Les clubs se plaignent de l’arbitrage, la riposte tarde à venir

Football algérien

Après le Belge José Riga et l’Algérien Abdelkader Amrani, Miloud Hamdi est le troisième entraîneur licencié cette saison par la JS Kabylie. Venu avec des intentions de réaliser d’excellents scores qui permettraient au club, menacé de toute part, de se débarrasser des griffes des arbitres, notamment, mais il aura échoué. Un échec mais aussi des interrogations. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?

Lui, en tant qu’entraîneur ? Quelques joueurs ? La gestion du club qui connaît beaucoup plus de bas que de haut ? De violentes questions ne cessent de faire voler en éclats les situations qui drapent le logo du club le plus titré en Algérie. Une crise qui lamine tous les étages du club. Le bilan de la JSK : quatre victoires, trois nuls et sept défaites. Cela n’a pas suffi pour redresser la barre. Pour paraphraser l’ex-sélectionneur de l’équipe national, Christian Gourcuff «tant que les arbitres n’auront pas d’intelligence dans le discernement (sic), on sera toutes les semaines confrontés à ce type de situation. Il y a une main qui n’est pas volontaire, il met un carton jaune, c’est une aberration, c’est une insulte au jeu». C’est dire que le football vit sous le régime de l’irresponsabilité, et celle-ci est parfaitement organisée. Pour préserver le but de la victoire, quelques joueurs, dit professionnels, ne manquaient pas de rouler sur le terrain brûlant en se tordant de douleur feinte après un coup imaginaire. Ne dit-on pas que le rêve protège le sommeil. L’arbitrage, lui, protège le jeu et les joueurs, mais ce n’est souvent pas le cas».

La JSK y croit encore !
Dans le sillage des commentaires et des analyses des professionnels, on y croit encore à un sursaut qui lui évitera la relégation à ce grand club le plus titré du Championnat d’Algérie. Un revers qui les place dans une position relégable, à un peu enviable 15e place (sur 16) au classement. Leur adversaire du jour, désormais 14e, compte trois points de plus. Un bilan qui illustre parfaitement que rien ne peut se réaliser avec des arbitres qui continuent de miner des rencontres. Dans un communiqué publié sur son site officiel, la JSK dénonce «les erreurs d’arbitrage pour le moins répétitives dont est victime l’équipe depuis le début de la phase retour». Sur ces entrefaits, la JSK a interpellé, par ailleurs, les instances footballistiques et la commission d’arbitrage pour prendre des «mesures urgentes» et «mettre fin à ces pratiques vicieuses et irresponsables qui tendent à nuire au club». Cette réaction du club kabyle est intervenue au lendemain du match JSK-HBCL où l’arbitre Oukil a omis de valider, comme le souligne d’ailleurs le club du Djurdjura dans son communiqué, un but «qui ne souffrait d’aucune irrégularité». De plus, la direction de la JSK rappelle également «des penaltys non sifflés en sa faveur lors des dernières confrontations face à l’ASO et au CSC, qui auraient pu changer la position de son classement».

Même discours, même dégoût,
même méfiance
Hier c’était le président du MC Alger, Hadj Redjem, qui tirait la sonnette d’alarme «je demande aux responsables du football de revoir les actions du match. Il leur revient d’en juger. Avec l’arbitrage catastrophique, je ne crois pas que le niveau du foot national va progresser. Hier, on a vu la JSK, c’était une erreur flagrante. A Chlef, on a perdu 2 points sur une erreur de l’arbitre qui a sifflé une position de hors-jeu ; aujourd’hui, il aurait sifflé au moins un, un carton rouge valable aussi. Qu’est-ce que je peux ajouter si ce n’est que 15 jours de travail partent en fumée à cause de l’arbitre qui vous lèse ! On a parlé avec le président de la Fédération algérienne de football et aussi avec le président de la Commission d’arbitrage, mais c’est le silence radio». Même les dirigeants de l’ES Sétif avaient critiqué, la semaine dernière, l’arbitre du match contre le CS Constantine, Aouina, qui, selon eux, les aurait privés d’un but et d’un penalty des plus valables. Et pour le moment, aucune réaction n’est venue de la part de la Commission fédérale d’arbitrage, si, bien sûr, celle-ci avait été sollicitée par les clubs concernés, rapporte un confrère. Les installations de la VAR régleront, certainement, la situation, qui se détériore à une vitesse inquiétante. Il faut sauver le foot et faire retrouver la confiance aux clubs, c’est primordial.
H. Hichem