Trois personnes arrêtées à Valence, quatre à Madrid

Racisme contre Vinicius Junior

Trois personnes ont été arrêtées mardi à Valence dans le cadre de l’enquête ouverte par la justice espagnole après les insultes racistes proférées contre Vinicius Junior, l’attaquant brésilien du Real Madrid, lors d’un match de Liga dimanche.
Quatre autres personnes ont par ailleurs été interpellées pour avoir pendu en janvier un mannequin à l’effigie du joueur. Premières interpellations en Espagne.
Sept personnes ont été arrêtées mardi 23 mai après deux incidents racistes ayant visé l’attaquant du Real Madrid Vinicius Junior.
Quatre personnes l’ont été dans le cadre de l’enquête sur la pendaison, fin janvier à Madrid, d’un mannequin à l’effigie du joueur, tandis que trois autres sont suspectées d’avoir proféré des insultes racistes envers le joueur lors d’un match du Championnat d’Espagne de football contre Valence, insultes qui ont suscité une vague d’indignation dans le pays et à l’étranger.
«La police a arrêté aujourd’hui à Valence trois jeunes pour les comportements racistes intervenus dimanche lors du match entre Valence et le Real Madrid», a indiqué la police. Cible régulière d’attaques racistes depuis son arrivée dans la capitale espagnole en 2018, Vinicius Junior a été visé lors de ce match comptant pour la 35e journée de Liga par des insultes et des cris de singe.
Ces attaques, dénoncées par le joueur et par le Real Madrid, ont poussé le parquet de Valence (Sud-Est) à ouvrir une enquête pour «délit de haine», une catégorie pénale incluant en Espagne les délits racistes.

Les images
du match analysées
Le Conseil supérieur des sports espagnol a affirmé de son côté être en train d’analyser les images afin d’identifier «les auteurs de ces insultes et comportements pour proposer les sanctions appropriées». Dans la matinée, quatre personnes avaient par ailleurs été interpellées dans la capitale espagnole dans le cadre de l’enquête sur la pendaison, fin janvier à Madrid, d’un mannequin à l’effigie du joueur. Trois d’entre elles sont des «membres actifs d’un groupe ultra de supporters d’un club madrilène», a précisé la police sans identifier ce club. Le mannequin portant un maillot de Vinicius Junior avait été retrouvé pendu le 26 janvier, jour d’un derby remporté 3-1 par le Real Madrid contre l’Atlético Madrid en quarts de finale de la Coupe du Roi, sous une bannière portant l’inscription «Madrid déteste le Real». Après cet incident, le Real Madrid avait dénoncé un «acte raciste et xénophobe malveillant et répugnant» à l’encontre de son joueur de 22 ans, disant espérer dans un communiqué que les «responsables» soient «punis». Une enquête avait été ouverte dans la foulée.
Les investigations, basées notamment sur des témoignages, ont permis d’établir que ces quatre supporteurs, «identifiés lors de matches classés à haut risque» dans le cadre des «dispositifs de prévention de la violence dans le sport», étaient les «auteurs présumés» de la pendaison de ce mannequin, souligne la police.

La Liga a un «problème
de racisme»
La veille, le Parquet de Valence (Sud-Est), où la star brésilienne a été insultée le 21 mai lors d’un match de Championnat perdu par le club merengue contre l’équipe locale (1-0), a, de sa propre initiative, ouvert des investigations pour un «délit de haine» présumé, a-t-on appris de sources judiciaires.
Dans le rapport remis comme chaque semaine aux autorités compétentes, la Liga a déclaré, lundi soir, avoir identifié «distinctement» des insultes racistes et des cris de singe.
Le Conseil supérieur des sports espagnol a affirmé qu’il était en train d’analyser les images afin d’identifier «les auteurs de ces insultes et comportements pour proposer les sanctions appropriées».
Le CSD a aussi rappelé que, pour des faits similaires de racisme, il a déjà proposé cette saison 4 000 euros d’amende et une interdiction de stade d’un an pour les auteurs.
Devant la presse, le président de la Fédération espagnole de football, Luis Rubiales, a reconnu que le football espagnol avait «un problème de racisme».n