L’année 2023 sera-t–elle l’année de la relance économique pour l’Algérie ?
Economie

Devant avoir un langage de vérité, afin d’éviter les erreurs du passé, force est de constater que le dynamisme au niveau international, contraste malheureusement, et c’est l’avis objectif de la majorité des experts internationaux, non les organiques soucieux surtout d’une rente, avec la situation économique entre 2022/2023 où la relance économique promise déjà en 2022 par le Premier ministre, peine à démarrer en 2023 alors qu’à terme (voir la Chine) la force d’une Nation dans les relations internationales repose sur l’Économique.Concernant l’emploi, il faut un taux de croissance de 8/9% en termes réels( le FMI et la banque mondiale dans son rapport de mai 2023, prévoyant pour l’Algérie (le PIB étant estimé à 190 milliards de dollars en 2022 pour une population de plus de 45 millions d’habitants ) pour 2023,une croissance de 1,7% contre 2,6% précédemment loin des prévisions du gouvernement de plus de 4%, tirée par la dépense publique ) pour absorber le flux additionnel annuel entre 3.50.000/400.000 par an qui s’ajoute au taux de chômage actuel ? Dans ce cadre, quel est le bilan de l’allocation chômage dont les inscrits selon le ministre du travail avoisine les 2 millions sur une population active d’environ 12,5 millions dans le recyclage au monde du travail collant avec l’environnement renvoyant d’ailleurs à la refonte de toute l’École depuis le primaire à l’Université afin d’éviter des diplômés chômeurs, posant la problématique du devenir de ces 1,5 million de candidats qui passent les examens nationaux (Bem et Baccalauréat) en juin 2023 ? . Le taux d’emploi, et c’est une loi universelle, étant un suicide de créer des emplois improductifs, fonction du taux de croissance et de la structure des taux de productivité, devant être réaliste : sous réserve de la levée du verrou bureaucratique, de mobiliser le financement et pour certains projets de trouver un bon partenaire étranger, la rentabilité d’un projet mis en exploitation en 2023 nécessitera deux à trois années pour les PMI/PME et 5/7 ans pour les grands projets et chaque année de retard repousse les délais avec des surcoûts, où en économie le temps ne se rattrape jamais. Avant tout lancement d’un projet s’impose une étude de rentabilité précise, afin d’être concurrentiel au niveau international, devant privilégier pour les avantages financiers et fiscaux la balance devises et pour pouvoir exporter, il faut d’abord produire à un coût compétitif
-où en est la récupération des biens des oligarques, en devises à l’étranger sachant que les importations de biens et services en devises ont avoisiné les 1000 milliards de dollars entre 2000/2020 et si on applique uniquement un taux de surfacturation de 10% nous aurons 100 milliards de dollars et qu’en est-il des placements dans les paradis fiscaux ou mis sous le nom de personnes étrangères qui sont soumis au droit international et non au droit algérien nécessitant une large coopération internationale ?
-où en est la récupération des biens en des oligarques en dinars, le montant de 20 milliards de dollars (source APS 22/12/2022) qui concernent certainement toutes les unités, les comptes en banques et les biens, immobiliers mais pour avoir un solde positif, devant soustraire tous les crédits octroyés auprès des banques publiques non remboursés et se pose cette question, les unités récupérées, ont –elles été réactivées ou sont-elles sont –elles en bernes et dans ce dernier cas il y va pertes financières
-a-t-on fait le bilan de la non maîtrise de la gestion des contrats dont les pertes se chiffrent en centaines de millions de dollars en devises sans compter les frais en dinars concernant la majorité des secteurs.. Cela ne date pas seulement d’aujourd’hui puisque selon les agences AFP et Reuters, information reprise par la presse algérienne du 15 mars 2012, environ 4,4 milliards de dollars est le montant que la compagnie pétrolière américaine Anadarko aurait perçu de Sonatrach en compensation de son renoncement à l’arbitrage d’un tribunal international sur le litige qui les opposait depuis 2006. Récemment concernant l’arbitrage international engagé par le Fonds d’investissement émirati sur l’affaire Dounia Parc, l’Algérie a perdu perd le procès devant rembourser 280 millions de dollars, en plus des dommages et intérêts et paiement des frais d’arbitrage et Sonatrach a perdu l’arbitrage international dans le litige qui l’oppose, depuis 2021, au niveau la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale (CCI) de Paris (France) au groupe espagnol Villar Mir ayant été condamnée à payer 120 millions d’ euros au groupe Villar Mir
3.- Cependant, contrairement à certains discours de sinistrose ,où l’Algérie serait au bord de la faillite, connaissant la stabilité grâce aux efforts de l’ANP et des services de sécurité, il y lieu d’éviter certains discours d’autosatisfaction déconnectés de la réalité, source de névrose collective, discours dénoncés par la président de la République, exigeant une gouvernance rénovée, un langage réaliste et des réalisations effectives sur le terrain loin des promesses difficilement réalisables. Force est de reconnaître, existant un lien dialectique entre développement et sécurité , qu’en ce mois de juin 2023, Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach (plus de 97/98% des recettes en devises avec les dérivés inclus dans la rubrique hors hydrocarbures. Le cours du pétrole, selon les données économiques moroses du dernier rapport de la banque mondiale de mai 2023, notamment la croissance de la Chine, de la zone euro et des décisions monétaires des banques centrales, est coté le 10 juin 2023 11h GMT à 75, 04 dollars le Brent ( 69,81 euros) et 70,35 dollars le WIT (65,44 euros), le cours des monnaies (euro/dollar) en plus des stocks américains influençant le niveau du cours de quelques dollars soit à la baisse soit à la hausse . Le gaz naturel, constituant environ 33% des recettes de Sonatrach, après avoir connu un seuil de 250/300 dollars le mégawattheure, au début du conflit en Ukraine, le 08 mai 2023 le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, s’échangeait à 35,92 euros le mégawattheure (MWh) et entre les 05/07 juin 2023 à 23, 545 euros, le niveau le plus bas depuis deux ans ( une baisse de plus de 70%), encore que le prix est plus élevé en 2020, où le cours moyen avoisinait environ 15 dollars le mégawattheure. Les recettes de Sonatrach après avoir connu un montant de 60 milliards de dollars en 2022, extrapolées sur la base d’un cours moyens du baril de pétrole de 75/80 dollars et 11/12 dollars le MBTU de gaz varierait entre 45/ 50 milliards de dollars pour 2023, soit 10 à 15 milliards de dollars de moins qu’en 2022 .
Étant à l’aube d’une profonde reconfiguration des relations internationales, les menaces et défis étant nouveaux du fait de la révolution mondiale tant sur le plan militaire, économique, social et surtout culturel , le défi à relever est la transition d’une économie de rente avec la dominance d’une économie informelle spéculative à une économie de production de biens et services basée sur la bonne gouvernance et la connaissance.
L’Algérie, en s’adaptant au mieux de ses intérêts au nouveau monde, pays à fortes potentialités, possédant des marges de avec des indicateurs financiers positifs, plus de 62 milliards de dollars de réserves de change fin février 2023, un endettement extérieur très faible 2,9 milliards de dollars fin 2022, peut devenir un pays pivot au sein des espaces méditerranéens et africains. Mais cela suppose de profondes réformes structurelles, plus de libertés, de transparence et de réhabiliter les vertus du travail.
Pr des universités, expert international
Abderrahmane Mebtoul
(Suite et fin)