Triomphe de la bravoure face à l’arsenal militaire colonial

Bataille d’Ahl El Oued (Blida)

La bataille du 15 avril 1957 à Chiffa, à l’Ouest de Blida, est un des nombreux exemples du triomphe du courage et de la conviction des Moudjahidine en la justesse de leur cause et de leur combat pour la liberté, sur la force et l’arsenal militaire du colonialisme français, affirme la direction des Moudjahidine et des Ayant-droits.Les documents renfermant des témoignages sur la bataille d’Ahl El Oued, remis à l’APS par le direction des moudjahidine, démontrent quetoute la force et l’arsenal militaire mobilisés par la France coloniale pour mater la Révolution n’ont pas pu venir à bout du courage et de la détermination des moudjahidine à se libérer du joug colonial et leur conviction inébranlable en la justesse de leur cause pour le recouvrement de l’indépendance de leur pays.
Malgré l’inégalité des forces mobilisés durant cette bataille dont le 66e anniversaire sera commémoré demain, samedi, les 37 moudjahidine du commando de l’Armée de libération nationale (ALN) qui étaient encerclés par pas moins de 5.000 soldats français entre fantassins et parachutistes, ont infligé d’importantes pertes humaines à l’armée coloniale, tuant 155 soldats ennemis avant de tomber tous en martyr, selon des documents.
C’est dans la région d’Ahl El Oued, au pied du mont Timezguida, non loin de Chréa, que la bataille avait eu lieu. Difficilement accessible à travers des sentiers sinueux et accidentés et renfermant une forêt dense, la région d’Ahl El Oued offrait un site idéal pour une embuscade.
Dans la nuit du 14 au 15 avril 1957, les 37 moudjahidine du commando de l’ALN s’étaient rendus à la ville de Chiffa. Le 15 avril à l’aube, en plein mois de ramadhan, ils ont appris qu’ils étaient encerclés par l’armée coloniale française qui, après une trahison, a eu vent de leur emplacement.
5.000 soldats français entre fantassins et parachutistes, dix hélicoptères de reconnaissance et deux avions Jaguar ont été mobilisés, pour épier le mouvement des moudjahidine et les empêcher de se rendre vers Tamzrit, située à 600 mètres plus loin.
Malgré l’inégalité des forces, le commando de l’ALN modestement armé, a pu résister jusqu’à 19h30 avant que ses 37 moudjahidine ne tombent en martyrs après épuisement des munitions. Parmi ces chouhada, les documents citent entre autres, Ben Amar Mahmoud, dit Mourad, Abane Abderrahmane, Rabah El Mesraoui, Ali Slimane, Rabah Mahieddine et Hafsa Mustapha dont le corps a été mutilé par l’armée coloniale, selon les témoignages d’habitants de la région.
A la fin de la bataille, et n’ayant pas digéré les pertes subies, l’armée coloniale s’était vengée, comme à son habitude, contre la population sans défense. Les soldats ont alors vandalisé et pillé les maisons avant de chasser les habitants qui, terrorisés par les exactions commises par les soldats, ont dû fuir leur village pour se réfugier à El Hamada, actuel Sidi El Madani.
Vidé de ses habitants, le village d’Ahl El Oued, est aujourd’hui un témoin matériel de la bravoure et de l’héroïsme des moudjahidine qui ont consenti au sacrifice suprême pour que vive l’Algérie libre et indépendante.
R.C.