Le livre en Algérie L’espérance finira par triompher ?

Le 6 décembre 2017, le Président Macron, durant son périple lors de sa visite qualifiée «Ami de l’Algérie », à Alger , après avoir déposé une gerbe de fleurs au Monument en hommage aux Martyrs de la Révolution de libération nationale, il s’est rendu à la librairie du Tiers-monde, à la place Emir Abdelkader, au Centre d’Alger. Une ubiquité ?
Dans cette optique, si pour un simple citoyen, cette virée prétentieuse à une librairie privée passe froidement inaperçue. A contrario, pour un professionnel incontestable, l’assortiment est profondément problématique à plus d’un titre. Le sentiment professionnel se manifeste avec acuité. La question qui taraude un esprit éveillé est : Pourquoi M. Macron ne s’est pas rendu à la Bibliothèque nationale d’Algérie ? D’autant plus que l’importance de cette humble institution culturelle de souveraineté nationale est incontestable au sein de toute la population algérienne, quelque soit le rang social ou catégoriel. A titre illustratif, entre les deux institutions nationales juxtaposées de souveraineté, à savoir, le Monument des Martyrs et le siège de la Bibliothèque nationale d’Algérie, il y une distance géographique estimée à cinq minutes de marche. Une distance mesurée à coup de jet d’une petite pierre !
En somme, Pourquoi les délégations diplomatiques en visite en Algérie ne se rendent pas aux institutions du patrimoine immatériel telles que la paisible bâtisse architecturale de la Cote sise aux alentours du Bir Mourad Raïs, celle du livre à Belcourt, les Musées, etc.
Pour cela, toute réponse est susceptible d’une ardente polémique. Les accointances politiques sont-elles apparentes ? S’agit-il d’une livraison, voire une prédilection ou une destination aléatoire ? Improbable.
L’orientation a-t-elle une affection avec la mésaventure de la terre brulée prônée en 1962 ou la masse documentaire constituée d’ouvrages scientifiques et de littératures entassées à la Bibliothèque universitaire serait incendié et mise en péril ?
A ce titre, hormis de discourir que la direction soit aléatoire, toutes les hypothèses peuvent être largement supposées ?
Cet acte n’est pas isolé. L’évènement est notoirement insoutenable. La lecture du geste est onde et amer. Le sous secteur documentaire, contrairement aux boutiques de Fast-food et de cosmétiques est sous-estimé à tous les niveaux. Il est caractérisé par l’insouciance et inertie des autorités concernées.
Le professionnel authentique se souvient de la Bibliothèque nationale d’Algérie sise à Telemly depuis l’indépendance qui a abrité une conscience professionnelle accompagnée d’une organisation et fonctionnement confirmés.
Depuis le début des années quatre-vingt-dix, certes, l’ancien siège de la BNA est gardé en maintenant une série d’activités, mais le siège social de la BNA est transféré à Belcourt. Une belle adresse architecturale sans aucunes autres parades, si ce n’est la dégradation des lieux en pire.

Les missions réglementaires assignées à la Bibliothèque nationale ne peuvent être assumées à l’état actuel de fonctionnement médiocre et organisation primitive. Le transfert du savoir ne peut être effectué avec des ressources tous azimuts contestables. La profession est marginalisée. L’encadrement fait énormément défaut. La relève n’est pas réfléchie. Le chemin est parsemé des escarmouches par des artisans de la tendance de moindre effort. Ce savoir mal conservé a trompé la vigilance des responsables. A titre d’exemple, le site de notre Bibliothèque nationale reste statistique et approximatif. Ces derniers se caractérisent par une inertie et limitation de réflexion. Le milieu documentaire exclut, par la force des temps, tous esprits fléchis. Dans la forme, la seule personne qui mérite honneur d’être rappelée aujourd’hui, c’est le défunt président Chadli Bendjdid qui a initié le projet.
Depuis, contrairement aux étoiles gagnées au profit de la BNA version Telemly, l’actuel siège de la BNA a tout abrité : la hogra, incompétence, courtisans, fans du toi et enfin comiques.
En somme, l’esprit sain ne résonne plus à Belcourt. La pratique documentaire, à l’exception de quelques épisodes étincelants, évolue en dents de scie. Le site internet est un exemple édifiant. L’institution ne joue nullement son rôle orienté vers la promotion de l’information scientifique et technique. La situation se présente autrement. Lors des débats ouverts en tout lieu, l’esprit est miné de colère qui ressemble en croquis d’image à un orchestre de Kerkabou. Le ménage est acolyte.
En tant que professionnel, certes longtemps expatrié, mais, j’ai l’immense avantage de n’avoir de comptes à régler qu’avec moi-même. Puisque j’avais fait un petit passage ! Le lien est presque défavorable. Le prêt, interrompu, n’est pas poussé au Mercato. A mi-chemin, la relation est interrompue également pour de multiples raisons. Avec un simple topo, entre la famille qui avance et celle qui recule, la seconde illustrée par La résistance et la médiocrité a triomphée. Tant pis pour la perfection, tant mieux pour la médiocrité. Est-il un immense échec ? Je dirais un lamentable gâchis ! A tous les niveaux confondus, en pyramide, l’activité est différemment appréciée. Les méninges étaient fortement délirées. Une pathologie psychique. A l’exception faite au feu M. Bouaid M. et M. Amine Zaoui qui ont brillé le rayon du savoir à Belcourt. Je suis suffisamment prudent de porter un jugement de valeur à cette éternelle défectuosité. Néanmoins, il serait cependant profondément injuste de vouloir isoler l’échec du lien de l’échec global.

