«Nous ne sommes pas des paysans mais des producteurs»
Dilmi, SG de l’UNPA à LNR :

Plus de six cents agriculteurs se sont donné rendez-vous à la salle Smida du théâtre Ahmed Benbouzid de Djelfa. Ils sont venus des dix wilayas steppiques environnantes à Djelfa. Alors que tous les observateurs et autres ne donnaient pas cher de la survie de cette « organisation de masse » dépendant du FLN.La clarification portée par son nouveau leader Dilmi vient de ressusciter la ville. Aujourd’hui il lui faut s’abreuver de la fontaine de jouvence. Il est vrai que l’ex secrétaire général Ali qui avait par nécessité transformé l’Union en un EPHAD. Cette rencontre régionale en est la dernière d’une série de rencontres qui ont eu lieu à travers le pays. C’est aussi la dernière des vieux paysans. Elle fut aussi l’occasion de rendre hommage aux doyens qui, en fait, sont tous des moudjahidine.
El Hadj Abdelbaki Harfouche le fondateur de la Chambre de l’agriculture a été la principale personne qui a reçu une distinction de reconnaissance de la part de Dilmi et du wali de Djelfa. Les intrus étaient aussi présents. Ils se sont faufilés pour revendiquer plus d’aliments du bétail. Dilmi leur répondra lors du discours de la clôture d’une manière subtile et sèche.
Tel est le résumé de la réponse à notre question du jour posée à
M. Dilmi. Nous n’agirons plus en tant qu’organisation de masse dépendant d’un quelconque parti. Tous nos adhérents sont d’abord des producteurs. Des investisseurs, notre organisation se veut syndicale et revendicative. Nous sommes et serons toujours en première ligne pour défendre et préserver la souveraineté nationale. Quand le citoyen algérien mangera à sa faim et mangera sain à ce moment-là, nous pourrons dire que notre objectif est atteint. La seule structure qui tient le coup maintenant c’est celle des éleveurs ovins. Elle doit même être revue pour un recadrage et sa spécialisation uniquement aux élevages complémentaires. Nous organiserons les autres filières sous la forme de fédérations partant de la base et coordonnant au sommet.
Tous les conseils et comités inter professionnels des filières, bien que l’intention était bonne, mais dans la pratique bureaucratique sur le terrain ils n’avaient aucun lien avec la réalité et leurs bases. Nous irons par un travail de proximité et d’accompagnement à fédérer l’ensemble des intervenants de chaque filière. Ce qui nous intéresse pour l’instant c’est cette transition où nous devons remercier les vieux et anciens et les convaincre que les jeunes suivront leurs traces. C’est aussi de convaincre que l’UNPA est devenue l’Union Nationale pour la Production Agricole.
Notre politique est purement économique que tous les partenaires doivent et peuvent se retrouver. Les apiculteurs, les arboriculteurs, les maraîchers, les aviculteurs, les fruiticulteurs, les éleveurs ovins, bovins, caprins, équins, asines enfin tous les métiers et toutes les professions nobles qui feront manger les citoyens à leurs faims constitueront la force productive qui pérennisera l’Algérie indépendante et nourricière.
La salle n’a pas désemplie durant les quatre heures de discours et de débats. Les « présents » producteurs ou éleveurs applaudissaient les intervenants à chaque moment fort. Il observaient des silences quand un intrus connu prenait la parole, d’ailleurs c’est ce qui a déstabilisé deux ou trois intermédiaires de l’aliment du bétail. Le représentant du ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, le cadre attaché au Cabinet avait développé un discours de haute teneur utilisant des tournures de langage terre à terre que même les correspondants ont suivi et en ont fait leur mouture principale. Il a, tout au long de son intervention, dénoncé les pollueurs de ce monde. Cette décadence de la nature a été causée par les pays pollueurs ce qui a fait changer le climat avec des orages estivaux et des pluies diluviennes causant plus de dégâts qu’apportant de la vie. Il dira que le ministre de l’Agriculture compte sur vous en s’adressant aux participants venus de dix wilayas limitrophes de la wilaya de Djelfa. C’est le dernier cycle d’une série de réunions, où à chaque fois, il est tenu en compte les spécificités géographiques et de productions agricoles.
Lors des débats, les intervenants font des demandes au président de la République d’apporter les solutions. Notamment pour le coût de l’énergie, la suspension par la Sonelgaz de la facturation durant les périodes de sécheresse. (Ndlr: ne plus facturer l’abonnement durant les périodes d’arrêt de production).
L’autre demande faite par un agriculteur de la wilaya d’El Méghaier: au Sud nous avons des puits qui sont éloignés et si l’Etat tire une ligne électrique, le coût ne sera jamais amorti. Il propose: au lieu de doter des écoles primaires de panneaux solaires alors que la consommation de l’énergie s’est divisée par trois il serait plus judicieux d’orienter l’installation de ces panneaux d’énergie solaire dans les endroits les plus reculés. Quand à une question de la disponibilité l’aliment du bétail, le président actuel M. Dilmi dira, lors de son intervention de clôture, il nous faut l’aliment du bétail, en particulier de l’orge mais concassé comme ça il ira directement chez l’éleveur. Nous y reviendrons pour d’autres informations et suivrons l‘évolution et la tenue du congrès.
Djilali Harfouche