Un démineur soviétique décoré…
L’Algérie reconnaissante
La télévision algérienne a diffusé les images émouvantes qui montrent le moment où le Président Abdelmadjid Tebboune a décerné, mercredi à Moscou, la médaille « El Achir » de l’Ordre du Mérite National à Andreï Pavlenko, ancien démineur soviétique et colonel à la retraite, âgé de 95 ans, «en reconnaissance de sa noble contribution, au nom de son Etat et de son peuple, à la neutralisation de milliers de mines semées par l’occupant français le long des frontières de l’Algérie, durant la glorieuse Guerre de libération». Par la même occasion, le Président Tebboune a salué le rôle de l’ex-Union soviétique qui a «sauvé des Algériens», rappelant les «centaines de victimes des mines semées par l’occupant», et «le refus du colonisateur, après l’indépendance de l’Algérie, de remettre les plans des mines posées jusqu’en 1967». Andreï Pavlenko a, à son tour, remercié le président de la République pour l’avoir décoré de cette médaille, exprimant aussi ses remerciements à l’Algérie, Gouvernement et peuple. Andreï Pavlenko s’attèle actuellement à rédiger ses mémoires en Algérie, intitulées : «Nos cœurs sont encore là-bas… en Algérie». Pour rappel, des mines antipersonnel ont été posées par l’armée française durant la Guerre de libération nationale, entre 1956 et 1959, sur les frontières algériennes de l’Est (460 km avec la Tunisie) et de l’Ouest (700 km avec le Maroc), constituant des barrages minés, dénommés ligne Challe et ligne Morice. L’armée française voulait isoler et affaiblir les moudjahidine de l’Armée de libération nationale (ALN) à l’intérieur du pays en empêchant leur approvisionnement en armes à partir de l’extérieur. Après l’indépendance, une des préoccupations prioritaires de l’Algérie était de lancer l’action de déminage. Elle fut menée par l’Armée nationale populaire (ANP, digne héritière de l’ALN), avec l’aide de militaires de l’ex-URSS (Union des républiques socialistes soviétiques), dans le cadre d’un accord de coopération algéro-soviétique pour le déminage des frontières signé en juin 1963. Soixante ans après, dans le cadre de sa visite d’Etat de trois jours en Russie, le Président Tebboune a ainsi exprimé la gratitude de l’Algérie. Dans la même journée, le Président Tebboune a rencontré des représentants de la communauté nationale établie en Russie, pour écouter leurs préoccupations et attentes, réaffirmant que la communauté nationale établie à l’étranger constituait «une partie intégrante de l’Algérie».
Il a mis l’accent sur l’impératif de «bénéficier des sciences et des connaissances acquises à Moscou en vue de les utiliser à bon escient au profit de leur mère-patrie, l’Algérie». Le Président Tebboune a chargé le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, d’ouvrir un centre culturel algérien dans ce pays, et lui trouver un siège qui «sied à la place de l’Algérie». Les membres de la communauté algérienne se sont également dit «prêts à contribuer au processus de développement» engagé par l’Algérie ces dernières années sous la conduite du Président Tebboune.
Lakhdar A.