Al Jahidh, écrivain encyclopédiste hors pair des 8e et 9e siècles

Figure arabe illustre

Les avares d’El Jahidh est l’un des ouvrages importants de l’auteur. L’avare ou l’avarice est un thème récurrent des écrivains detous les temps, parce qu’il reflète la société de tous les temps avec ses qualités et ses défauts avec sa grande diversité d’individus avec chacun son individualité qui se caractérise par des ses particularités : chacune ses vices ou ses vertus, son comportement vis-à-vis des autres, son tempérament ou caractère, telle est la société de tous les temps avec ses différences. Les avares constituent une catégorie humaine qui ne peut se départir de son vice, l’avarice. L’avare cherche à tirer le maximum de profit de tout, et il cherche à donner le strict minimum quand il doit acheter quelque chose, il cherche aussi à profiter des autres pour ne pas à avoir à dépenser le moindre sou. Son argent, on le voit rarement ou pas du tout.
El Jahidh les met en scène de manière à faire rire, tel celui-là qui va au marché pieds nus les sandales à la main pour ne pas les user. Ce type d’avarice sous toutes ses formes existe partout. Plus loin il raconte qu’un vieux paysan déjeunait devant sa maison lorsqu’un homme monté sur un cheval passa et le salua, l’autre lui dit approchez et il comprit vient prendre part à mon repas, il descendit de cheval pour s’approcher, le vieux cheikh l’arrêta et lui donna une leçon, arrête toi là et ne t’approche. La règle veut que l’on invite à manger, par politesse, celui qui vous salue en passant. Qui est avare dans cette histoire, c’est le vieillard qui a invité par respect des convenances ou c’est le passant qui a voulu profiter de cette invitation pour gagner un repas. On laisse chacun réfléchir. En fait quel est le but d’El Jahidh en écrivant ces histoires d’avares, c’est fort probable que ce soit dans un but noble : améliorer la société en la débarrassant de ces individus sans scrupules et qui pousse l’avarice au point d’aller tendre la main pour mendier et augmenter leur capital qu’ils trouvent toujours insuffisant.

Sur la vie des animaux
Durant sa longue vie, El Jahidh s’est beaucoup renseigné sur l’ensemble des animaux à poils, à plumes, à écailles, il a lu de nombreux ouvrages écrits par les étragers, ce qui lui a permis d’écrire une véritable encyclopédie des animaux de 2000 pages. Rien ne lui a échappé et concernant la subsistance des animaux, il dit que le plus étonnant dans le partage des subsistances c’est que le loup chasse le renard puis le mange, et le renard chasse le hérisson puis le mange et le renard attrape avec ruse la vipère puis la mange. Il le fait aussi avec les autres serpents qui ne sont pas grands. Le serpent chasse le passereau puis le mange et le passereau chasse le criquet et le mange puis le criquet cherche ardemment les petits des guêpes pour les manger et ainsi de suite jusqu’au moustique qui se nourrit du sang de l’homme, est mangé par la mouche.
Voilà une illustration parfaite de la chaine alimentaire des animaux. Tout être faible se nourrit de ce qui est plus faible que lui, Dieu a fait en sorte que certains êtres sont cause de vie pour certains et d’autres êtres sont cause de mort pour d’autres. Il y a d’autres chaines alimentaires qu’il est difficile d’énumérer ici tant la matière abondante. La vie des oiseaux a fait l’objet d’une longue et minutieuse étude d’El Jahidh. Il a fait une classification des animaux : ceux qui marchent, ceux qui volent, ceux qui nagent. A l’intérieur de chaque catégorie il y a une classification. Pour les oiseaux, nous trouvons chez lui des détails importants dignes d’un homme de science spécialisé dans divers domaines. Il a abordé également les végétaux, leur acclimatation qui donne d’autres variétés.
Abed Boumediene
(Suite et fin)