L’Algérie, un partenaire économique fiable et crédible
Visite d’Etat du Président Tebboune en Russie

S’il y a un qualificatif par lequel les relations algéro-russes peuvent être qualitativement qualifiées, c’est bien la constance. En effet, excellentes, les relations politiques entre les deux pays l’ont été depuis 60 ans, et n’ont pas pris une ride, encore moins une quelconque brèche du fait des vicissitudes politico-idéologiques que le temps a pu mettre sur le chemin des deux Etats.
A ce titre, la visite d’Etat du président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, dans ce pays, dans un contexte de guerre russo-ukrainienne, ne fait que confirmer la volonté des deux Etats de donner, sur la base de cette profondeur politique qui repose sur l’amitié et le respect mutuel, une dimension économique, autrement plus profonde, qui aille au-delà des échanges commerciaux modestes que le chef de l’Etat algérien a jugé d’un bas niveau qui ne permet pas de les mesurer à l’aune des relations politiques et d’amitié algéro-russes.
Pragmatisme oblige, le Président Tebboune, qui interpellait par ses propos d’une teneur historique les acteurs clés de la machine économique russe, a présenté une Algérie d’une nouvelle ère, attractive par ses atouts, débureaucratisée, présentant des opportunités d’investissements multisectoriels inégalées et, surtout, ouverte sur une Afrique en appel d’investissements et qui est un véritable gisement de croissance aux potentialités formidables.
Autrement dit, la Russie est invitée à jouer un rôle économique important sur le continent africain, et surtout en Afrique du Nord où l’Algérie est prête à être un partenaire stratégique en tant que puissance africaine jouissant d’une grande crédibilité auprès des Etats africains.
Sa constance et sa souveraineté politique sont le gage que l’Algérie, à travers son Président, offre à la Russie dans le cadre de ce partenariat stratégique à l’œuvre, dans un contexte conflictuel où le non-alignement de l’Algérie s’affirme dans son authenticité politique, y compris à travers son projet d’intégration aux BRICS que le partenaire russe soutient, et qui est, par excellence, un projet, non pas de sectarisation de la géopolitique mondiale, mais plutôt un projet de confirmation de la tendance multipolaire des relations internationales.
Les possibilités d’échanges entre l’Algérie et la Russie, dans le cadre d’un «partenariat stratégique» puissant pourraient acquérir une profondeur insoupçonnée dès lors que la Russie, profitant des opportunités maghrébines et africaines que lui offrirait son partenaire, et l’Algérie tirant parti du volontarisme russe en matière d’investissements mutuels et de transferts de savoir-faire et de technologie, iraient ensemble à la conquête de nouveaux espaces économiques dans le cadre d’une relation gagnant-gagnant entre eux et avec leurs partenaires africains et maghrébins.
Plus encore, l’Algérie se projetant avec son partenaire russe dans l’espace des Brics, dispose des potentialités, dans tous les domaines, y compris sur le plan humain, pour valoriser, à son profit et au bénéfice de ses futurs partenaires, une intégration au sein de cet ensemble que l’on peut véritablement qualifier de politique dans le sens où il œuvre à refonder les relations économiques et financières internationales sur des bases plus équitables. On ne peut faire l’économie de le constater, il y a dans cette visite du Président Tebboune en Russie les éléments historiques d’une redéfinition des relations entre les deux Etats qui passent d’une dimension politique et diplomatique dont la profondeur n’a jamais été démentie, à une autre où la volonté de capitaliser sur ce passé historique n’a d’égale que le pragmatisme de la relation économique solide que l’on a envie de construire, sur la base d’atouts mutuels réels, par le biais des opérateurs économiques des deux pays.
Mieux encore, cette grande page que le Président Tebboune ouvre dans le cadre des relations algéro-russes en dépit de la tentation d’y voir les éléments d’une géopolitique qui prime sur l’économique, s’intègre volontiers dans la stratégie que le chef de l’Etat a tracée pour diversifier les partenariats économiques de l’Algérie dans les espaces européen, asiatique, africain et américain. Ahmed Rehani