«Il faut des solutions efficaces et durables !»
Pour relever le défi de la sécurité alimentaire

«Le continent africain souffre de l’absence de système de sécurité alimentaire, alors qu’on pourrait produire suffisamment de nourriture pour nous-mêmes », a indiqué, avant-hier, M. Benedict Okey Oramah, président de la Banque africaine d’import-export Afreximbank, lors de son intervention au cours du Forum international économique de Saint-Pétersbourg (SPIEF) (Russie), assurant que «l’institution panafricaine de financement du commerce se penche actuellement sur un système qui s’occupera de la logistique et des paiements pour les livraisons de céréales».
Le continent africain est fortement touché par les changements climatiques dont la sécheresse et la crise alimentaire qui menace de nombreux pays africains de crise humanitaire, mais aussi sanitaire. Pour relever le défi de la sécurité alimentaire en Afrique, la Russie a promis d’aider les pays africains à travers l’approvisionnement de ce marché en céréales, un produit largement consommé par la population africaine.
La guerre en Ukraine a accentué la crise alimentaire dans plusieurs pays qui manquent de ressources financières pour acheter le blé. Des solutions sont mises en œuvre par de nombreuses institutions financières et économiques africaines pour faire face à cette crise.
«Nous construisons une plateforme de sécurité alimentaire à travers l’Afrique. Nous pourrons organiser la logistique, organiser le transport, y compris proposer des solutions financières pour les paiements», a précisé, à ce sujet, Benedict Okey Oramah, assurant que cette plateforme «aidera les pays du continent à livrer et payer les céréales». De son côté, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a estimé, dans son discours prononcé à l’occasion du SPIEF, que «les défis et les crises actuels exigent une coordination des efforts de la communauté internationale en quête de solutions efficaces et durables».
«J’appelle depuis cette tribune à la conjugaison des efforts, et à œuvrer de concert dans le cadre d’une approche participative et solidaire tenant compte des intérêts et des préoccupations de toutes les parties, notamment des pays pauvres, en proie à des perturbations et à des guerres», a-t-il indiqué, saluant à cet effet «la contribution de la Russie qui fournit et exporte les céréales vers plusieurs pays du monde, en plus de concourir à la stabilité des cours internationaux de l’énergie», selon l’Agence presse service (APS). Des solutions mutuelles pratiques et effectives devraient être prises pour sortir les pays africains de leur extrême dépendance à l’étranger.
«L’Afrique dispose d’importantes réserves minérales. Comme en Russie, des engrais peuvent y être produits. 60% des terres arables mondiales sont concentrées sur le continent, pas mal d’eau», a déclaré le président de la Banque, qui a mis en avant l’importance de la coopération multilatérale en vue de renforcer «la production d’engrais, l’un des éléments clés pour la sécurité alimentaire. Cependant, le continent, qui n’a pas de système de sécurité alimentaire, ne peut pas produire suffisamment de nourriture en raison du coût élevé des engrais», a-t-il regretté.
Samira Tk