L’éternelle vacance de la direction
Balancé entre la vacance et l’intérim. S’il ne s’agit pas d’un éternel intérim contestable. Ce seul diagnostic est révélateur. C’est que depuis l’indépendance une dizaine de directeurs généraux se sont succédé à la tête de la BNA. Est-ce sérieux ? A une exception de près, il y a une fatalité superstitieuse à Belcourt, c’est que entre, lorsque le soleil qui se lève et sa lumière qui jaillit, on s’aperçoit que le premier locataire cède son fauteuil en un laps de temps.
Dans cette trajectoire, depuis d’une dizaine d’années, l’inertie a frôlée le plus haut niveau. Cette fatalité superstitieuses nous dira : avec ce rythme cyclique historique de changement, outre une colique sans retenue, j’arrive plus à retenir le coup. Mon rythme cardiaque est extrêmement affecté. Mais, grave encore, l’ignorance et de la comédie ont relevé en ci-haut !

Les tueurs du livre !
Grace au ciel et par conscience professionnelle, la BNA est dirigée par des cadres compétents et trop corrects, originaires de l’école coloniale. On pointe aussi ceux issus de l’école algérienne qui ont partiellement réussi, mais il y a aussi des cadres comiques car détruisent notre magnifique métier en substituant le faire plaisir au bien faire : il est abimé ! La minorité est psychodrame.

La chaine documentaire
L’éternelle retour à la case départ est la grande spécialité du livre en Algérie. On construit une BNA et lorsque ça marche ! On lui tord le cou.
Et aujourd’hui, y a-t-il une nouvelle réflexion de construire une nouvelle BNA ?
Est-ce que la défaillance incombe à la nature de l’infrastructure ? Est-ce que les attributions sont accomplies ? La numérisation pose d’énormes difficultés pour y aboutir ? Ces annexes du savoir au niveau local, à l’exception près à titre illustratif, la bibliothèque de lecture publique de Adrar qui se distingue avec ses merveilles de performances, souffrent énormément des défaillances et deviennent désertiques.
Du point de vue historique, au niveau officiel, Le Président Boumediene avait compris, bien avant nos voisins, que le livre doit être bien pris en charge ? Le livre est soutenue et livré. Et en 2017, après avoir étranglé l’espoir des professionnels en poste, on tourne en rond, la BNA est désavoué par M. Macron. Nous avions bien démarré en 1962 en matière de formation, information, édition du livre et sa distribution sociale, nonobstant après près de soixante ans, nous avions flingué Telemely après avoir attristé Belcourt. Le livre est gravement malade. La profession reste perplexe, voire en expectatives.
Le livre, comme le reste des choses documentaires, a besoin de fabrication de qualité. Ils existent leur cadre professionnel. Les temps du rafistolage est révolu. Comme, il y a aucune politique de développement de stratégie , de captage de compétences. La nature a horreur de vide. Le flou profite aux courtisans. Des gens qui voient myope loin et mal en matière du marché du livre. Il faut rendre à César ce qui lui appartient.
Si un jour, je deviendrais ministre du Livre, avant toutes nominations aux fauteuils supérieurs, j’obligerais les candidats de se rendre chez les ophtalmologues et psychologues.
Dans la maison Bibliothèque nationale, les qualités professionnelles sont très mal distribuées. A priori, personne ne trouvera un job si un examen professionnel sérieux sera organisé. Pire encore, si la difficulté est énorme aux plus hauts niveaux, il en est d’autres qui seraient incapables de faire traverser un passage cloutée à une chèvre menottée et atteinte de la maladie d’Alzaimer
Et surtout n’allez pas chercher des explications des origines universitaires. Je connais d’excellents « Hizb frança », je connais « des universitaires sans bac », aucun résultat !
Enfin, je connais d’excellents universitaires algériennes, une conscience professionnelle avérée ! Et puisque nous évoquons la formation universitaire en Algérie, je demeure convaincu qu’il est temps de tout mettre à plat pour redémarrer ensuite avec une stratégie de formation à l’ère des nouvelles technologies et la numérisation. A l’université, la médiocrité est encouragée. D’ailleurs, en matière de recherche, les travaux universitaires manquent de crédibilité. L’encadrement demeure partiellement disqualifié.
Quant aux données techniques du livre, l’image se ressemble aux femmes très coquettes qui s’habillent en fonction du destinataire. Un jour, il faudra qu’un renard chargé du livre s’essaie à faire le tri entre les données authentifiées et apocryphes. A quand une percée scientifique universelle pour la Bibliothèque nationale ? A bon entendeur !

Nadir Hama – DPGS en Management des Projets.