La CAF en guerre contre la fraude de l’âge

Mensonge sur l’âge des joueurs

La fraude de l’âge ne passera plus. On a longtemps laissé ce phénomène manipuler pour espérer remporter des victoires au détriment d’un adversaire qui n’est pas suffisamment outillé pour trafiquer l’âge d’un joueur. Des cas de fraude ne sont pas muets, ils se manifestent un peu partout en Afrique et même sur d’autres continents.

21 joueurs U17 sur 30 recalés
Au Cameroun, plusieurs joueurs de football ont menti sur leur âge. Une fraude qui est monnaie courante sur le continent, où les joueurs espèrent des carrières plus longues. Le 29 décembre dernier, la Fédération camerounaise de football annonçait que «21 joueurs sur les 30 actuellement en stage avec l’équipe U17 ont été recalés à l’issue des tests de l’IRM». À l’origine de ces exclusions, des fraudes à l’âge : l’IRM du poignet des joueurs avait permis d’analyser la maturation des os et ainsi, de déterminer que les âges avancés par les joueurs – censés avoir moins de 17 ans – n’étaient pas les bons.

Un phénomène qui prend de l’ampleur
«Ce phénomène de fraude à l’âge n’est pas nouveau en Afrique. En 2020, Guirane N’Daw, alors tout jeune retraité – il avait officiellement 35 ans – avouait avoir menti sur son âge. L’ex-joueur de Sochaux, Nantes, Saint-Étienne, Metz et Lens, mais également passé par l’Angleterre et l’Espagne, affirmait alors : «En Afrique, je ne dis même pas au Sénégal, le joueur qui ne diminue pas son âge ne pourra pas être professionnel. C’est la réalité qu’on le veuille ou non. Ce qui est sûr, c’est qu’au Sénégal, 99% des joueurs ont diminué leur âge», rapporte le journal de l’Afrique.

Fin de la récréation
Cette fois, et à la veille de la CAN-U17, l’option fraude perdra son code. La CAF sera intransigeante. De sévères sanctions seront appliquées à tous ceux qui tenteraient de manipuler les actes de naissances. Moins de quinze jours avant le début de la CAN des moins de 17 ans en Algérie, le 29 avril prochain, l’instance dirigeante du football africain a amendé le règlement relatif aux tests à Imagerie par résonance magnétique qui permettent de détecter les transgresseurs. «Le Comité Exécutif de la CAF a approuvé les recommandations faites par la Commission d’Organisation du Football Jeune de la CAF et la Commission Médicale de la CAF d’amender l’Article 27 du Règlement de la Coupe d’Afrique des Nations U17 Total Energies», a indiqué la CAF sur son site officiel, dimanche.

Un test d’éligibilité obligatoire
Présenté en six points, l’article 27 impose avant tout «un test d’éligibilité » par IRM à «toutes les équipes participantes avant le commencement des matches» de la CAN-U17 et expose les conditions encadrant ses tests ainsi que les sanctions applicables. Et, pour cause, la catégorie des moins de 17 ans est particulièrement concernée par les fraudes sur l’âge.
Des tests prévus «à tout moment… Les équipes participantes peuvent être soumises à des tests IRM, qui doivent être effectués au plus tôt cinq jours avant le début de la compétition. La CAF se réserve le droit d’effectuer un test IRM à tout moment avant ou pendant la compétition», peut-on lire sur le document.

Disqualification
Les équipes peuvent contester les tests pour des joueurs jugés inéligibles, en suivant un procédé clairement défini par la CAF : «Toute demande de deuxième lecture pour un joueur jugé inéligible doit être adressée à la CAF par courrier électronique au plus tard 3 heures après la notification du résultat de la première lecture», stipule l’article 27 de la CAN-U17. En cas d’inéligibilité de trois joueurs, ou moins, d’une même équipe aux tests IRM, les joueurs concernés seront exclus de la compétition, sans possibilité de les remplacer numériquement dans l’effectif. «Si, après avoir effectué le(s) test(s) d’éligibilité (IRM) pour une équipe participante un (1), deux (2) ou trois (3) de ses joueurs se révèle(nt) inéligible(s), le ou les joueurs ne seront pas autorisés à participer à la compétition. Leur équipe sera elle autorisée à participer à la compétition, mais ne sera pas autorisée à remplacer le(s) joueur(s) inéligible(s)», avertit la CAF. Mais au-delà de quatre joueurs jugés inéligibles au sein d’une même sélection, la sélection en tort sera purement et simplement disqualifiée de la compétition ! «Si après avoir effectué le test d’éligibilité (IRM) pour une équipe participante et, que (4) de ses joueurs ou plus se sont révélés non éligible, toute l’équipe participante sera disqualifiée», met en garde la CAF au quatrième point de l’article 27.

5 joueurs supplémentaires
À l’occasion de la CAN U17, édition 2023, «les associations peuvent choisir d’inscrire 1, 2 ou jusqu’à 5 joueurs supplémentaires», soit 26 joueurs au total au lieu de 21, selon «la règle des cinq (5) joueurs supplémentaires» de la CAF. «Les joueurs supplémentaires feront partie de la liste finale de l’équipe et feront le test IRM», a tenu à préciser l’instance panafricaine.
Synthèse de H. Hichem