Neuf personnes arrêtées à Melilla, le Maroc impliqué selon l’enquête préliminaire

Espagne/Fraude électorale

Au moins neuf personnes ont été arrêtées lundi et mardi dans le préside espagnol de Melilla dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de fraude électorale, dont les premiers éléments de l’enquête confirment l’implication du Maroc.
«Une opération policière est en cours (…) dans le cadre de l’enquête judiciaire sur l’affaire des votes par correspondance. Plusieurs lieux ont été perquisitionnés dans la ville et plusieurs personnes ont été arrêtées», a indiqué dans la matinée la préfecture de cette enclave, précisant qu’au moins six personnes avaient été arrêtées mardi et trois lundi.
Selon le site espagnol El Confidencial qui s’est intéressé à cette affaire, de hauts responsables des services d’information de la police et de la garde civile espagnoles, ont émis le soupçon que Rabat a essayé d’assurer la présence de la Coalition musulmane pour Melilla (CPM) dans le gouvernement de la ville autonome pour augmenter son influence dans cette enclave stratégique.
«Nous avons des indices rationnels que le Maroc pourrait être derrière», a expliqué l’un des commandants de la police à El Confidencial.
Le média a précisé, par ailleurs, que les agents du Centre national de renseignement (CNI) estiment que les services secrets marocains auraient fourni des fonds à un réseau clandestin pour acheter plus de 10.000 votes par correspondance, soit près du tiers de tous ceux qui ont été déposés dans les urnes de Melilla lors des précédentes élections de 2019 (34.393).
Dans le détail, le site a rapporté que des sources proches des investigations sont parvenues à déterminer que pour chaque vote, entre 50 et 200 euros auraient été versés.
El Confidentiel a conclu, à ce sujet, que c’est le chef de la CPM, Mustafa Aberchan, qui est derrière cette histoire, et ce, après avoir reçu des fonds de la part des services du Makhzen. «Le souci du vote, c’est qu’il puisse être dirigé contre des partis actuels et avec une nette influence marocaine», tranchent les sources, citées par le média espagnol.