts-parleurs sur la place Audin en plein centre-ville d’Alger. Même après le repas, des dizaines d’hommes et de femmes, de jeunes et de moins jeunes ont profité pour s’adonner à des danses sur la chaussée au rythme des chansons chaâbi.
El Hachemi Guerouabi est né d’un père originaire de Sour El-Ghozlane et d’une mère originaire de Tizi Ouzou.
Il grandit dans le quartier populaire de Belcourt (Alger). Passionné de football, il joua sa dernière saison de footballeur en 1951-52 sous les couleurs de la Redoute AC en tant qu’ailier droit. Mais, déjà, il s’intéresse particulièrement à la musique au début des années 1950. Ses références sont Hadj M’Rizek et Mohamed Zerbout. Au music-hall El Arbi, il obtient deux prix, puis il rejoint l’opéra d’Alger en 1953 et 1954 où il chante Magrounet Lehwahjeb.
El Hachemi Guerouabi se distinguait, en effet, par une voix toute singulière, une voix profonde, d’une rare intensité affective qui a fait de lui un chanteur au style inimitable, une voix suave, enchanteresse, devenue le symbole de tout un style, appelé «hachmaoui».

Satisfaction de la majorité et des regrettables tentatives d’incitation à la haine et aux désordres.
Si la majorité des Algériens se sont réjouis de cette initiative de la mairie d’Alger et des autorités locales de la wilaya, cet événement n’a pas été du goût d’une minorité de personnes qui, par le biais des réseaux sociaux, ont tenté vainement à manipuler les citoyens, les incitant à condamner ce rassemblement qu’ils jugent contraire à l’islam. Ces derniers, dont la majorité est issus d’un mouvement radicaliste qui a été dissous dans les années 1990, ont posté des vidéos sur des pages Facebook, TikTok, incitant les citoyens à se mobiliser pour interdire ce genre de rencontre.
«Nous avons conseillé aux organisateurs d’annuler ce rassemblement qui est illicite car il y avait un mélange de masculin et de féminin avec la diffusion de la musique.
Nous sommes un pays musulman et le mélange de femmes et de masculin est interdit par l’islam, il est de même pour la musique, «La Yajouzzzzzzz», a déclaré un individu sur une vidéo posté sur une page Facebook. Ce dernier n’a pas manqué de lancer des «Douaâ» à travers lesquels, il invoqua le Bon Dieu de châtier les organisateurs et les participants à ce dîner qu’ils jugent contraire aux valeurs de l’islam.
Des vidéos similaires ont été partagées sur plusieurs pages des réseaux sociaux, chose qui a profité à des dizaines d’internautes appartenant à des milieux islamistes de tirer à boulets rouges sur les organisateurs et sur les participants à ce dîner collectif.
Moncef Redha