«Les pays développés tenus de respecter leurs engagements sur l’action climatique en Afrique»

Akinwumi Adesina, président de la BAD :

Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a invité, avant-hier mardi, à Charm el Cheikh en Egypte, les pays développés à tenir leurs engagements en matière de soutien de l’action climatique en Afrique. Proposant, une feuille de route axée sur plusieurs actions, notamment, a-t-il indiqué, des garanties aux institutions financières bilatérales et multilatérales pour faire face aux risques liés aux investissements verts, développer des projets bancables, mettre en place des plans nationaux de développement de l’économie verte et accompagner les industries vertes par des subventions étatiques, tout en encourageant l’émission d’obligations vertes.
S’exprimant à l’ouverture des 58èmes Assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement, Akinwumi Adesina a regretté le fait que ces pays développés n’aient pas tenus, jusque-là, leurs engagements sur l’action climatique en Afrique.
«45% des financements de la Banque en 2022 ont été destinés à aider des pays africains à faire face aux effets des changements climatiques», a-t-il fait remarquer. Enumérant, au passage, les multiples initiatives engagées par la BAD pour soutenir l’action climatique dans le continent. Convaincu que l’avenir de l’Afrique est vert.
Pour sa part, le président en exercice de l’Union africaine (UA), Azali Assoumani, a appelé à l’augmentation des Droits de Tirage Spéciaux du Fonds monétaire international (FMI) alloués aux pays du continent. Mettant en avant la nécessité de canaliser, rapidement, ces ressources supplémentaires vers les pays qui en ont le plus besoin. Y compris par le biais des banques multilatérales de développement, a-t-il poursuivi, tout en recommandant qu’une partie de ces ressources soit acheminée par le canal de la BAD. Alors que le Président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi a invité les organisations financières multilatérales à favoriser les investissements directs dans les pays africains et revoir les conditions d’octroi de crédits bonifiés au profit de ces pays. Les responsables africains, entre chefs d’Etat et de gouvernement, ministres et experts, présents à cette rencontre, qui réunit 4.000 participants représentant 81 pays, ont débattu, les moyens de réussir une plus grande implication du secteur privé dans le développement durable du continent, à travers une action africaine commune. Dont la réussite, ont-ils observé, exigerait un remodelage du rôle des institutions financières multilatérales dans le soutien de la croissance verte en Afrique. Décortiquant l’épineuse question du financement d’un développement durable dans un continent dévasté par les effets des changements climatiques auxquels il contribue que très peu.
Notons que les débats ayant marqué le dialogue présidentiel de haut niveau sur l’évolution de l’architecture financière mondiale et le rôle des banques multilatérales de développement durant ces 58èmes Assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement, ont tourné autour des possibilités d’un remodelage du multilatéralisme financier afin de le rendre plus réactif aux menaces, notamment celles liées au changement climatique, mais aussi plus souple, plus inclusif, plus équitable et plus flexible.
Pour la journée d’hier mercredi, une deuxième réunion du Conseil des gouverneurs devait se tenir dans la matinée, tandis que l’après-midi sera marqué par le lancement des Perspectives économiques en Afrique pour 2023 sur le thème des assemblées, les travaux de ces Assemblées annuelles de la BAD devant prendre fin demain vendredi.
Rabah Mokhtari