L’Algérie numérique au rendez-vous de l’Algérie nouvelle

La cybersécurité au cœur des stratégies

L’Algérie s’ouvre pleinement au monde digital, mais se prépare, dans le cadre de cette ouverture, à assurer les conditions d’une souveraineté cybernétique dont la sécurité est la base sine qua non. Prise de conscience et mobilisation qui vaudra à notre pays de se mettre au diapason des défis qu’impose la nouvelle réalité technologique du monde où l’Algérie prend une place de plus en éminente.
L’Algérie place la cybersécurité au cœur des stratégies sécuritaires défensives de l’Etat. Cette posture ne date pas d’aujourd’hui, mais c’est aujourd’hui qu’une telle question qui animait les débats des entreprises et des experts de la sécurité des réseaux, est au centre d’une conférence organisée par l’Armée Nationale Populaire, présidée de surcroît par le président de la République qui a donné le ton, désormais, à travers son allocution d’ouverture, à une perception très aiguë des enjeux et des risques.
Le chef de l’Etat a en effet tenu à faire comprendre le caractère général des menaces en déclarant que « la définition des menaces cybernétiques et la mise en œuvre des mécanismes de contrôle et de détection efficaces constituent aujourd’hui les principales exigences prospectives pour assurer l’entière sécurité requise pour les infrastructures vitales de façon sûre et permanente, et ce, dans le cadre du dispositif de prise en charge de la sécurité nationale, dans ses dimensions politique, militaire, économique et sociétale, voire même technologique (…) »
C’est dire qu’en matière de cybersécurité, la question de la mobilisation des fonds nécessaires à la concrétisation de cette stratégie ne se posera plus à l’avenir, les plus hautes autorités de l’Etat étant à l’avant-garde en matière de prise de conscience du caractère vital de la prise en charge du développement des capacités nationales en matière technologique.
Il faut aussi entendre le chef de l’Etat quand il intègre la dimension sociale dans le cadre de la stratégie nationale, lui qui ne manque pas de mentionner, dans son propos, la nécessité de promouvoir « une culture numérique citoyenne et patriotique qui repose sur la sensibilisation permanente, ainsi que la veille stratégique de l’ensemble des institutions. »
Autre volet essentiel sur lequel repose la stratégie de développement des capacités de cybersécurité nationale, le développement et la formation des ressources humaines, enjeu préalable et finalité à la fois, est au cœur de toute approche efficace qui se veut à la fois opérationnelle sur le plan de sa réalisation et opératoire par ses effets dans les domaines économique et social.
La formation, mais aussi et surtout la valorisation de ces ressources à travers une politique qui donne leur place à ces « compétences expérimentées et conscientes de la vitalité des missions qui lui sont assignées. Un objectif auquel nous accordons une extrême importance dans le cadre de la vision de l’Etat afin de réaliser un saut qualificatif dans la gestion des affaires publiques, à travers la mise en œuvre des bases d’une stratégie nationale étudiée pour le numérique », enchaîne le Chef de l’Etat.
La réalité irréversible de l’essor du numérique dans notre pays, sa généralisation dans tous les domaines de la vie active et sa prévalence dans les modes de gestion publique sont les vecteurs de la bonne gouvernance, de la transparence, de l’optimisation du rendement professionnel, de la valorisation des potentiels humains et de production, etc. Elle est pour le président de la République, plus qu’une recherche de maîtrise technique et technologique, « une conviction ancrée qui se place au sommet des priorités de l’édification de l’Algérie nouvelle. »
Cette démarche stratégique n’est pas le fait des seules autorités civiles et militaires. Elle intègre également les pans économique et de la recherche universitaire et du développement, avec un objectif primordial, celui d’assurer une souveraineté cybernétique de l’Etat et pour poser les bases prospectives et préventives d’une sécurité cybernétiques salvatrice pour les intérêts supérieurs de l’Algérie, qu’ils soient idéologiques, culturelles, économiques ou sociaux.
Par Ahmed Rehani