Le manque d’infrastructures d’hébergements d’urgences entrave l’intervention rapide des secouristes

Protection civile et action sociale au chevet des personnes en détresse

Les services de l’action sociale et ceux de la Protection civile ne ménagent aucun effort pour assister les personnes en détresse ou porter des secours à d’autres. Ces efforts considérables déployés par les cadres et les agents de ces deux structures de l’Etat sont favorablement accueillis par la population, les dirigeants de la société civile, les élus et par les responsables des partis politiques. Malheureusement, ces efforts n’ont pas encore apporté tous les résultats escomptés en raison du manque flagrant de moyens notamment en ce qui concerne les infrastructures d’hébergements dans plusieurs régions du pays.
En effet, les responsables et le personnel des deux structures sont quotidiennement très sollicités par les citoyens en détresse et en difficulté demandant des interventions multiples. Si les cas d’accidents de la circulation et domestiques demeurent la principale demande d’intervention émanant de la population, l’hébergement d’urgence pour les personnes sans domicile fixe intervient en seconde position. Les interventions de la Direction de l’action sociale (DAS) et les éléments de la Protection civile sont multipliées par dix en période hivernale. Cela ne veut pas dire que ces services chôment pendant la période estivale. Bien au contraire, ils sont appelés à intervenir au quotidien pour éteindre les feux de forêts et pour secourir et mettre la population en sécurité.
A travers, les nombreuses régions côtières du pays, les éléments de la Protection civile sont également sollicités pour secourir les victimes de noyades. En hiver, le nombre des accidents de la circulation augmente et il est de même pour les hébergements d’urgences. Les représentants de la société civile avec qui nous nous sommes entretenus n’ont pas manqué de rendre hommage et de remercier les responsables et l’ensemble du personnel pour les efforts considérables déployés au service de la population. Malheureusement, ces efforts ont besoin d’un complément qui est indispensable à savoir : le matériel adéquat pour les interventions dont les avions bombardiers d’eau, les équipements de secours et surtout les lieux d’hébergement. Citons l’exemple de Khenchela où les éléments de la Protection civile ont été sollicités pour une intervention dans la nuit du dimanche à lundi derniers. C’est un internaute qui déclenche l’alerte demandant de l’aide pour secourir une femme dans la rue vers les coups de minuit. Le premier service de l’Etat qui a été sollicité était le cadre de permanence de la wilaya. Ce dernier a promis qu’il fera le nécessaire pour que la jeune femme soit secourue n’a rien fait du tout. « A quoi sert une permanence si les cadres de ce service ne pourraient pas intervenir, n’ont pas le droit ou ne possèdent pas les moyens de le faire ?», a déclaré un représentant de la société civile. Durant cette nuit, il faisait très froid, les pluies sont diluviennes et il a même neigé sur les hauteurs de la wilaya de Khenchela. Les secours au chevet de la dame n’étant pas arrivés, ce sont les services de la Protection civile qui ont été sollicités. L’agent au standard de l’unité principale de Khenchela a dans l’immédiat pris les choses en main. « Ne quittez pas, restez en ligne SVP, j’ai besoin de quelques informations pour pouvoir intervenir », a-t-il indiqué. Par le biais de la radio « Talkie-Walkie » l’agent de la Protection civile a rapidement alerté ses supérieurs. L’intervention a été faite en moins de 10 minutes où une ambulance médicalisée accompagnée de médecin et de plusieurs éléments de la Protection civile est arrivée sur les lieux. Les services de police ont été également informés et une patrouille n’a pas tardé à arriver sur les lieux. Enfin, la jeune femme est prise en charge et n’a rien à craindre, elle est entre de bonnes mains.
La jeune femme a été prise en charge par les éléments de la Protection civile et par les services de police. C’est à ce moment-là, où les services en question se sont heurtés à un véritable problème et se sont posés la question : où doivent-ils amener la jeune femme ? Et bien nulle part, la wilaya de Khenchela comme d’autres régions d’ailleurs, ne possèdent pas d’infrastructures pour les hébergements d’urgence et pour accueillir des femmes de ce cas. L’intervention du premier responsable de la DAS a soulagé l’ensemble. L’heure tardive de la nuit n’a pas empêché son directeur de prendre en charge la jeune femme dans un dortoir réservé pour l’instant aux femmes battues. « Les procédures ont été entamées afin que la jeune femme soit installée dans un centre d’accueil adéquat dans une ville limitrophe ou dans une autre ville ayant des places pour des femmes de cette catégorie », a déclaré le responsable. Par notre biais, les représentants de la société civile de Khenchela et les dirigeants des partis politiques locaux remercient les cadres et les éléments de la Protection civile et de la DAS pour les efforts considérables déployés pour venir en aide à la population. Néanmoins, ils lancent également un « SOS » aux hautes autorités du pays afin que des infrastructures d’hébergements d’urgences soient créées. « Que nos responsables sachent que n’importe quelle femme qui par malchance se trouverait dans la rue pour moult raisons sera non seulement à la merci du mauvais temps mais aux diverses agressions qu’elle pourrait subir des malfaiteurs et des individus dangereux, sous les effets des stupéfiants », a déclaré un notable de la ville. Ce dernier a souhaité que l’Etat fasse une priorité, la création des infrastructures d’hébergements d’urgences et surtout les centres d’accueils pour les femmes battues seules à travers l’ensemble du territoire national. Moncef Redha