Les projets européens renforcent structurellement l’occupation marocaine

Sahara occidental

Les projets européens au Sahara occidental occupé sont illégaux, renforcent structurellement l’occupation marocaine et rendent de plus en plus difficile pour le peuple sahraoui l’exercice de son droit à l’autodétermination, ont indiqué des spécialistes en droit international à l’université de Groningue aux Pays-Bas. Dans un article publié dans le quotidien néerlandais NRC, Marcel Brus, professeur de droit international public à l’université de Groningue et
Emma Lehbib, étudiante en droit international et droit européen à la même université décortiquent «le côté sombre» des projets, notamment dans le domaine énergétique, que l’Europe souhaite conclure avec le Maroc «sur le dos du peuple opprimé du Sahara occidental occupé».
Les auteurs soulignent que «ces projets renforcent structurellement l’occupation illégale (des territoires sahraouis) par le Maroc et rendent de plus en plus difficile pour les Sahraouis l’exercice de leur droit à l’autodétermination».
Ils expliquent que le prétendu argument selon lequel «les projets énergétiques profitent
à la population du Sahara occidental (…) ne tient pas». Bien au contraire, les projets en question «se concentrent sur les besoins du Maroc et non sur les intérêts du Sahara occidental», assurent-ils.
Dans ces circonstances, ces projets sont «illégaux», arguent-ils, rappelant que l’exploitation des ressources naturelles dans un territoire occupé est contraire au droit international lorsque le peuple ayant le droit à l’autodétermination n’a pas consenti à ces activités.
En vertu du droit international, le Sahara occidental est toujours considéré comme un territoire occupé en attente de décolonisation. «Ce n’est que lorsque les Sahraouis auront pu s’exprimer sur l’avenir de leur pays et agir en conséquence que l’investissement dans leur pays sera légal», insistent Marcel Brus et Emma Lehbib. Les auteurs de l’article soulignent par ailleurs que l’implication des Pays-Bas ou des entreprises néerlandaises dans les investissements énergétiques dans les territoires sahraouis occupés, «doit toujours être examinée de manière critique».
Ils précisent que «la discussion sur de tels investissements dans ce territoire occupé n’est pas fondamentalement différente des discussions liées aux activités dans les territoires palestiniens occupés, en particulier dans les colonies illégales».
Pour conclure, les universitaires lancent un appel : «Continuons à prendre les droits humains au sérieux et ne concluons pas d’accords sur la migration et la transition énergétique sur le dos des peuples opprimés».
Agence