L’Algérie reste un géant dans l’économie africaine

Toujours dans le top dix des grandes économies africaines selon le FMI

« Si la richesse des grandes économies africaines va croître sensiblement jusqu’en 2028, cette forte croissance ne sera pas totalement uniforme «, a indiqué, le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié, la semaine passée, révisant à la baisse les perspectives de croissances des pays africains pour les cinq années à venir.Si certains pays ont quitté le classement, l’Algérie, quant à elle, garde sa place dans le classement de top 10 des grandes économies africaines du moins jusqu’à 2026. Elle devra «céder la 4ème place de puissance africaine en termes de PIB à l’Ethiopie dès 2026», selon le FMI qui ne s’attend pas à de grands bouleversements économiques en Afrique.
Ces prévisions pourraient changer selon l’évolution de la situation économique et financière internationale et la volonté des Etats africains à restructurer leur système économique et commercial afin de faire face au défi climatique, énergétique, alimentaire et technologique. Ainsi tirer profit du potentiel humain de leur pays et de leurs richesses naturelles pour améliorer leur position dans les classements économiques prédominés par le groupe des sept puissances économiques occidentales (G7), mais aussi par les puissances économiques non-occidentales, le groupe des BRICS (le Brésil, la Russie, la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud). L’Algérie est déterminée à suivre cette voie. Elle devrait rejoindre ce groupe dès le mois de juin prochain en tant qu’observateur, dans un premier temps, et devrait, entre temps, renforcer sa solidité économique et financière afin de pouvoir rivaliser avec les autres pays candidats qui ont postulé pour faire partie de ce groupe.
Les efforts déployés par l’Algérie, ces dernières années, ouvrent au pays des perspectives économiques très ambitieuses. Au niveau national, les autorités algériennes ont relancé les plus grands chantiers à l’arrêt depuis des décennies et ont mis en œuvre de nouvelles politiques d’investissement, permettant d’attirer les investisseurs étrangers et hisser la valeur des IDE dans le pays. La nouvelle loi sur l’Investissement, adoptée au mois de juillet 2022, offre d’importants avantages fiscaux, parafiscaux et douaniers aux opérateurs économiques algériens et étrangers. Autres mesures prises pour encourager l’investissement, la création d’un guichet unique pour l’investissement, la suppression de la règle régissant les IDE en Algérie, 51/49% et l’ouverture de banques algériennes à l’étranger pour accompagner les entreprises nationales. Les nombreuses démarches prises en faveur du climat des affaires, de l’entrepreneuriat et des Start-ups, entre autres, contribuent au remodelage du modèle économique du pays.
Quant aux mesures de soutien à l’économie prises par l’Etat visent, particulièrement, l’amélioration de la gouvernance des
finances publiques, la lutte contre la corruption et la maîtrise de la gestion budgétaire qui devrait passer d’une gestion de caisse à une gestion par objectif. A ces réformes s’ajoute l’amélioration des revenus de l’Algérie grâce à l’augmentation des cours du pétrole et la relance des investissements dans les secteurs des hydrocarbures et des mines.
L’ouverture progressive et «prudente» sur les marchés régionaux et internationaux ouvre de nouvelles portes au pays qui s’est concentré, notamment, sur le renforcement de sa position en Afrique, profitant de l’avantage et de l’opportunité que lui offre la zone de libre-échange intercontinentale (Zlecaf) pour exporter les produits locaux.
Des mécanismes sont mis en place pour accompagner cette dynamique. En seulement deux années, l’Algérie a réussi à rattraper les pertes causées par la Covid-19 et à améliorer sa production hors-hydrocarbures et son PIB. En 2022, le PIB du pays est classé 4ème PIB du continent africain, soit 187 milliards de dollars (USD) et du PIB par habitant le plus élevé du Maghreb (4.150 USD), selon les données du FMI en 2022. Désormais, les autorités visent un PIB à plus de 200 milliards de dollars. Durant, la même année, l’économie algérienne a connu un net rebond, avec une croissance réelle de 3,5% en 2021, et ce, avant d’accélérer à 4,7% en 2022, alors que les réserves de changes du pays ont atteint jusqu’à fin mars 2023 66,14 milliards de dollars. L’Algérie s’engage à poursuivre sa lancée et à maintenir son rythme de croissance, en tenant compte des bouleversements que connaît le marché économique, énergétique et financier régional et international. Selon les dernières projections du FMI sur la période 2021-2028, le top dix des riches africains dont fait partie l’Algérie «leur PIB cumulé devrait passer de 2.000 milliards à 3.145 milliards de dollars, soit une progression 57,25%».
En tête du classement du FMI se trouve «le Nigeria, avec un PIB évalué à 477 milliards de dollars en 2022, suivi de l’Égypte, avec un PIB de 475 milliards de dollars, puis de l’Afrique du Sud, avec 406 milliards de dollars, suivis par l’Algérie, le Maroc et le Kenya». Quant à la Côte d’Ivoire et au Ghana, ils quittent ce Top 10 alors que l’Angola fait son retour grâce à l’envolée du cours du baril de pétrole.
Samira Takharboucht