Des combats font rage à Khartoum malgré l’arrivée de l’heure du cessez-le-feu

Soudan

Des affrontements ont de nouveau éclaté entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) dans le centre de la capitale, Khartoum, malgré l’heure où le cessez-le-feu annoncé précédemment aurait dû prendre effet, annonce la chaîne Al-Hadath. Des combats aux armes lourdes se poursuivent dans le centre de la capitale près de l’état-major général de l’armée soudanaise.Selon la chaîne, des avions de combat sont apparus dans le ciel de Khartoum. Les deux parties ont fait des déclarations s’accusant mutuellement de violation du cessez-le-feu. L’Accords de trêve a été annoncé plus tôt que l’armée et les FSR s’étaient entendues pour respecter un cessez-le-feu de 24 heures à partir de 18h (UTC+2). Le commandant de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan, a précédemment annoncé que les troupes avaient l’intention de respecter pendant 24 heures les conditions établies et ne pas utiliser les armes contre les FSR. «Nous [l’armée] n’avons pas établi d’entente [avec les Forces de soutien rapide] sur une heure précise du début du cessez-le-feu», a-t-il indiqué, cité par la chaîne Sky News Arabia. Abdel Fattah al-Burhan a précisé que la proposition d’instaurer un cessez-le-feu avait été formulée par une commission tripartite composée de représentants de la mission de l’ONU, de l’Union africaine et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD). Dans la matinée, l’armée soudanaise a affirmé qu’elle n’était au courant d’aucun accord avec des médiateurs internationaux sur une pause humanitaire, tandis que l’annonce d’une trêve de 24 heures par les Forces de soutien rapide ne visait qu’à dissimuler leur défaite. Le chef de celles-ci, Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemeti, a déclaré que ses Forces étaient prêtes à une «trêve de 24 heures pour assurer un déplacement en sécurité des civils et évacuer les blessés» et a accusé l’armée de ne pas respecter les ententes et de bombarder les zones densément peuplées du pays. Le 16 avril, l’armée soudanaise a accepté la proposition de l’ONU d’ouvrir tous les jours des couloirs humanitaires pour trois heures. Les FSR ont annoncé qu’elles étaient prêtes à observer une pause humanitaire durant quatre heures. Dans ce contexte, les parties au conflit se sont réservé le droit de réagir aux provocations. Les promesses n’ont pas été tenues. Le Comité des médecins du Soudan ne peut toujours pas évacuer les blessés ni leur accorder l’aide médicale nécessaire, alors que les combats dans la capitale soudanaise se poursuivent. Les parties ont recours à l’artillerie lourde et à l’aviation, a annoncé mardi à un point de presse le porte-parole du secrétaire général des Nations unies Stéphane Dujarric. «À Khartoum, les combats se poursuivent avec l’utilisation de l’artillerie lourde, de l’aviation et d’armes à feu. Cela crée une situation très dangereuse pour les civils, le personnel diplomatique et les collaborateurs d’organisations humanitaires», a-t-il déclaré. Stéphane Dujarric a précisé que l’ONU n’avait pas reçu de confirmation de la possibilité d’une pause humanitaire de 24 heures. «Nous sommes en contact avec nos collaborateurs. Nous n’avons pas vu de signes qui pourraient témoigner de la suspension éventuelle de combats», a-t-il déclaré. La situation au Soudan s’est dégradée à la suite de désaccords entre le commandant de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, qui dirige également le Conseil souverain (la structure dirigeante du pays), et le chef des Forces de soutien rapide, Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemeti, son adjoint au Conseil. Des affrontements ont éclaté le 15 avril entre les deux structures près de la base militaire de Merowe et dans la capitale, Khartoum. La chaîne Al-Jazeera fait état de plus de 180 tués et 1 800 blessés dans les affrontements.