L’espace aérien fermé

Soudan

Les affrontements ont repris entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), samedi, aux abords du palais présidentiel au centre de la capitale Khartoum, malgré la trêve humanitaire de 72 heures, convenue entre les deux parties à l’occasion de l’Aïd al-Fitr, ont rapporté des médias.
Les mêmes sources ont précisé que «des bruits d’explosion ont été entendus à proximité du palais présidentiel, avec la reprise des affrontements entre l’armée et les Forces de soutien rapide, en utilisant des armes lourdes et légères», note l’APS.
Selon des médias, «la ville d’Omdurman, à l’ouest de Khartoum, a également été le théâtre de violents affrontements entre l’armée et les FSR, ce qui a rendu la situation humanitaire sur le terrain plus difficile».
L’armée soudanaise a approuvé, vendredi, une trêve de 72 heures, quelques heures après que les paramilitaires des FSR ont annoncé leur accord pour une nouvelle trêve humanitaire.
Ces affrontements, qui ont éclaté à la mi-avril à Khartoum et dans d’autres villes du Soudan, ont fait 413 morts et 3 551 blessés, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les FSR ont été constituées en 2013 pour soutenir les forces gouvernementales dans leur lutte contre les mouvements armés rebelles dans la région du Darfour (ouest). Ces unités paramilitaires ont par la suite assumé des missions, notamment la lutte contre la migration irrégulière aux frontières et le maintien de l’ordre. TASS note que l’Autorité de l’aviation civile a ordonné la prolongation des restrictions sur les vols dans l’espace aérien du pays jusqu’au 30 avril. C’est ce qu’a annoncé l’aéroport international de Khartoum ce samedi.
«L’Autorité de l’aviation civile a émis un avis Notam au personnel navigant, prolongeant la fermeture de l’espace aérien du Soudan à tous les aéronefs jusqu’au 30 avril. Les forces armées soudanaises préviennent que toute violation de l’espace aérien aura des conséquences», indique un communiqué de l’aéroport.
Plus tôt dans la journée de samedi, le commandant de l’armée Abdel Fattah al-Burhan a déclaré que l’armée contrôlait tous les aéroports du pays, à l’exception de ceux de la capitale Khartoum et de la ville de Nyala. La veille, les Forces de soutien rapide s’étaient déclarées prêtes à ouvrir partiellement les aéroports sous leur contrôle afin d’évacuer les ressortissants étrangers séjournant sur le territoire soudanais.
La situation au Soudan a été exacerbée par un désaccord entre Al-Burhan, qui dirige également le Conseil souverain, et Mohamed Hamdan Dogolo, le chef de la force de réaction rapide, qui est son adjoint au sein de l’organe. Le 15 avril, des affrontements ont éclaté entre les deux entités près d’une base militaire dans la ville de Merowe et la capitale Khartoum. Selon le ministère soudanais de la Santé, plus de 600 personnes ont été tuées dans le pays depuis le début des affrontements. Dans le même temps, le Comité des médecins soudanais a indiqué que plus de 200 civils ont été tués dans les combats, plus de 1 000 ont été blessés et plus de 3 300 ont été contraints de fuir leur domicile. Nombre de pays dont européens ont commencé à évacuer leurs ressortissants.
Abdelkader T.